





La fête de Noël est entendue généralement comme un temps de Paix annoncée par Jésus-Christ à toutes les nations du monde. Ceci n’a pas été le cas à Beni-Lubero où la souffrance endémique a poursuivit son bonhomme de chemin. Pour certains observateurs, cela était déjà prévisible avec l’annonce de la marche des Hutu-Nande sur Lubero à partir du 20 Décembre 2010. Les tracasseries et autres violations des Droits Humains observées pendant les festivités de Noël ont comme dénominateur commun les préparatifs de l’infiltration rwandaise dans l’espace Beni-Lubero. C’est ainsi que les militaires du CNDP qui contrôlent Beni-Lubero ont profité du temps de Noël pour faire des bouclages, des fouilles des maisons dans certains quartiers réputés patriotiques tels FURU et KATWA, etc. Le motif de ces bouclages était la recherche des armes qui y seraient stockées pour faire la guerre. Mais quelle guerre?
Depuis deux ans, les militaires du CNDP à qui Kinshasa a donné le pouvoir de vie et de mort dans la région ont toujours cherché à s’assurer de l’anéantissement de la résistance locale avant d’y déverser le trop-plein des rwandais qui attendraient de l’autre côté de la frontière. Mais plus le CNDP tue au Kivu, plus la résistance locale se consolide. Pour venir à bout de la résistance du Kivu, Laurent Nkunda de son temps voulait carrément une épuration ethnique (cas du Massacre de Kiwanja, fosses communes de Rubare, etc.).
L’administration de Barack Obama s’opposerait à cette occupation barbare. C’est ainsi que la chute de Goma n’a jamais eu lieu avec trompettes comme initialement prévue. Le désaveu de cette occupation sanglante par Barack Obama empêche l’occupation en fanfare du Kivu. Selon des sources proches des chancelleries occidentales de Kinshasa, les multinationales du clan Clinton soutiendraient toujours, quant à elles, l’occupation du Kivu suivie de sa balkanisation selon le modèle du Kosovo et du Sud-Soudan. Il y aurait ainsi loin du Kivu, un bras de fer entre l’administration d’Obama et les multinationales exploitant les minerais du Kivu. L’intégrité territoriale de la R.D.Congo ne dépend pas non seulement de congolais mais aussi et avant tout d’un bras de fer entre Barack Obama et le patronat américain. Tant mieux pour la R.D. Congo si Barack Obama est réélu en 2012 pour un deuxième mandat de 4 ans. Malheureusement la R.D.Congo ne sait pas profiter de l’effet Obama à Maison Blanche.
S’il n’y avait pas à Kinshasa des complices du Rwanda, la R.D.Congo aurait déjà gagné depuis deux ans la bataille politique et diplomatique de la paix. La complicité de Kinshasa dans l’occupation rwandaise du Kivu est ainsi le problème numéro un de la R.D.Congo. Cette complicité de Kinshasa a en effet réussi à casser la dynamique congolaise de la paix. C’est ainsi qu’il n’y a plus de cercle de concertation pour la paix au Kivu. Toutes les conclusions des sommets de paix n’ont pas de cadre concerté pour leur mise en application. Le parti qui ne participait à la plupart des pourparlers de paix en R.D.Congo, à savoir le CNDP, est seul aujourd’hui aux commandes de la paix au Kivu. Une paix à sa manière : La paix du cimetière pour les congolais. Les militaires du CNDP n’ont plus d’interlocuteur sur terrain. Ils font parler leurs armes pour avancer leurs causes. La Monusco qui est toujours sur terrain se tait. Les ONG internationales profitant de leur innocence d’antan mettent la dernière touche à l’œuvre de l’occupation. La population découvre petit à petit la politique des ONG. Elles ne sont pas neutres du tout. Une ONG internationale fait parler d’elle au Sud du Territoire de Lubero. Elle construit des maisons pour des retournés internes. Chacune de ces maisons a deux parties : une large chambre avec une porte extérieure propre et trois chambres avec une portée extérieure. La famille des retournés internes occupent les trois chambres. La large chambre séparée appartient à l’ONG internationale. D’où la spéculation que cette ONG internationale attend loger les infiltrés dans la chambre annexe qu’elle se réserve dans chacune des maisons des retournés.
Cinq jours avant Noël, les rwandais ont, comme ils l’avaient annoncé, commencé leur infiltration dans les deux territoires de Beni-Lubero. Au lieu d’un déplacement en groupe, le CNDP qui coordonne cette infiltration sur l’axe Goma-Butembo-Beni, a inventé un système d’infiltration par petits groupes de deux ou de trois. Ainsi, depuis le 20 Décembre, dans chaque Bus qui part de Goma, il y au moins deux rwandais parmi les passagers congolais. Ces infiltrés qui voyagent normalement avec des petits bagages descendent pour la plupart à Kanyabayonga et à Lubero. Les patriotes qui ont voyagé avec eux et qui ont engagé une séries de conversations avec eux en cours de route, rapportent que ces infiltrés n’étaient pas à l’aise dans le bus. Quand on leur demandait leur destination finale, la plupart disent Kasugho, Rwese, Lubero. Mais depuis que cette infiltration « deux à deux » a commencé, la population de Kasugho, Rwese, et Lubero n’a pas encore vu des nouveaux venus dans leurs quartiers ou villages. D’où la question, où sont-ils ? D’aucuns pensent qu’ils sont dans des camps militaires, des fermes, dans des clôtures en attendant le coup du sifflet pour sortir.
Par ailleurs, on constate que depuis le début de cette infiltration par Bus, il n’y a eu aucune attaque, aucun vol à main armées, dans le parc ou ailleurs sur la route Goma-Butembo. Tant mieux pour les voyageurs qui ne demandent que la paix. Les assaillants ne pouvant attaquer le bus dans lequel ils voyagent, il n’y a pas d’attaque armée pour l’instant. Cela renforce l’hypothèse selon laquelle le CNDP est la source de l’insécurité dans la région.
Pendant que Kinshasa essaie de faire de la campagne électorale le sujet à la une, l’actualité de l’Est du pays est ainsi toujours dominée par l’occupation rwandaise avec ce que cela comporte comme violation des droits humains, harcèlement des journalistes (cas d’Uvira), tueries, vols, etc. Cette tentative de passer sous silence la réalité du Congo profond prévient le congolais que la campagne électorale prochaine aura deux perspectives : les 5 chantiers et la securité. Le parti au pouvoir fera tout pour rendre visibles ses « 5 sentiers » et les opposants nationalistes parleront securité, nombre des morts, harcèlement des hommes politiques et des activistes des droits humains, etc.
Dans la nuit du 19 au 20 Décembre 2010, en territoire de Lubero, dans la localité de Kirikiri, non loin de l’agglomération de Kipese, les hommes en armes ont pénétré le camp militaire de la PNC d’où ils ont chassé les policiers de garde avant d’emporter armes et munitions.
Dans la journée du 22/12/2010, un infiltré est tombé dans le filet des agents des services de renseignement de la R.D.Congo à Kasindi /Lubirihya à la frontière du Congo avec l’Uganda. Après son arrestation, cet infiltré cherchera à se sauver par la fuite. Les agents de l’ANR le poursuivront en pleine cité de Kasindi. L’infiltré ira finir sa course dans un trou profond d’où on le tirera à moitié mort. Quelques minutes après, il succombera à la suite de ses blessures. Ayant appris la nouvelle de cette mort, les autorités ougandaises fermeront la frontière pour 3 jours. Ce qui a fait dire aux congolais que l’infiltré en question était un ougandais et qu’il devait avoir une mission importante pour que sa mort provoque la fermeture de la frontière nationale et des expulsions des congolais de Mpondwe.
A Kirumba, dans la nuit du 23 au 24/12/2010, les militaires du CNDP ont vandalisé une maison d’où ils ont pillé argent, téléphone, animaux de la basse-cour, etc. avant de déshabiller, ligoter, et pendre le papa propriétaire de la maison dans un arbre. Le papa sera sauvé de cette pendaison ratée par des passants qui l’ont trouvé dans un état moribond.
En date du 22/12/2010, un véhicule en provenance de Mambasa est tombé dans le filet des tueurs au niveau de la localité de Mantumbi. Tous les passagers ont été dépouillés de tous leurs biens y compris les habits qu’ils portaient sur leurs corps.
Dans la localité de MABIMWE dans le secteur de Bapere, en date 24/12/2010, un groupe d’hommes en armes a fait une incursion. Un pillage systématique s’en était suivi après la fuite de la population dans la brousse où elle a passé un Noël de brousse comme le premier noël.
Bouclage du Quartier FURU (Photo prise de loin par un amateur car les Fardc avaient ravi la camera du patriote qui couvrait les faits)
Le 24/12/2010. Après le bouclage de Furu et de Katwa où aucune arme n’avait été trouvée, un militaire ont tiré une balle dans la jambe gauche de Mr Jackson Kambale à Vusenzera, dans le Q. Vutsundo après lui avoir ravi son argent de fête et téléphone. Jackson qui se préparait à fêter un Noël de paix, lutte entre la vie et la mort à l’hôpital de Matanda. Sa fusillade avait eu lieu deux heures avant un réveillon de Noël auquel il se préparait.
Les enfants de MIHAKE/BUTEMBO le jour de Noël 2010
Seuls les enfants qui ne comprennent pas encore ce qui se passe ont fête Noël dans la joie. Mais pour tout observateur sérieux, l’Est de la R.D.Congo n’est pas encore sorti de l’auberge. L’après infiltration rwandaise en cours fait l’objet de tous les scenarios possibles. D’où l’inquiétude pour l’avenir de l’Est de la R.D.Congo.
Mr Kakule Mathe
Butembo
©Beni-Lubero Online
La Fondation Beni-Lubero vous souhaite une joyeuse fête de Noël et une heureuse année 2011! Comme en chaque fin d’année vos serviteurs de www.benilubero.com qui exercent leur métier dans des conditions extrêmement difficiles sollicitent une fois de plus votre soutien financier et matériel pour l’amélioration du service et pour une plus large couverture de l’actualité de notre beau pays. Toute contribution compte pour BLO car tout fait nombre. Sans votre soutien financier et matériel, BLO ne peut fonctionner. Pour les amis qui ont des cartes bancaires, le don peut-être fait aisément par voie électronique à notre compte bancaire PayPal très sécurisé et dont le lien électronique « DONATE » se trouve sur notre page d’accueil. Pour toute autre question concernant votre soutien à la Fondation Beni-Lubero, écrivez à benilubero@benilubero.com
Pour la Fondation Beni-Lubero,
Juvénal Paluku, Secrétaire Général





