





Pour les habitants de Muhangi et de Buyinga, Groupement Muhola, Secteur Baswagha, Territoire de Lubero, à 45 Km au Sud-ouest de Butembo, il n’y a plus de différence entre soldats congolais FARDC et rebelles rwandais FDLR. Tout se passe comme si FARDC et FDLR participaient à la même mission de déstabiliser la région en tuant la population locale. Ce triste constat qui se répand de plus en plus, a déjà été fait par la population du Sud-Kivu, notamment en ville de Bukavu où les FARDC voire les soldats de la Garde Républicaine Présidentielle commettent les mêmes crimes contre les paisibles populations (cas de l’assassinat du journaliste Serge Maheshe) que ceux qu’on appelle FDLR. En effet, compte tenue de la complicité avérée entre Kinshasa, Laurent Nkunda et les Faux FDLR, il n’y a plus rien qui empêcherait les FARDC, les Brigades Mixées de Nkunda, et les Faux FDLR de s’adonner à la même sale besogne, celle d’insécuriser la population du Kivu jusqu’à casser l’âme de sa résistance à l’occupation rwandaise. Les faits qui confirment cette hypothèse abondent et doivent faire réfléchir. Dans la région de Beni-Lubero, la population n’a pas oublier que les militaires y déployer pour le moment sont issus de la Deuxième Brigade proche de Nkunda, une brigade dont le déploiement à Beni-Lubero avait été plusieurs fois dénoncée par la Société Civile du Grand Nord en 2006. C’est ainsi que personne n’est surpris de voir que les FARDC déployés à Beni-Lubero agissent de la même manière que les brigades mixées de Nkunda et les FDLR

Le Vendredi 15 juin 2007, les habitants de Muhangi n’ont pas cru à ce que leurs yeux ont vu. Un militaire FARDC qui avait exigé de l’argent à Mr. Paluku Modeste a, devant la résistance de ce dernier, tiré sur lui à bout portant, le laissant pour mort et gisant dans son sang. Alertés par les membres de la famille de Mr. Paluku Modeste, les jeunes du quartier ont accouru sur le lieu du crime pour porter secours à la victime. Conduit d’urgence au Centre de Santé de Muhangi, l’infortuné Paluku Modeste qui a survécu miraculeusement à la fusillade, se bat encore entre la vie et la mort à l’hôpital de Matanda de Butembo où un véhicule de la Monuc de passage à Muhangi l’avait conduit.
Notez que cette fusillade est intervenue un jour seulement après une autre fusillade dans la localité voisine de Vuyinga. Cette deuxième fusillade avait eu lieu au marché de Buyinga en pleine journée, le jeudi 14 juin2007. La victime était Mr KAMATE EMMANUEL qui avait opposé une résistance farouche à un militaire FARDC qui voulait lui ravir toute la recette du jour soit (80 US $). Dans le bras de fer entre Kamate et le malfrat en uniforme, le militaire après avoir assené coups et blessures à Mr Kamate Emmanuel, tira en balles réelles sur sa victime pour l’affaiblir et pour lui ravir ses 80 US$. Alertés par des témoins, une foule de vendeurs du marché s’était mise à la poursuite de ce malfrat FARDC jusqu’à mettre la main sur lui. Après l’avoir copieusement corrigé, cette foule des vendeurs du marché, hésitant entre lui infliger le sacrifice suprême et le remettre à la justice, choisit la voie de la justice en remettant le malfrat FARDC au bureau de la Police de Muhangi. Revenu le lendemain pour entendre le verdict du Commandant de la Police, la population a appris avec consternation que leur prisonnier de fortune avait été libéré dans la nuit par le Commandant de la Police. Interrogé par la population, le commandant de la Police de Muhangi eut le culot de dire qu’il ne croyait pas que le militaire ait posé les actes qu’on lui reprochait et que le dossier était clos à son niveau. La population venue de Vuyinga était déçue par cette réponse qui était pour elle une autre fusillade contre la justice. Dans sa colère, cette population a promis de s’occuper désormais des militaires et policiers coupables des actes de vandalisme et de tueries. Entretemps Mr Kamate Emmanuel poursuit des soins intensifs au Centre de Santé de Muhangi, attendant désespérément un mécène pour le conduire à Butembo pour des soins plus appropriés.
Ces genres des faits mis souvent sur l’actif des FDLR sont aussi sans aucune différence l’apanage des FARDC. C’est ainsi que la population de VUYINGA et de MUHANGI ne sait plus à quel saint se vouer car les autorités militaires et policières qui sont supposées protéger la population se révèlent complices de militaires et policiers tueurs et voleurs. Si rien n’est fait pour remédier à cette situation, la population de Buyinga et de Muhangi menace de se faire justice.





