





Debout, congolais ! …
En ce parcours de l’année 2016, le peuple congolais s’attendait à une seule préoccupation : entendre le mot « Election » retentir, sonnant en termes de sa préparation, son organisation et sa réalisation. Ainsi, confiant en sa Constitution, le peuple marchait-il avec espoir vers la confirmation du régime de la Démocratie en son sein, par une avancée qui, ipso facto, devrait porter à l’alternance du pouvoir au terme de l’année 2016.
Mais hélas ! Un vent maléfique vient substituer subitement un alibi à l’attente du peuple dans sa souveraineté ; une manœuvre dilatoire installe alors, et en priorité, une autre préoccupation qui se nomme « convocation d’un Dialogue National » à l’initiative de la Majorité Présidentielle au pouvoir. Aucun argument ne s’est avéré convaincant pour justifier la nécessité d’un tel dialogue. Au contraire, toutes les raisons avancées à cet effet n’ont cessé de mettre en exergue l’incapacité, l’échec, l’irresponsabilité d’un régime qui tente de s’accrocher à tout prix au pouvoir et de pérenniser son règne uniquement par goût d’opportunisme. En effet :
1/ L’évocation de manque de moyen financier à mettre à la disposition de la CENI est un alibi dont le gouvernement en place devrait se sentir honteux, lorsque le peuple congolais est témoin de niveau de gaspillage du trésor de l’état et de l’ampleur de pillage des ressources du pays sous la couverture du régime en place. Combien d’argent volé à la caisse de l’état n’a-t-il pas été gaspillé pour corrompre au sein des parlements provinciaux et national ? Ou, par ailleurs, faudrait-il également rappeler que la hiérarchie nationale actuelle de la R.D. Congo n’a point été épargnée par le scandale de Panama Papers qui a récemment fait la une du média international ?
2/ Comment la Majorité Présidentielle pourra justifier la non tenue des élections municipales et locales depuis 2006 ?
3/ Tous les Députés provinciaux élus en 2006 ont poursuivi leur mandat jusqu’à ces jours sans être renouvelés pour le mandat de 2011-2016 ; il en est de même pour tous les gouverneurs des anciennes provinces, exceptés ceux de l’Equateur et de la Province Orientale. Bref, les élections provinciales, municipales et locales pour le mandat de 2011-2016 n’ont jamais eu lieu. N’est-ce pas là une violation grave, voire un coup d’état même, contre la Constitution du pays ?
4/ La révision du fichier électoral en vue de donner droit d’électeur aux milliers de nouveaux majeurs est certes une préoccupation louable. Cependant, pourquoi en faire un outil de manipulation en vue de glisser le calendrier électoral vers un futur que la Constitution ne prévoit pas ? Pourquoi n’attendre que la veille de la date prévue pour la nouvelle échéance électorale pour s’y lancer au moment où cela devait faire partie intégrante du programme de l’exécutif de 2011-2016 ?
5/ Est-ce que la Majorité Présidentielle a pu simplement prendre une minute pour établir honnêtement un bilan de ses dix (10) ans, voire quinze (15) ans d’exercice du pouvoir à la tête de la R.D.Congo ? Qu’a-t-elle fait du slogan des « cinq chantiers » ? Car, les flots de sang humain n’ont jamais tari à l’Est du pays, et la paix tant attendue dans le chantier sécurité est restée une promesse béante ; combien de routes d’intérêt national ont-elles été construites à travers les provinces, au moment où l’Ouganda voisin a rebâti plusieurs centaines de kilomètres de ses routes durant ces dernières années sur fonds de péage dont la société KIBALI-GOLD est taxée pour le transport de ses matériels vers ses chantiers miniers de Kibali-Ituri, précisément à Durba (Haut-Uélé), Province Orientale, en RDC ; toutes les villes du pays connaissent une pénurie sans précédent en électricité et en eau potable, et, de manière ridicule, ce sont des pays voisins (Ouganda et Rwanda) qui tentent d’offrir un approvisionnement palliatif d’électricité aux villes congolaises de leurs frontières ; aucun progrès n’a été enregistré dans le domaine éducatif sur le plan infrastructure, excepté des réalisations des organismes humanitaires (Unicef et autres), pour ne parler que de ces quelques cas.
Dès lors, l’opposition politique et la société civile ont vite compris le danger des manœuvres périlleuses par lesquelles la Majorité Présidentielle engageait la Nation sur un chemin qui mettrait en péril la jeune démocratie congolaise. Ainsi, une lutte acharnée a-t-elle été engagée pour stopper la progression du schéma visant un glissement du calendrier électoral, et pour exiger le strict respect de la Constitution en vigueur dans le pays.
Mais, en ce moment où chaque partie – Majorité Présidentielle et Opposition – ne fait que jurer « au nom du peuple congolais » pour tout acte entrepris en rapport avec l’expiration du mandat présidentiel du décembre 2016 ou avec le glissement du calendrier électoral des prochaines échéances, en rapport avec la nécessité ou la non nécessité de la tenue d’un nouveau dialogue national, en rapport avec le respect ou le non respect de la Constitution du pays etc. il semble urgent que le peuple se lève et tranche de son destin en toute souveraineté. Du reste, le monde extérieur (la communauté internationale) ne fera que prendre acte de décision et des actions qui auront été mises sur pied, car un des plus forts principes de la démocratie, c’est la souveraineté et la liberté du peuple.
Et maintenant, il est important de comparer ces deux déclarations ci-dessous et d’en juger, qui dit vrai et qui dit faux, qui défend la cause du peuple et qui la torpille.
1/ Réunie à Genval, en Belgique du 08 au 09 juin 2016, l’opposition congolaise sort les déclarations ci-après :
2/ La Majorité Présidentielle, pour sa part rétorque le 10 juin 2016 par la déclaration de deux pages ci-dessous :
Hervé KABASELE VEVE
Kinshasa.
©Beni-Lubero Online.





