





Chers amis internautes,
C’est par ce mot que j’adresse mes vœux de l’an 2012 à toute l’équipe rédactionnelle de www.benilubero.com. Il m’aurait plu de présenter les mêmes vœux à monsieur POSHOMBILI et Monsieur « PAPA », deux des internautes qui ont bien voulu réagir à l’article « Qui tire la couverture de son côté la déchire »(https://benilubero.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2997:qui-tire-la-couverture-nationale-de-son-cote-la-dechire&catid=19:culture-grale&Itemid=88).
J’ai lu avec joie le commentaire de « papa » pour qui le dessin était à « soigner ». J’en suis content. Cela dénote d’un souci d’amélioration de ce que nous faisons. Mais qu’est ce qu’il entend par « soins »? A-t-il besoin d’un dessin « réaliste » ou photographique? Et puis ce n’est qu’une caricature….
A tous nos critiques, Je voudrais dire que si les talents artistiques existent, il y a aussi des mécènes qui les encouragent. Les critiques qui émettent leur point de vue, constituent déjà un encouragement pour mon oeuvre artistique.
Je loue aussi le site internet www.benilubero.com qui, depuis qu’il est en ligne, ne cesse de prouver son souci de sortir du ghetto le territoire de Beni-Lubero en particulier en partageant avec ses internautes des idées-force de la renaissance du congolais, dont, par exemple, devenir maître de la communication sur son existence et son vécu quotidien. Dans un siècle où les plus forts façonnent l’opinion par un triage et matraquage médiatiques favorisant leurs intérêts égoistes, Beni-Lubero Online donne la parole aux acteurs primaires de l’actualité congolaise, à savoir, les populations locales de tous les coins et villages de Beni-Lubero. C’est aussi dans ce cadre que Beni-Lubero Online donne la parole à des apprentis artistes que nous sommes pour que nous puissions partager nous-mêmes nos essais artistiques au monde entier. C’est par la critique de notre public que nous pourrons évoluer jusqu’à atteindre la cour des grands. Mais, les critiques ne doivent pas oublier les autres facteurs de toute amélioration, à savoir, les moyens matériels. A Beni-Lubero, les artistes travaillent avec des moyens de bord au point que leurs œuvres en souffrent grandement.
Les mécènes pour appuyer les artistes de chez nous sont à compter au bout des doigts. S’ils vous « pistonnent », parfois c’est un jeu politique. Lors d’une campagne électorale comme celle de l’an dernier, on a vu, par exemple, les ténors du pouvoir solliciter les danseuses, les acrobates, les musiciens, les troubadours, … pour aussitôt les rejeter dans les oubliettes au soir du 26 novembre 2011. Ils ont sucé la canne à sucre et rejeté les tourteaux (emikambi). Comme ailleurs dans le monde, les artistes de Beni-Lubero travaillent comme des intermittents, des saisonniers. Après la saison, ce n’est plus la saison. Les autorités du pays devraient créer une saison de l’art pour promouvoir les artistes congolais. La campagne électorale qui est très rare au Congo de Lumumba ne devrait pas être la seule saison artistique de la RDC.
L’art qui fait la grandeur d’un peuple et le projette dans l’immortalité devrait jouir d’un appui permanant. Si la Grèce antique, la Rome antique… sont restées comme l’encre indélébile dans la pensée universelle, ce sont les poètes comme HOMERE qui en sont les artisans avec leurs poèmes célèbres. CICERON, VIRGILE, MICHEL ANGE… font la fierté de l’ITALIE comme VICTOR HUGO, MOLIERE sont les chantres incontournables de la FRANCE. Qu’est-ce qui fait alors que les artistes congolais soient clochardisés voire méprisés? Ils « dérangent » la conscience des uns et des autres. Oui , mais ils ne peuvent pas ne pas le faire: c’est cela leur mission comme le stipulent VICTOR HUGO et RABEMANANJARA: »Être la voix de ceux qui n’ont pas de voix, parler pour tous ceux dont on aveugle la vue aux fers des barreaux! »
Dans toute cette histoire artistique, je pense, l’artiste lui-même ou l’artiste et ses compères devront compter sur eux-mêmes. Parfois il y a de ces créateurs d’œuvres de l’esprit qui se mettent des bâtons dans les roues. Ou d’autres croient qu’ils ne peuvent rien. On leur a, en effet fait croire que le beau vient d’ailleurs, d’outre mer! Il en est de même de la vérité dans d’autres domaines de la vie du congolais. Pour savoir qui a brulé ma maison, dois-je attendre un expert de l’ONU en provenance de New York au moment où mes voisins témoins oculaires de l’attaque connaissent très bien mon bourreau ? Plus on s’enfonce dans ce tunnel de l’internationalisme en tout, plus on devient comme l’enfant malade à qui on demande comment il va et qui répond naïvement« maman m’a dit que je suis guéri ». Les signes de cette infantilisation du congolais dans plusieurs domaines y compris le domaine artistique, sont nombreux. Combien de fois n’avons-nous pas entendus des experts internationaux dire que la RDC va très bien pendant les enseignants, les infirmiers, les magistrats, les policiers et les militaires accusent des années sans salaires?
Dans le domaine de l’art, certains sont arrivés au point de croire que les bons artistes, les meilleurs auteurs sont des étrangers, des blancs, etc. Je suis parfois interloqué quand mes élèves du secondaire sont surpris que MUMBERE MUJOMBA soit né à MASEREKA, qu’il soit NOIR (sic!), Nande, un Muyira qui ait fait ses études primaires à KILONGE, est qu’il soit lauréat de la RFI pour sa pièce de théâtre « La DERNIERE ENVELOPPE ». Il y en a même qui doutent quand nous leur disons que c’est nous qui avons composé telle ou telle pièce de théâtre (inédite, il faut le dire!)… La liste des artistes de chez-nous talentueux mais inconnus de leur public est très longue et donne à penser.
C’est ainsi que nous demandons aux artistes de se souder et d’accepter des sacrifices(temps, argent et autres), aux critiques de soutenir l’art de chez nous par la parole et les actions, et aux dirigeants de la RDC de promouvoir l’art congolais en subventionnant les artistes et en créant la saison de l’art en RDC. S’il y a des artistes et leurs critiques ramassent des fruits en pleine forêt(EKYAMBA), qu’ils ne les consomment pas seuls!
Pour finir, j’adresse mes vœux de PAIX aux tenants du pouvoir en leur dédiant mon premier texte en image « LA caricature”.
Bonne Année 2012 à tous!
De tout cœur,
Charly Mathekis, poète
Butembo
©Beni-Lubero Online





