





Pourquoi l’Occident s’acharne-t-il aujourd’hui contre Robert Mugabe du Zimbabwe et déroule son tapis à Paul Kagame du Rwanda? Pourquoi Paul Kagame responsable de 5 000 000 des morts congolais ne subit-il pas le feu et le fouet des champions occidentaux des droits humains?
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Les élections du Zimbabwe continuent de défrayer la chronique des journaux et télévisions du monde. Jamais des élections dans un pays d’Afrique subsaharienne n’ont été aussi médiatisées avec un parti pris pour l’opposition. Ce fait ne surprend personne quand on se rappelle que les élections au Zimbabwe étaient déclarées non-transparentes bien avant leur organisation. Ainsi, les pratiques que les vielles démocraties du monde utilisent pour départager les candidats en cas de contestation sont taxées de tricherie surtout que c’est Robert Mugabe qui s’est senti lésé.
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Le décompte des votes au Zimbabwe est ainsi présenté comme la dernière tentative de tricherie de Robert Mugabe, le Père de l’indépendance Zimbabwéenne. L’occident oublie qu’il n’y a pas longtemps que les USA ont recouru au décompte des votes pour départager les candidats Georges W. Bush et Al Gore dans l’Etat de la Floride, Barack Obama et Hilary Clinton dans l’Etat de New Mexico, etc.
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Un autre fait sur lequel certains occidentaux s’accrochent pour crier au tricheur, c’est celui du retard de trois semaines dans la proclamation des résultats du premier tour. Comment peut-on proclamer les résultats quand un parti a déjà introduit une requête d’annulation accusant l’autre parti de bourrage des urnes ?
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En R.D. Congo, les occidentaux n’avaient rien dit de trois semaines qui avaient séparées les élections du premier tour de la proclamation des résultats, malgré les requêtes d’annulation introduites par plusieurs opposants congolais et par Feu le Cardinal Etsou qui avaient dénoncé un bourrage des urnes dans certains coins du pays. Leurs requêtes ont tout simplement été ignorées. L’Occident avait aider le challenger de Joseph Kabila à prendre nuitamment le chemin de l’exil au Portugal et cela jusqu’à nos jours.
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Au Rwanda, tous les opposants étaient envoyés en exil avant l’organisation des élections. D’autres croupissent dans les prisons parce que Kagame les accuse de tribalisme, etc.
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Pourquoi il n’y a qu’au Zimbabwe où les opposants disent la vérité contre leurs hommes au pouvoir ? Pourquoi il n’y a qu’au Zimbabwe où l’on trouve une opposition radicale?
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Les occidentaux reprochent à Mugabe de s’accrocher au pouvoir pendant longtemps et de conduire le pays vers une catastrophe humanitaire. Il est curieux de constater que ces mêmes occidentaux ne disent rien de chefs d’Etat africains qui sont arrivés au pouvoir bien avant Mugabe qui n’a que 28 ans de règne et dont les pays traversent des crises similaires à celle du Zimbabwe. Au Zaïre, Mobutu qui avait saigné le pays en sang, avait règne avec la bénédiction des occidentaux pendant 32 ans. N’eut été sa prostate mortelle, il serait encore président aujourd’hui. Omar Bongo du Gabon est président du Gabon depuis 1967 soit 41 ans de règne et une opposition politique muselée. Paul BIYA du Cameroun est au pouvoir depuis 1982, soit 26 ans de règne sans partage avec une situation économique catastrophique.
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Parlant de la catastrophe humanitaire au Zimbabwe, notamment le risque de la famine par carence du mais, aliment de base du pays, on se demande si les 5 000 000 des morts congolais, les 3000 morts congolais par jour ne sont pas une catastrophe humanitaire pour que le feu des occidentaux s’orientent aussi vers Paul Kagame, Laurent Nkunda, etc.
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Robert Mugabe a certainement ses défauts mais il n’a pas autant de sang sur les mains que son homologue rwandais, Paul Kagame et le rebelle du Nord-Kivu, Laurent Nkunda. Mais pourquoi les occidentaux déroulent-ils le tapis à Paul Kagame qui fauche délibérément les vies humaines et déclarent Robert Mugabe indésirable, lui qui ne cherche que le partage équitable des terres arables entres les blancs et les noirs de son pays?
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La liste de ces contradictions s’allonge chaque jour surtout depuis certains pays occidentaux essaient de masquer à leurs propres citoyens leur effondrement économique très avancé. Pour ces pays, l’heure est à la reconquête du monde pour tenter de se refaire une santé économique avec les ressources des états faibles d’Afrique. Cet état des choses explique la politique de deux poids deux mesures dans la mise en pratique des traités internationaux, des accords bilatéraux, etc. Ainsi par exemple, la Chine qui est en passe de devenir la première puissance mondiale est dans le collimateur de l’Occident en perte de vitesse économique. Certains pays occidentaux qui gardent encore leur capacité de nuisance font pression sur les anciennes colonies pour que ces dernières ne se tournent vers la Chine, la puissance montante qui fait peur. Les pratiques des années 60 reprennent surface. Les puissances occidentales en perte de vitesse suscitent des rebellions, recrutent des rebelles, des séparatistes à travers le monde pour affaiblir des Etats qu’elles veulent maintenir sous tutelle. C’est le cas du Kosovo en Yougoslavie, du Tibet en Chine, du Kivu en R.D. Congo, d’une Province de la Roumanie, etc. Parlant de la R.D. Congo, il n’est pas ainsi étonnant que les pays occidentaux qui par ailleurs n’ont jamais condamné les violations des droits humains commises par le rebelle Laurent Nkunda et son parrain Kagame, ouvrent, sans aucun remord, des ambassades ou des consulats dans le territoire sous contrôle du rebelle Laurent Nkunda responsable des millions des morts congolais et de 800 000 déplacés… Joseph Kabila qui fait venir les chinois pour reconstruire les routes, les hôpitaux est par contre vilipendé pour ce premier geste positif qu’il veut poser en faveur des congolais depuis son accession au pouvoir. Ces contradictions de la communauté internationale sont non seulement un signe d’un effondrement économique de l’occident mais une preuve d’une banqueroute morale très avancée.
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Que doivent faire les congolais vis-à-vis de cet occident en furie et sans foi ni loi quand il s’agit d’assouvir ses appétits gloutons en sacrifiant des vies humaines des nations faibles? Toute la question est là.
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Tout d’abord, les congolais doivent se rendre à l’évidence que tous les états du monde agissent plus pour leurs intérêts propres que par philanthropie ou aide. De fois, la philanthropie ou l’aide n’est qu’un masque pour la poursuite des intérêts égoïstes. C’est le cas du Projet Amani au Kivu dont nous avons déjà parlé. Il n’y a que des intérêts qui dirigent les rapports entre les Etats. Et dans cette matière, la raison du plus fort est toujours la meilleure. Si un leader politique, même élu démocratiquement marche en contrecourant de cette poursuite des intérêts du plus fort, on le traite de terroriste. C’est ainsi que Robert Mugabe ne devait pas toucher aux intérêts des blancs du Zimbabwe. Ce fut le cas de Mzee LDK qui avait annulé les contrats léonins dans le secteur minier pour que les minerais congolais servent à la reconstruction du Congo. Son sort est connu. En signant un partenariat avec la Chine pour la reconstruction des routes congolaises, Joseph Kabila est aujourd’hui sur la sellette des têtes à couper. Par contre, Paul Kagame, Laurent Nkunda qui font piller les ressources minières du Congo au profit des grandes puissances et cela malgré 5 000 000 des morts congolais, 800 000 déplacés dans la seule province du Nord-Kivu et les assassinats au quotidien, jouissent d’une couverture favorable dans les médias des puissances qui les soutiennent dans leur sale besogne.
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Personne, aucune puissance ne développera le Congo. Seul le travail, l’éducation, le savoir-faire, l’esprit d’initiative, l’entreprenariat, le sacrifice de soi, sauvera le Congo, l’Afrique de la servitude actuelle. Il n’y a pas à désespérer de cette entreprise qui parait titanesque. Le Congo n’a pas le monopole de la souffrance ou de l’esclavage. Les premiers esclaves du monde n’étaient pas congolais. D’autres peuples ont souffert et souffrent encore mais travaillent activement pour s’en sortir.
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La classe dirigeante actuelle qui se laisse corrompre pour servir les étrangers au Congo doit figurer sur l’agenda des bâtisseurs du Congo de demain. Cette classe dirigeante en politique comme dans tous les autres domaines de la vie nationale fait partie du problème congolais au même titre que les prédateurs étrangers. Pour commencer ce travail titanesque qui sauvera le Congo, il faut des volontaires qui s’associent entre eux pour former des communautés de base où la personne humaine est au centre de l’administration de la cité et où chaque représentant au niveau local, territorial, régional, national est redevable à sa communauté de base et régit par un régime des mandats électifs, etc. Le premier rôle de ces communautés de base sera d’aider les congolais à reprendre leur destin en main. Les congolais d’aujourd’hui doivent chercher une « espèce de grandeur » qui leur est propre, au lieu de toujours vouloir ressembler aux puissances colonisatrices qui cherchent à maintenir leur hégémonie sur le Congo. Ces puissances sont devenues hégémoniques par la lutte et le sacrifice de leurs citoyens et feront tout pour se maintenir dans leur statut actuel tant qu’elles auront en face des êtres qui se plaisent dans la paix et la liberté de l’esclave. Mzee LDK l’avait répété de son vivant : La liberté se gagne ! La paix se gagne ! C’est cette voie ennoblissant que la politique du dialogue avec les criminels et celle de l’aide de la communauté internationale essaient d’étouffer dans un Congo où les rebelles comme les dirigeants élus sont à la solde des grandes puissances. Dans tout ceci, c’est le peuple congolais qui n’a pas de partenaire! C’est ainsi qu’il doit inventer sa voie de developpement avant d’initier des partenariats constructifs avec les partenaires extérieurs.
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Rigobert Kanduki
Goma
Beni-Lubero Online





