





Pourquoi seulement l’Ituri ? (Par Norbert BASUMBA)
Cette question est souvent posée par de nombreux congolais. Force est de constater que le procureur de la CPI se concentre plus sur les crimes commis en Ituri, ce qui justifie en ce jour la comparution de certains chefs de milices devant les juges de la CPI. Et le Kivu ne dit rien au procureur Moreno ? Les atrocités commises en Ituri sont elles plus graves que celles du Kivu ? Dans le dossier de l’Ituri, la CPI reproche aux chefs de milices l’enrôlement et la participation des enfants au combat. Pourtant dans le deux provinces, on enregistre plusieurs violations graves du droit international humanitaire que l’on peut qualifier des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Les différents rapports des organisations humanitaires et des NU ne cessent de dénoncer les cas des massacres des populations civiles, exécutions sommaires, viols et pillages des ressources naturelles de la RDC. Pourquoi les enquêteurs de la CPI ne descendent-ils pas sur le terrain dans les deux provinces du Kivu pour mener des investigations et constituer des dossiers judiciaires à ce sujet. Pourtant, les violations graves du droit humanitaire commises par les différentes parties aux conflits dans ces deux provinces de la RDC relèvent de la compétence de la CPI. Nombreuses parmi ces actes ont été commis après l’entrée en vigueur du statut de Rome sur la CPI. Nous pensons qu’il est temps que le procureur de la CPI se penche également sur le dossier de deux provinces du Kivu et non se concentrer uniquement sur l’Ituri, comme s’il y a d’un côté les bons criminels et de l’autre côté des mauvais criminels. Il est étonnant que jusqu’à présent, aucune mission d’enquête de la CPI ne s’est rendue dans les deux provinces du Kivu en vue de recueillir les informations sur les atrocités commises par les différentes parties aux conflits qui sévissent depuis 2004 jusqu’ à ce jour.
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Le massacre de Burhinyi (Albert Lokuli)
Le 13 mars 1999 à onze heures de l’avant- midi, des militaires du RCD massacrèrent des populations civiles à Budaha, groupement situé dans la chefferie de Burhinyi, territoire de Mwenga (province du sud- Kivu). Selon certains rescapés, le nombre de morts s’élève à 109 morts principalement des femmes et des vieillards. Suite à ce massacre, plusieurs personnes abandonnèrent leurs maisons et leurs biens et champs pour se réfugier ailleurs.
Ce massacre fut dénoncé par Amnesty International dans son rapport². Ces tueries sont perpétrées en représailles à une attaque des Maï- Maï contre les éléments du RCD pendant les affrontements de Mukungwe en date du 16 mars 1999. Ces derniers attaquent les populations civiles innocentes qu’ils tuent massivement et sauvagement à titre de représailles. L’ONG Héritiers de justice désigne messieurs Mungula (enseignant à l’institut Kakwende) et Flory Lutua (militaire du RCD) comme responsable de ce massacre. Les tueries de Burhinyi constituent une violation grave du droit international humanitaire, notamment l’un de ces principes sacro- saints qui consiste à épargner et à respecter les personnes qui ne participent pas directement aux combats, notamment les populations civiles et leurs biens. Le massacre de Burhinyi est parmi les atrocités qui nécessitent la mise en place d’un Tribunal Pénal International, dans la mesure où il ne relève pas de la compétence de la Cour Pénale Internationale (CPI) dont l’entrée en vigueur intervient le 01 juillet 2001. Les responsables politico- militaires de l’ancien groupe rebelle RCD sont encore en vie et doivent répondre devant une juridiction compétente.
Les conséquences du non respect des droits humains ( R. Matumona)
Depuis presque deux mois, le groupe dénommé « Patriotes Résistants Congolais » s’affronte avec les forces armées dans le district du sud- Ubangi (province de l’Equateur). Tout est parti d’une intervention musclée de la police nationale venue mettre fin aux affrontements armés entre deux communautés ethniques à la suite d’un différend sur les droits de pêche. Arrivée sur place, la police a fait recours à une brutalité inacceptable en tuant ceux qu’elle devait plutôt protéger en s’interposant entre les deux parties en conflit. Pour se protéger contre la violence policière, les membres de ces clans ont pris les armes contre les forces de l’ordre transformées en force de désordre. C’est le point de départ d’un affrontement armé qui jette plusieurs personnes sur la route pour échapper à la mort. Il est évident que si la police a fait son travail dans le respect de la personne humaine, l’on ne serait pas arrivé à cette situation dramatique dont nous déplorons en ce jour. Le non respect des droits humains est souvent à l’origine des conflits armés.
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Humanitaire sans Frontières
Périodique de l’ADDIHAC pour l’éducation aux droits de l’homme, la diffusion du droit international humanitaire et la promotion de la culture de la paix
11ème année Editeur responsable : La direction générale, Numéro 54
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