





Depuis un certain temps les politiciens originaires de Beni-Lubero, toutes tendances confondues, sans oublier les cadres du pouvoir actuel issus de la société civile, se livrent une guerre sans nom et sans merci au point que les observateurs se posent la question du pourquoi de cette guéguerre intestine. A part les petites querelles habituelles du monde politique, les observateurs constatent que chacun des politiciens en vue recrutent des personnalités influentes dans plusieurs secteurs de la société, en l’occurrence dans le monde du business, confessions religieuses, ONG locales et internationales, pour battre une campagne de dénigrement de leurs adversaires politiques en les traitant de tueurs, monstres vivants, ravisseurs des prêtres, coupeurs des routes, collaborateurs des rebelles ougandais ADF-NALU, mécènes des combattants MAI-MAI, etc. Cette guéguerre prend les allures d’une campagne électorale alors qu’à ce que l’on sache, il n’y a aucune échéance électorale en vue. D’où la question du pourquoi de cette guéguerre entre politiciens beniluberois en ce temps bien précis.
Parmi les motifs d’accusation gratuite réciproque, le kidnapping de trois prêtres assomptionnistes de la Paroisse Catholique de Mbau en Territoire de Beni prend une place de choix. Sans aucun doute, ceux qui veulent s’attirer la sympathie des fidèles catholiques qui font la majorité de la population de l’espace beniluberois, accusent sans preuves objectives et à huis clos, leurs adversaires politiques d’être les commanditaires du kidnapping de trois prêtres assomptionnistes de Mbau enlevés de leur couvent dans la nuit du 19 octobre 2012. D’aucuns pensent que les politiciens protagonistes de cette hypothèse jouent sur la fibre catholique de l’électorat de Beni-Lubero qui a déjà condamné avec virulence les kidnappeurs. Ainsi, il n’y a aucun doute que celui qui sera prouvé coupable du kidnapping des prêtres de Mbau est déjà assuré de sa mort politique voire sociale dans l’espace Beni-Lubero. Ce qui est étonnant est le fait que les accusateurs utilisent le kidnapping des prêtres dans leurs querelles politiciennes sans contribuer de quelque manière à la libération des prêtres en captivité. La congrégation ainsi que les familles des prêtres captifs seraient toujours sans nouvelles de leurs fils. Une autre malhonnêteté de cette guéguerre politicienne découle du fait que les 89 autres civils kidnappés en Territoire de Beni depuis 2010 n’intéressent pas autant les politiciens en guerre.
Dans certains cas, ces accusations gratuites entrainent déjà des tueries des civils collaborateurs des politiciens en guerre et cela sans aucune forme de procès par des forces dites de l’ordre. Ce qui étonne les observateurs est le fait qu’en Territoire voisin de Rutshuru, personne n’est tué parce qu’il est collaborateur du régime de Kigali désigné par les experts de l’ONU comme parrain de la rébellion du M23. En plus, la collaboration avec le M23 ne semble plus faire problème dans les rangs des politiciens beniluberois en guerre. En effet, personne n’a encore été tué par les forces dites de l’ordre parce qu’il est collaborateur du M23. D’où la question de savoir pour qui les forces dites de l’ordre roulent-elles dans l’espace Beni-Lubero ? Le dialogue de Kampala entre le régime de Kinshasa et le M23 semble ainsi avoir porté des bons fruits pour le M23 car, mis à part quelques invectives officielles débitées par la voie des ondes, le M23 semble avoir gagné du terrain dans les cœurs de plusieurs politiciens beniluberois.
Ainsi, pour répondre à la question du pourquoi les politiciens beniluberois se livrent-ils aujourd’hui une guéguerre sournoise, d’aucuns pensent qu’il peut s’agir d’une guéguerre visant moins à faire plaisir au régime de Kinshasa qu’au régime de Bunagana. En effet, selon certaines sources, le M23 confronté à la dure résistance beniluberoise aurait pris comme stratégie de conquérir Beni-Lubero par leurs collabos beniluberois, l’Ituri par les Ituriens, etc. Ainsi donc, il se pourrait que les politiciens beniluberois se livrent une guerre sans merci comme faire-valoir aux yeux du M23 qui, en dépit de condamnations ou accusations verbeuses de la communauté internationale, gagne du terrain au Kivu-Ituri. A la population beniluberoise de ne pas se tromper de leader politique car il est de ce temps à Beni-Lubero comme du temps des élections quand la population est courtisée par les politiciens qui s’en servent comme marchepied vers un pouvoir égoïste et sans visage humain.
La population beniluberoise devrait ainsi prendre avec des pincettes les accusations gratuites portées par les politiciens les uns contre les autres et demeurer dans la perspective nationale de la libération totale de tout le Congo, pays un et indivisible.
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