





Le Président Elu Etienne Tshisekedi avait dit dans sa conférence de presse de vendredi 20 janvier dernier qu’il avait déjà l’imperium qui lui manquait pour assumer pleinement ses fonctions de Président de la République. Au regard du cloisonnement forcé du palais présidentiel de Limete/Kinshasa, les plus sceptiques n’avaient pas cru au Sphinx de Limete. En effet, deux jours après, il avait été empêché de se rendre en ville par les militaires de Joseph Kabila qui bouclent depuis deux mois son quartier de Limete.
Le lundi 23 janvier 2012, les jeunes de Kinshasa qui soutiennent Etienne Tshisekedi ont donné un avant-goût de son imperium populaire en arrachant et en brulant les effigies de Joseph Kabila dans certains quartiers de Kinshasa. Pour la première fois les policiers qui étaient sur les lieux n’ont pas usé de leur poudre et acide préférés comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous. Ces policiers qui avaient encadré pacifiquement la manif des jeunes kinois font-ils partis de l’imperium kinois d’Etienne Tshisekedi ? That’s the question.
En préparation de l’installation d’Etienne Tshisekedi dans le bureau présidentiel du Palais de la Nation demain jeudi 26 janvier 2012, plusieurs étudiants de Kinshasa ont fait une démonstration de force devant le Palais Présidentiel de Limete aujourd’hui mercredi 25 janvier 2012 comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.
La nouvelle explicite de l’imperium militaire est venue d’Eringeti en Territoire de Beni ce mercredi 25 janvier 2012. Selon un militaire congolais qui a requis l’anonymat, un officier supérieur des FARDC, le Colonel KAHASHA, Commandant en Charge du 808 ième Régiment des FARDC, basé à ERINGETI (54 km au Nord de la Ville de Beni) a fait défection pour le camp d’Etienne Tshisekedi dans la nuit de mardi à mercredi vers 23h00, heure locale, emportant avec lui une trentaine des militaires avec armes lourdes, individuelles, et toute la quantité des munitions qui était sous sa garde. Du camp militaire d’Eringeti, le Colonel KAHASHA et ses hommes étaient à bord d’un camion militaire des Fardc qu’ils ont abandonné sur la route d’Oïcha à 2km d’ERINGETI pour une destination inconnue.
Interrogé par les radios locales, le commandement militaire du Territoire de Beni minimise cependant cette défection militaire et affirme que la situation est sous contrôle. A l´annonce de la nouvelle sur les radios locales, les populations locales habituées aux montages des Fardc pour préparer des attaques contre les populations civiles, ont pensé que la défection du Colonel KAHASHA était un montage qui servirait de prétexte pour attaquer la localité où il établirait sa base arrière.
Mais selon l’informateur militaire qui est toujours dans les rangs des FARDC, le Colonel KAHASHA a bel et bien fait défection pour Etienne Tshisekedi car il en avait marre des tueries, des enlèvements des civils, des incendies des maisons et des pillages des biens, dans la localité d’Eringeti. Pour ne citer qu’un exemple, au cours de cette semaine, 4 civils ont été abattus dans leurs champs et découpés à la machette comme des animaux par des complices des Fardc qu’on appelle officiellement ADF-NALU. Selon les mêmes sources, le Colonel KAHASHA, se sentait insécurisé par son adjoint, un rwandophone qui avait plus de pouvoir que lui. IL y a quelques jours son adjoint lui avait ravi sa Jeep de Commandant du régiment. Après discussion et intervention de la Hiérarchie le Colonel KAHASHA avait retrouvé sa Jeep militaire. Dans l’ensemble, les militaires congolais d’origine se lamentent de la discrimination entretenue au sein des Fardc par les officiers rwandophones. D’une manière générale, les militaires congolais d’origine manqueraient de tout pendant que leurs camarades rwandophones même ceux qui sont moins gradés nageraient dans l’abondance et jouiraient de plus de liberté et de confiance de la part des officiers rwandophones qui contrôlent la région allant du Sud-Kivu à la Province Orientale.
L’appel d’Etienne Tshisekedi aux militaires et aux policiers congolais de lui obéir en tant que Président élu du peuple congolais, et sa promesse de former une armée républicaine et non mono-ethnique comme celle déployée actuellement à l’Est du pays, seraient ainsi arrivés au bon moment pour le Colonel KAHASHA et ses hommes. Selon des militaires congolais qui ont requis l’anonymat, si la situation ne change pas, il y aurait d’autres défections militaires pour le camp de l’opposition politique congolaise.
De la Province Orientale, on apprend aussi que les patriotes FDDC du Colonel BEIZA auraient déjà fait allégeance à Etienne Tshisekedi pour l’aider au moment voulu à reconquérir la Province Orientale de mains des occupants qui opèrent sous le pseudonyme du LRA du rebelle ougandais Joseph KONY. Les localités contrôlées par les FDDC sont les plus sécurisées de la Province Orientale contre les attaques du pseudo LRA.
Au Sud-Kivu, les forces de RAIA Mutomboki et de Yakutumba ainsi que d’autres combattants de FIZI-BARAKA n’avaient pas attendus l’effet Tshisekedi pour défendre leur province contre une occupation rwando-burundaise. Avec un changement politique à Kinshasa, la Province du Sud-Kivu peut-être la première à se libérer de l’occupation rwando-burundaise.
Au moment voulu, Etienne Tshisekedi pourra compter sur les hommes du Colonel KAHASHA pour la reconquête du Nord-Kivu de mains du CNDP. En effet, les hommes du colonel KAHASHA comme ceux du Colonel BEIZA et des Mai-Mai RAIA Mutomboki, Yakutumba, constituent une part de l’imperium d’Etienne Tshisekedi qui ne peut pour l’instant l’aider à prendre possession de son règne à Kinshasa.
Comme à la belle époque de Mzee LDK quand le patriotisme était au Zénith, chaque Province qui ne veut pas de l’occupation rwando-burundo-ougandaise devra constituer sa force d’auto-défense pour sauver les meubles en attendant que la nouvelle armée régulière arrive de Kinshasa avec des moyens adéquats d’imposer la paix aux voisins belliqueux de la RDC. En d’autres termes, les 12 millions des kinois ainsi que les militaires et policiers congolais portent la responsabilité d’installer Etienne Tshisekedi dans le fauteuil présidentiel pour lequel il lutte depuis 30 ans. Les congolais de partout ont ainsi les yeux tournés vers Kinshasa demain jeudi 26 janvier 2012, jour prévu par Etienne Tshisekedi pour marcher jusqu’au palais de la Nation. En provinces, les défections ne font que commencer pour soutenir la lutte pour l’auto-détermination du peuple congolais. Avec 8 millions des morts, les congolais ne peuvent plus craindre la mort car même sans combattre, ils sont tués et égorgés à la machette comme des animaux. D’où le sentiment qui se repend de plus en plus parmi les congolais qu’il vaut mieux mourir au front avec une arme à la main que se faire égorger nuitamment par les troupes d’occupation.
Obède Bahati
Beni
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