





Un calme apparent s’est rétabli sur toute l’étendu de la cité de Munbgwalu, en territoire de Djugu, District d’Ituri en Province Orientale (RD Congo), après deux journée de tension vive organisée la journée du jeudi 16 et la mi-journée du vendredi 17 janvier 2014 par les communautés autochtones contre la communauté Yira. Cette dernière était contrainte de quitter toute l’étendue de la Province Orientale et ainsi retourner en Beni-Lubero (Nord-Kivu).
Il est reproché aux membres de la communauté Yira de s’accaparer de tous les services et postes stratégiques dans le commerce, l’administration, les secteurs tant étatiques que privés… Peuple entrepreneur, les Yira, partout où ils arrivent, ne tardent pas à améliorer le climat des affaires, leur environnement et leurs conditions de travail. Voila ce qui leur a attiré la jalousie de leurs concitoyens de cette partie du pays.
Qu’est-ce qui a déclenché cette tension ?
Dans cette cité, les commerçants n’adhéraient qu’à la FEC (Fédération des Entreprises du Congo) si on est commerçant ou à l’ACCO (Association des Conducteurs au Congo) si on est taximan, et ces deux associations étaient gérées par les autochtones. Mais l’adhésion était discriminatoire selon que l’on appartient à telle ou telle autre tribu. Pour les Yira par exemple, pour adhérer à l’ACCO, il fallait payer 120 000,00 Francs Congolais pour être membre, alors qu’avec 20 000,00 Francs un autochtone était déjà membre. Pourtant le tarif officiel était de 45 000,00 Francs pour adhérer. Cette discrimination s’observaient même dans les cotisations mensuelles aussi bien dans de la FEC que dans l’ACCO. Visiblement, les Yira étant majoritaires, sont eux qui apportent une grande somme dans les caisses de la contribution à ces deux structures.
Avec l’avènement de la FENAPEC (Fédération Nationale de Petites et moyennes Entreprises au Congo) qui englobe le secteur du commerce et celui du transport, les Yira sont alors entrés en masse dans cette nouvelle structure, désertant ainsi de la FEC et de l’ACCO. Rappelons que pour les Yira de ce coins, la FENAPEC n’est pas une nouvelle histoire car elle su bien gagner du terrain en Beni-Lubero, terroir des bayira.
C’était aux environs de 9 heures du jeudi 16 Janvier 2014, lorsque les nouveaux adhérents à la FENAPEC tenaient encore la réunion de lancement dans la salle polyvalente de la place quand les communautés autochtones Nyali, Lendu, Gegere, Hema … sont venues avec des lances et des pierres. Ils ont commencé à jeter des cailloux sur le toit de la salle de réunion… Ils scandaient des chansons hostiles à la communauté Yira. Sur leurs banderoles, on pouvait lire : « Nous demandons aux membres de la communauté Yira d’évacuer la Province Orientale » ou encore « L’Ituri aux Ituriens »… Cette tension s’est poursuivie jusque tard dans la soirée aux environs de 20 heures pour se poursuivre le matin du vendredi 17 janvier, malgré l’intervention et l’implication de la Police Nationale Congolaise et des Fardc. C’était une véritable débandade, une véritable chasse à l’homme !
Il a fallu l’intervention du Chef de cité de Mungbwalu qui, dans un meeting populaire a rappelé aux autochtones à la tolérance. Il a insisté sur le fait que tout congolais a le plein droit d’élire domicile dans n’importe quelle partie de la République, comme le stipule la Constitution du pays.
Ces échauffourées se sont soldées sur un bilan d’une voiture et 12 motos endommagées et 5 motos perdues, toutes appartenant aux membres de la communauté Yira.
Il faut rappeler que cette tension a été similaire à celle qui s’est encore observé dans la même cité entre 1999 et 2000, lorsque les mêmes communautés se sont encore une fois soulevé contre les Yira, accusant ces derniers de s’enrichir en Ituri et aller construire Beni-Lubero (Nord-Kivu).
Que faire ?
Ayant été alerté quant à ce, Mr Edgar Mateso, Secrétaire Général du Kyaghanda Yira a exprimé devant la presse son inquiétude et sa crainte. En cette période où le Président de la république appelle tout le monde à la cohésion national, le Secrétaire Général appelle les antagonistes à la retenue et à la compréhension mutuelle. Il demande aux uns et aux autres de privilégier le dialogue que de recourir à la violence. Seuls l’amour et la solidarité peuvent nous aider à résoudre ce conflit qui, si l’on n’en fait pas attention, risque de dégénérer en une guerre tribalo-ethnique, a-t-il ajouté.
Correspondance particulière
Mungbwalu
©Benilubero Online





