





En conformité avec la Charte des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’homme et la Charte africaine des Droits de l’homme et des Peuples, elle met en œuvre les principes de la volonté du peuple à s’exprimer par des élections régulières suivant une procédure garantissant la liberté et le secret du vote.
Pour rappel, le Président de la République est élu au scrutin majoritaire à deux tours. Au second tour, seul les deux candidats ayant totalisé le plus grand nombre de suffrage, compte tenu des éventuels désistements, restent en compétition. Ce mode de scrutin permettra au futur Président de la République d’être toujours élu par une majorité absolue d’électeurs et donc de bénéficier d’une légitimité incontestable; nous précise la loi numéro 06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, municipales et locales en R.D.Congo.
Avant son entrée en fonction, le président de la république prête, devant la cour constitutionnelle, le serment ci après:
Moi …. élu président de la république Démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la Nation:
– d’observer et de défendre la constitution et les lois de république;
– de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire;
– de sauvegarder l’unité national;
– de ne me laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ;
– de consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix;
– de remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple les hautes fonctions qui me sont confiées.
Il est temps de juger le Président en exercice conformément au serment qu’il avait prêté en 2006 et après avoir été élu massivement par la population du Kivu. Peut-on encore faire confiance en Joseph Kabila au regard de sa prestation depuis 2006 ?
Joseph Kabila, Président de la République de 2001 à 2011
Antipas Mbusa Nyamwisi, Président National du RCD/K.ML, s’était désisté en dernière minute pour Joseph Kabila avant le premier tour des élections. Son message fut suivi par les sympathisants du RCD-K-ML à travers toute la R.D.Congo.
Bien avant cette consigne de vote, Antipas Mbusa Nyamwisi est passé dans l’histoire de la R.D.Congo comme le pionnier de la réunification du pays après la sécession de 1998 à 2002. On se rappelle qu’Antipas Mbusa Nyamwisi est le premier belligérant à avoir intégrer son armée ( ANC) dans les Forces Armées du Congo ( FAC) et à relier par voie aérienne sa capitale politique, à savoir la ville de Beni, à Kinshasa. Pendant une année, Beni était la capitale de l’Est de la R.D.Congo. Les voyageurs de la Province Orientale et de tout le Grand Kivu passaient par Beni pour aller à Kinshasa.
Une fois à Kinshasa comme Ministre, Antipas Mbusa Nyamwisi est connu comme celui qui n’a pas volé le Trésor Public. Il serait le seul de tous les ministres qui, au retour d’une mission officielle, remet le solde de ses frais de voyage à qui de droit. De fait, il est le Ministre qui vit de son salaire de Ministre et qui n’aurait pas versé dans la corruption tant décriée au sein du gouvernement actuel.
Les qualités énumérées ci-dessus feraient de lui un candidat présidentiable pour la réconciliation nationale et pour la moralisation de l’exercice du pouvoir, deux valeurs dont la R.D. Congo a besoin pour redresser son front longtemps courbé.
Antipas Mbusa Nyamwisi , Président National du RCD-K-ML
Au regard de la prestation de Joseph Kabila au cours de quatre dernières années, que dit Mbusa Nyamwisi aujourd’hui de son ami Joseph Kabila? Quel bilan fait-il de son désistement? Est-il prêt à donner la même consigne de vote qu’à 2006 ou voudrait-il tenter sa chance à la magistrature suprême? Et s’il donnait la même consigne de vote en faveur de Joseph Kabila, sera-t-il suivi par ses sympathisants ? That’s the question.
Un autre présidentiable de Beni-Lubero est bien sûr l’Honorable Pierre Pay Pay, candidat malheureux de 2006.
Pierre Pay-Pay, Gouverneur Honoraire de la Banque du Congo
Pay Pay était favori en 2006 jusqu’au moment où un certain unanimisme se développa à l’Est du pays, son fief naturel, en faveur de Joseph Kabila. Sa popularité à Beni-Lubero l’avait fait ainsi élire député de la ville de Butembo en défaut de la présidence de la République. Son parti d’alors remporta aussi quelques sièges au parlement. Compte tenue de son intégrité morale et politique, ses œuvres de bienfaisance dans tout l’Est du pays, sa popularité n’a jamais baissée. La question que tous se posent est de savoir s’il va reposer sa candidature à la magistrature suprême aux prochaines échéances électorales. Dans l’opinion publique à l’Est du pays, sa candidature est attendue. En effet, la déconfiture de la législature en cours pour laquelle ses électeurs lui avaient privé de leurs voix, poussent ceux qui veulent corriger la grave erreur de 2006 à souhaiter sa candidature pour la prochaine présidentielle. En effet, les œuvres de Pierre Pay Pay et son vote au parlement durant les quatre dernières années, rassurent ceux qui veulent mettre fin à la politique de la « mangecratie » qui a élu domicile au parlement comme au gouvernement. Cette bonne opinion que ses sympathisants ont de lui attend un signal fort de sa part. Sera-t-il candidat à la présidentielle prochaine ou pas ?
Beni-Lubero ne tarit pas des candidats à la présidence. Le Président National du DCF/N, à savoir, le sénateur Balikwisha Martin, enfant de Beni, ancien de l’Université de Lubumbashi en polytechnique qui avait réussi une ascension fulgurante du simple grade d’Ingénieur de la GECAMINES au poste d’Administrateur Directeur Technique, passe dans l’opinion beniluberoise comme étant Présidentiable, vue son expérience.
Balikwisha Martin, Sénateur et Ancien ADT de la GECAMINES
Mais comme les deux autres présidentiables de Beni-Lubero, ses sympathisants attendent de savoir ce qu’il pense et comment il envisage son avenir politique. L’important pour lui est-il de rester à côté du président ou de militer un jour pour être aussi Président de la République, au nom de l’alternance démocratique?
Au cas où les trois beniluberois ci-dessus ne se prononçaient pas pour la présidentielle prochaine, d’aucuns se demandent s’il ne faudrait pas faire appel à Mzee Denis Paluku, Gouverneur Honoraire du Nord-Kivu et du Katanga, pour qu’il mette sa sagesse et son expérience politique accumulée lors des remous historiques semblables à la zone de turbulence que la R.D.Congo traverse aujourd’hui au service de la nation congolaise ? Les sympathisants de Denis Paluku le qualifient de Tshisekedi ou de Gizenga du Nord-Kivu dont la R.D. Congo a peut-être besoin pour mettre de l’ordre à l’Est du pays devenu à bien d’égards, le ventre mou de la République.
Plus proche du Nord-Kivu, il a la candidature déjà annoncée officiellement de Vital Kamerhe. D’aucuns se demandent s’il faudrait soutenir le « Kamberhe » (translitération Nande du nom de Kamerhe pour signifier Fils aîné ou Kambere en Kinande) du Kivu, comme l’a dit lui-même Vital Kamerhe après qu’il ait formé son propre parti politique UNC.
Vital Kamerhe, Président National de l’UNC
A la différence de beniluberois qui ne se sont pas encore prononcés, Vital Kamerhe a l’avantage d’être déjà en campagne et d’avoir déjà testé le terrain de la prochaine campagne présidentielle si l’on se rappelle son dernier périple à Goma et à Bukavu. Sa détermination et sa position ferme vis-à-vis de forces de l’insécurité tant décriée dans son Kivu natal fait de lui un candidat qui peut ratisser large dans l’électorat congolais. Quand on lui posait la question de savoir s’il serait candidat en 2011, voici un extrait de sa réponse: « Moi je suis légaliste, je pense chaque chose à son temps… si les élections n’ont pas lieu en 2011, ça sera la catastrophe pour la R.D.Congo. Au-delà de la date prévue, le président perdra sa légitimité.»
A part ces candidatures à vue, il y a certainement d’autres candidats jusqu’ici inconnus qui pourraient faire la surprise au moment venu. A l’Est du pays, la stature d’une candidature dépendra de la solution envisagée pour éradiquer l’insécurité qui endeuille depuis longtemps ce coin de la République. Les congolais de l’Est du pays sont fatigués de l’insécurité qui les paralyse au point d’en faire des mendiants des ONG internationales alors que c’est eux qui nourrissaient la République au plus fort de la dictature mobutienne.
Ainsi, par exemple, plusieurs congolais mortellement frustrés à l’Est du pays se disent d’office prêts à suivre Vital Kamerhe dans son nouveau parti à condition qu’il apporte la preuve de la coupure de son cordon ombilical qui le liait hier au PPRD et alliés. Il en est de même des autres candidats qui voudraient séduire l’électorat de l’Est du pays. Le mot de passe est la securité des personnes et de leurs biens. L’AMP qui traine derrière elle un mauvais bilan en matière de securité ( le nombre des cadavres témoigne contre elle) est ainsi dans des mauvais draps. Mais comme on a vu que la politique de la « mangecratie » a ses raisons que la raison elle-même ne connait pas, les électeurs de l’Est du pays attendent de savoir la position de différents candidats vis-à-vis de la législature en cours qui de l’avis de tous a sacrifié l’Est du pays sur l’autel de ses intérêts égoïstes. Cette équation dure dans la conjecture actuelle peut justifier le silence de plusieurs candidats possibles aux prochaines échéances électorales. Un moment qui n’est pas loin viendra pour que chaque candidat choisisse entre le bien du peuple congolais et son intérêt égoïste. L’élection à 2011 est à ce prix.
Espé LUFUNGULA, Politologue
Lubumbashi
©Beni-Lubero Online





