





Le conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité la prorogation du mandat de la Monusco en RDC jusqu’au 31 mars 2014 et la création au sein des forces onusiennes déployées en RDC depuis 1999 d’une brigade d’intervention avec mandat d’attaquer et de traquer les forces négatives du M23, FDLR, APCLS, LRA, ADF-NALU, Mai-Mai, etc. N’eut été la fuite de Bosco Ntaganda de son fief du Masisi vers le Rwanda et son transfert précipité de l’Ambassade des USA au Rwanda vers la CPI (Hollande) par un avion américain (USA), un fait mis à l’actif d’une pression de l’administration américaine sur le terminator et ses parrains régionaux, personne ne croirait au pouvoir de la Monusco de s’acquitter cette fois-ci de sa mission lui dévolue, une fois de plus. En effet, ce n’est pas la première fois que le Conseil de Sécurité demander à la Monusco d’appliquer le chapitre 7 de la Charte de l’ONU qui prévoit l’imposition de la paix, c’est-à-dire l’usage de la force pour faire advenir la paix.
Comme pendant le conflit congolais de 1960-1965, seule l’entrée de l’administration américaine sur la scène du conflit congolais permet de croire que cette fois-ci les casques bleus auront quelques dents pour en découdre avec succès avec les sempiternels groupes armés à l’Est de la R.D.Congo. En effet, n’étant pas un Etat, l’ONU n’a de force que celle que lui donnent les Etats membres, notamment ceux jouissant du droit de veto. C’est le cas de l’ONU en Côte d’Ivoire qui n’a vaincu le bouillant patriote Laurent Gbagbo qu’avec l’implication de la France sous le parapluie de l’ONUCI. Depuis son éclatement, le conflit congolais manquait de parrain parmi les grandes puissances pour imposer la paix à sa manière et suivant ses intérêts. Les USA sous couvert du parapluie de l’ONU vont-ils devenir enfin le parrain de la résolution du conflit congolais ? C’est la question que les observateurs congolais se posent aujourd’hui.
Cependant, on se rappelle qu’en 60-65, les USA avaient fait éliminer Emery Patrice Lumumba, le tout premier «Premier Ministre Congolais » dont le gouvernement avait pourtant invité l’ONUC au Congo pour mettre fin aux sécessions katangaise et kasaienne. Estimant que Lumumba s’était déjà plus d’une fois compromis avec les forces communistes que combattaient les USA, il fut éliminé physiquement en dépit de sa popularité au sein de la population congolaise et dans plusieurs pays d’Afrique. Cette histoire peut-elle se répéter en RDC ? Le gouvernement de Joseph Kabila va-t-il survivre à l’entrée en scène de l’administration américaine dans la résolution du conflit congolais ? La même question peut être posée à propos du régime de Paul Kagame refroidit par le transfert de son protegé, le Tutsi Bosco Ntaganda vers la CPI. Pour une fois, on a constaté que Kigali n’a pas pu protéger Ntaganda contre la CPI comme ce fut le cas pour Jules Mutebusi et Laurent Nkunda. Le gouvernement congolais qui emboitait souvent le pas au régime rwandais pour empêcher l’arrestation de Bosco Ntaganda blanchi comme atout pour la paix à l’Est de la RDC médite certainement sur son sort depuis le dénouement cavalier du feuilleton du Terminator des Grands Lacs Africains. L’administration américaine va-t-elle rester indifférente aux anciens parrains du Terminator pour imposer la paix à l’Est de la RDC ?
Depuis le transfert de Bosco Ntaganda vers la CPI et la déclaration d’intention du M23 d’intégrer l’armée congolaise, les choses bougent au Kivu-Ituri. On assiste, par exemple, à une résurgence d’attaques meurtrières attribuées aux groupes armés locaux (Mai-Mai) et aux bandits non autrement identifiés. L’accalmie au front du M23 ne semble avoir d’impact sur la sécurité des personnes et de leurs biens au Kivu-Ituri voire du Katanga voisin. Au Sud du Territoire de Lubero et en Territoire de Rutshuru, la tension monte entre les ethnies Hutu et Nande, Hutu et Hunde. Va-t-on assister à une métamorphose du conflit congolais longtemps œuvre des rebelles étrangers (rwandais du FDLR et ougandais du LRA-ADF-NALU) ? Les commanditaires internationaux qui visent la balkanisation de la RDC vont-ils désormais instrumentaliser les congolais eux-mêmes pour faire aboutir leur projet ? Let us wait and see comment l’administration américaine voudrait utiliser les forces onusiennes pour résoudre à sa manière le conflit congolais qui n’a que trop duré.
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