





Voici l’histoire
Dans la soirée du samedi premier mais 2021, en pleine prière de Ramadhan en la Mosquée, le célèbre imam représentant de la Communauté Islamique à Beni (Est de la RD Congo), Cheikh Ali AMIN, a été tué d’une balle dans la tête. Le triste événement s’est produit vers 19h00 dans la deuxième mosquée de la ville martyre de Beni.
Depuis lors, BLO s’est intéressé à cette circonstance, pour en savoir plus. Et en voici les révélations et vérités auxquelles il a accédé :
- Il y a plus de neuf mois, les services militaires et ceux de leurs renseignements ont entamé une série des négociations avec l’Iman Cheikh Ali AMIN afin de l’amener à propager et faire accepter la fausse thèse des djihadistes comme auteurs des massacres de Beni. Le premier contact pour cela se serait réalisé en février 2020. Et lui, honnête dans sa vie et fidèle à sa croyance, a refusé catégoriquement, en signalant qu’il était prêt à mourir pour la vérité.
- Les officiers FARDC ont conduit Seka BALUKU auprès de l’imam Cheikh Ali AMIN. L’objectif était que celui qui est présenté officiellement comme la tête des ADF puisse convaincre le chef des musulmans de Beni. Mais, encore une fois, le Cheikh Ali AMIN a refusé de propager le mensonge.
NB : Signalons que Seka BALUKU est le chef des ADF en RDC aujourd’hui sous sanctions des USA, le voici surprotégé par les FARDC, et circule entre Beni, Ituri et Kasindi dans les véhicules militaires Opération Sukula 1.
- Au moment de la déclaration américaine qu’à Beni c’étaient des djihadistes qui étaient en œuvre, les FARDC ont voulu en profiter pour tenter une troisième fois d’obtenir l’accord et la collaboration du Cheikh. Et cette fois-là, ils lui ont demandé de procéder par un recrutement en masse des jeunes musulmans pour la salle besogne. Ils ont eux-mêmes amenés auprès de lui des jeunes en provenance de Goma, Mambasa, Bukavu, Butembo, Maniema, et Masisi etc. Mais lui a rejeté fermement toute forme de collaboration avec l’entreprise du mensonge et du génocide camouflé.
Alors, en colère, ils lui ont fait un ultimatum de deux mois, lui proférant une menace claire : ils ont promis le tuer s’il n’accédait pas à leur demande.
- Au début du mois d’avril, il est alors convoqué par les Services des renseignements militaires de Beni.
NB : après sa mort, cette information a été confirmée à l’agence Anadolu et par les responsables militaires. Ceux-ci, commentant son assassinat, ont préféré indiquer que des menaces sérieuses pesaient sur lui, parce qu’il était engagé contre le radicalisme islamiste et les groupes armés locaux sponsoriser par l’opération Sukula 1.
- Sentant sa mort proche, et ayant assumé totalement son engagement, il a commencé à prêcher clairement contre ces menaces, en indiquant clairement qu’il préférait mourir à dire du mensonge et en participant au génocide du peuple de Beni. Des audios de ses prédications sont en circulation.
ICI, UN AUDIO DU Cheikh Ali AMIN, QUELQUES JOURS AVANT QU’IL NE SOIT ABATTU PAR LES FARDC.
- Samedi 1 mai autour de 19h00 : le cheikh Ali AMIN est abattu en pleine prière, en la mosquée de Beni. En fait, les ADFARDC ont considéré qu’il fallait qu’il soit enlevé de la circulation avant l’entrée en fonction l’Etat de siège décrété par le Président de la RD Congo.
Avec tous ces éléments, la conclusion est claire :
La mort du Cheikh Ali AMIN a été préparée depuis plusieurs mois par les militaires des FARDC impliqués dans les massacres de la population civile et qui voulaient forcer l’iman à défendre la fausse thèse des djihadistes.
Le service des renseignements des FARDC sont aussi impliqués dans ce meurtre, exécuté juste quelques jours après que la victime soit interpelé par ces renseignements militaires.
Le Cheikh Ali AMIN est donc un véritable martyre de l’intégrité territorial, un modèle contre la corruption et la complicité malsaine. Il a versé son sang pour son peuple.
Cheikh Ali AMIN, repose-toi en paix.
Pascal Masumbuko
Beni
©Beni-Lubero Online





