





Cinq jours après l’attentat manqué contre les élus de la Conférence Internationale Culturelle Nande, l’heure est à la recherche des commanditaires et des mobiles derrière cet acte ignoble ainsi que deux autres précédents, à savoir, le vol du matériel du bureau de la Conférence Internationale une semaine avant le début de ses travaux, et l’attaque à mains armées du Président du Comité de Crise chargé de la dissolution de l’ancien Kyaghanda de Beni. Comme aucune enquête scientifique sérieuse n’a été diligentée jusqu’à présent, l’opinion, se basant de la tradition Nande, a déjà fini son enquête avec les noms des commanditaires et les mobiles des attentats. Tous les suspects sont des membres de la communauté Nande.

Trois de Cinq rescapés de l’attentat de dimance 6 septembre à Beni
De G à D: Guillain Bwanasiki Nzanzu, Hangi Bin Talent, Ir Balinande Musavuka, lors de la conférence de Presse à la Paroisse Catholique de Tamende, Beni, le mercredi 9 septembre, pour alerter l’opinion nationale et internationale sur l’insécurité dont ils sont victimes ces derniers temps.
Selon la tradition Nande, le tueur c’est celui avec qui tu manges ! « oyukalya nayo, yukanakwita » ! Toujours selon la tradition Nande, le sorcier c’est celui qui profère des mauvaises paroles à l’encontre des autres, celui qui boude les rencontres du Kyaghanda, celui qui ne participe pas aux grands rassemblements de la communauté, etc. Qu’il soit innocent ou pas, un homme qui a dit une fois une mauvaise parole à quelqu’un qui par la suite est mort ou est devenu victime d’un accident, est tenu pour responsable. Il est le sorcier ! C’est pourquoi les Nande disent que «Omuloyi syaliya visanda » (Le sorcier ne fait pas de plaisanteries) ! Pour éviter d’être appeler sorcier, le Munande choisit ses mots, parle peu, ne plaisante pas beaucoup avec tous ceux qui ne sont pas ses « Kyavise », fait tout pour être en harmonie avec la communauté, etc.
Se basant sur cette tradition Nande, tous ceux qui avaient proféré des menaces contre les organisateurs de la Conférence Internationale de Beni, tous ceux qui avaient voulu décourager les Nande à propos de cette conférence, sont suspectés d’être les commanditaires des attentats contre les élus et le bureau du Kyaghanda Kikulu des Nande.
Comme la vie des rescapés des attentats ci-hauts cités est toujours en danger, les sources proches de la Conférence Internationale de Beni soupçonnent le Comité de Sages de Kinshasa dont deux membres, notamment, Katya Katya et Tsongo Lambert auraient été les plus virulents opposants à la conférence de Beni. Sur terrain à Beni, l’opinion soupçonne les membres de l’ancien comité du Kyaghanda de la Ville de Beni qu’on a appelé Putschistes parce qu’ils ne voulaient pas du tout de la Conférence, allant jusqu’à proférer des menaces à peine voilées contre les organisateurs de la Conférence. Comme les organisateurs de la Conférence ont été effectivement attaqués, l’opinion les retient comme les premiers suspects. Même l’enquête judiciaire ne peut pas se passer des personnes de ce genre. Il s’agit de Mr NYONYI Bwanakawa, Mr KAMASHE, Mr. Cléophas Kavambi, MR Kasereka, Mr. KANYAMA, Mr. Mugunga, etc. .
La suspicion des personnes ci-haut citées se fait plus précise à cause de l’existence d’autres faits qui démontrent l’association du Comité de Sages de Kinshasa avec le comité dissout du Kyaghanda de la Ville de Béni.
Après que le Maire A.I. de Béni, Mme Angèle Nyirabitaro, ait autorisée et participée à l’ouverture et à la clôture de la Conférence Internationale de Beni, elle a reçu des menaces de la part des Putschistes de Beni. Une lettre de protestation et de menace du Comité des Sages du Kyaghanda de Kinshasa annexée à une autre des Putschistes de Beni existe bel et bien à la Mairie de Beni. La lettre du Comité des Sages de Kinshasa ne porte pas le sceau du Kyaghanda car le Président du Kyaghanda Kinshasa qui est en possession de ce sceau, Ir Musavuka Balinande est encore à Beni.
Pour quels motifs cette opposition à la tenue de la conférence peut-elle aller jusqu’à vouloir attenter à la vie de ses organisateurs et de ses élus ?
Jusque-là, l’opinion retient que les membres du Comité des sages de Kinshasa utilisent souvent leur position au sein du Kyaghanda comme un marchepied politique surtout dans une ville de Kinshasa où la politique est pour plusieurs le seul moyen de vivre. Bien avant la Conférence de Beni, le Comité des Sages de Kinshasa, pensant que la Conférence Internationale des Nande était une affaire personnelle de l’Ir Musavuka Balinande, avait usé de ses prérogatives pour le limoger sans l’avoir entendu. Certains Membres du Comité International de Pilotage auraient essayé de leur expliquer le bien fondé de la Conférence Internationale, ils n’avaient pas voulu comprendre.
Une semaine avant l’ouverture de la Conférence, le bureau local du Comité International de Pilotage de Tamende, en ville de Beni, avait été l’objet d’un vol nocturne. Les chaises ainsi que le matériel de bureau avaient été emportés par des bandits qui avaient forcé la porte.
Deux jours après la Conférence, un membre du Conseil Supérieur des Sages Nande et Président du Comité de Crise chargé de la dissolution de l’ancien Kyaghanda de Beni, en l’occurrence Mzee Prosper Nyamwesa, avait été visité la nuit par deux militaires armés jusqu’aux dents, deux heures après son intervention à la radio annonçant la tenue des élections pour le nouveau comité du Kyaghanda de la ville de Beni. Notez que l’ancien comité avait été dissous par les 800 participants de la Conférence Internationale de Beni. Mzee Prosper Nyamwesa fut sauvé par ses voisins qui avaient mis la main sur un des militaires avant de le mettre hors d’état de nuire.
Une semaine plus tard, c’était le tour des membres du Comite International de Pilotage lors de leur retour d’une campagne de sensibilisation du Kyaghanda-Kikulu à Kyondo. (Ndlr : Lire l’intégralité de cette attaque sur notre site, page dépêches, ou le communiqué de l’Asadho publié ci-dessous).
.
Avant et pendant ces deux attaques les fins limiers (ou vahulikiriri) du Kyaghanda rapportent qu’a Kinshasa comme à Beni les putschistes étaient en réunion entre eux ou partageaient un souper de travail avec des agents de l’ordre. Selon les fins limiers de Kinshasa, les politiciens du Conseil des Sages reprochent à la Conférence Internationale et au Kyaghanda-Kikulu qui désormais parlera au nom de tous les Nande, de changer la dynamique politique sur terrain à quelques mois de la campagne électorale de 2011. On se rappellera qu’aux elections de 2006, les politiciens de carrière que la chute du régime de Mobutu avait maintenue en otage à Kinshasa pendant des années, avaient presque tous échoué de se faire réélire, à l’exception de Pay Pay Syakasighe. Le terrain de Beni-Lubero avait donc déjà changé en 2006 ! Une campagne à la mobutienne ne peut plus réussir. Les choses deviendront encore plus difficiles avec la création du Kyaghanda-Kikulu et du Conseil Supérieur des Sages Nande. L’engouement pour la création du Kyaghanda Kikulu est ainsi perçu comme une menace aux leaders politiques Nande qui s’autoproclament ainsi à partir de Ma Campagne, de Binza, etc. Les règles du jeu politique chez les Nande ont changé. Les politiciens Nande doivent donc s’adapter honnêtement soit disparaître politiquement de la scène.
.
En attendant la suite de la plainte déposée par le Kyaghanda-KIKULU à l’auditorat militaire de Beni, l’opinion des Nande à Beni tient les putschistes de Kinshasa et de Beni comme commanditaires présumés des regrettables attentats et vols. Toutes les radios locales relayent le message « OLUIMA » pour prévenir toute personne qui chercherait à payer un militaire pour liquider un élu du Kyaghanda Kikulu ! L’origine de cette suspicion n’est rien d’autre que les paroles, les gestes, et les écrits des putschistes à l’encontre de la Conférence de Beni.
.
Bien qu’ils ne soient pas encore prouvés coupables, si quelque chose de malheureux arrivait à un élu du Kyaghanda-Kikulu ou un membre du Comité International de Pilotage de la Conférence Internationale de Nande, les putschistes seront tenus pour responsables dans l’opinion Nande et devraient être prêts pour en supporter toutes les conséquences. Pour se laver de ce soupçon dangereux, il y a toujours la voie traditionnelle, à savoir, le retour au Kyaghanda pour demander pardon à la communauté.
.
Makelele Muhindo
Beni
Beni-Lubero Online
.







