





Le massacre des militaires et de leurs femmes et enfants au camp militaire de Nyaleke continue de hanter les esprits des beniluberois qui se sentent abandonnés à l’ennemi par le gouvernement congolais, la Monuc, etc. En effet, un massacre d’une telle ampleur aurait défrayé la chronique nationale, déplacé le gouverneur de Province, déplacé les membres du gouvernement central voire le Président de la République comme ce fut le cas à Mbandaka au lendemain de Pâques 2010 ! Ce qu’on a appelé enquête dans le massacre de Nyaleke est l’œuvre des services de securité du Nord-Kivu dont le bilan est mitigé, au point que, plusieurs observateurs ne croient pas à une enquête vraiment sérieuse dont les conclusions pourraient être crédibles et fiables. Depuis que certains membres de ses services de securité se sont rendus coupables d’acte de terrorisme contre la population civile, leur crédibilité en souffre. Ainsi par exemple, morts ou brassés dans l’armée nationale, les Mai-Mai continuent d’être plébisciter officiellement du monopole des attaques contre les civils dans l’espace Beni-Lubero par le commandement mono-ethnique des services de securité du Nord-Kivu. En territoire de Rutshuru, ce sont les FDLR, morts ou rapatriés au Rwanda qui sont officiellement les boucs émissaires des attaques meurtrières dans tous les coins du territoire, y compris celles commises à 10 mètres des camps militaires.
Et pourtant la population civile, notamment les rescapés ou témoins des attaques accusent les militaires issus du CNDP comme auteurs des massacres et d’autres violations des droits humains.
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C’est dans ce contexte suspicieux vis-à-vis de services de securité au Nord-Kivu et plus précisément de la recherche des auteurs du massacre de Nyaleke, que le Président du Kyaghanda-Kikulu, Mzee Prosper Sikakulia, avait convoqué le lendemain du massacre, une réunion d’urgence des bathunga de la ville de Beni pour passer en revue la situation sécuritaire de l’ère.

Les participants à la réunion avaient adressé au Comité de Securité de la ville une note de protestation contre l’insécurité en ville qui a conduit au massacre de Nyaleke, en demandant que les services de securité assument leur mission pas seulement de protection des civils et de leurs biens mais aussi de prévention des attaques. La réponse du comité de securité de la ville Beni ne s’était pas fait attendre. D’après ce comité, les assaillants de Nyaleke ne sont que les enfants des membres du Kyaghanda-Kikulu, organe suprême des associations culturelles Nande du monde entier. La preuve accompagnant cette accusation gratuite, étant les noms Nande des assaillants qui étaient appréhendés Dieu seul sait dans quelles conditions ! Pourtant, depuis l’agression de la RDC par la coalition rwando-ougandaise, on sait que les agresseurs ont eu l’habitude de se donner des noms congolais pour tromper la vigilance des congolais. Dans les camps militaires du Rwanda et de l’Ouganda où sont formés ou recyclés des hommes et des femmes en armes qui envahissent l’est du Congo aujourd’hui, plusieurs sources affirment l’existence des cours des langues congolaises selon la région du futur déploiement. C’est ainsi que, par exemple, des militaires visiblement ougandais parlent quelques mots Lingala à Mahagi, à Kasenyi au bord du Lac Mobutu. Des rwandais à Kasugho et à Kanyabayonga portent des noms Nande et parlent Kinande. Il en est de même des militaires congolais issus du CNDP qui bricoleraient un peu de kinyarwanda pour jouer aux tueurs FDLR, Tutsi, Hutu sur les lieux de leurs crimes, etc. Ainsi on peut s’appeler Kambale, Muhindo et bricoler quelques mots de Kinande, Kiswahili et ne pas être Mai-Mai ou congolais.
Ensuite, il faut se rappeler de l’existence des faux Mai-Mai recrutés pour accomplir des sales boulots pour salir le nom des Mai-Mai ou des populations locales.
La preuve irrefutable de l’identité des tueurs viendrait d’autres facteurs que les accusateurs ne peuvent rapporter adequatement, les visages et la façon de parler des auteurs présumés. Les rescapés ont souvent besoin de voir les présumés assassins, de les écouter, pour confirmer si c’est vraiment eux ou des substituts. Ensuite, les détails de leur arrestation par une armée ou une police, pluriethnique, nationale, leur interrogation serrée devant des rescapés, des témoins de la société civile, et par un juge neutre et compétent, feraient oeuvre utile pour rassurer les uns et les autres d’un procès juste et équitable.
La nouvelle guerre qui se fomente à l’Est du pays étant de nature psychologique et ayant comme principale cible les populations civiles congolaises qui constitueraient le seul grand obstacle restant aux intentions machiavéliques de l’ennemi-balkanisation du pays, on peut conclure que les explications simplistes sur l’identité des auteurs du massacre de Nyaleke participent de la stratégie déjà décriée de la victimisation des victimes congolaises. Ainsi, si on massacre les congolais c’est leur faute oiu la faute de leurs enfants ! C’est ainsi que certains chefs coutumiers de Beni et agriculteurs sont aux arrêts sur simple accusation des assaillants dont on ne connait pas les circonstances exactes de leur arrestation.
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Les membres du Kyaghanda Kikulu ont aussi déploré lors de leur rencontre d’urgence le fait que les animateurs du pouvoir judiciaire de Beni participent au Conseil de securité au point qu’on se demande comment ils peuvent encore rendre justice aux victimes des faux BI et parjures des agents secrets. Les juges, le procureur, pour rester au milieu du village, ne devraient pas participer aux réunions du Conseil de securité. Leur travail est de juger sans parti pris les présumés coupables présentés par le ministère public.
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En un mot, l’opacité est la caractéristique de la gestion de la securité, de la justice, au Nord-Kivu, les mécanismes démocratiques pouvant parier à cette opacité ayant été rendus inopérants par le fameux gouvernement parallèle, l’administration publique parallèle, l’armée parallèle, la police parallèle, les services de securité parallèles, etc., bref, un état dans un état…
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Correspondance Particulière de Beni
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