





(Photo de tiers)
La démocratie est loin d’être une réalité à République Démocratique du Congo. Alors que la Constitution Congolaise garantit la liberté de manifestation, le pouvoir congolais s’en moque. Il décide délibérément de violer la Constitution en réprimant la marche pacifique organisée ce samedi 13 septembre 2014 par les partis politiques de l’opposition congolaise. L’objectif de cette marche était de dire non à toute forme de révision de l’article 220 ou à la modification de la constitution, pour ainsi donner à Joseph Kabila une nouvelle chance de briguer un troisième ou quatrième mandat.
Si à Kinshasa et à Bukavu la police a étouffé cette marche, à Butembo ladite marche s’est transformée en violence perpétrée par la Police Nationale Congolaise.
Yeye Mayasa de l’UNC et une dame du RCD/K-ML arrêtés par la PNC et cueillis dans une jeep. De cette dame les policiers ont ravi 100 dollars. Elle et Yeye ont été libérés quelques heures après, mais l’argent ne lui a pas été remis.
Dans la ville de Butembo à 300 km au Nord de Goma dans la partie Est du pays, des militants de l’opposition qui se réunissaient au Rond-point de la station TAKENGA ont été dispersés par des éléments de l’ordre qui ont tiré des bombes lacrymogènes et des balles réelles jusqu’à paralyser les activités de la ville et perturber la cérémonie de mariage qui se déroulait au restaurant Holiday Park. Quelques manifestants ont été arrêtés.
Le Député National (UNC), Honorable MBINDULE MITONO Crispin a qui tentait intervenir pour la libération des compatriotes, s’est vu lui-même visé par les balles de la PNC. Il voulait s’en échapper pour rentrer chez lui à Furu (partie Nord de la ville), mais un groupe des policiers venait de se positionner vers le rond-point de la SONAS. Informé, il a changé de direction pour aller se refugier à la base de la MONUSCO où il est resté pendant plus d’une heure. La délégation de l’UNC et la MONUSCO ont échangé avec le maire de Butembo. Rien n’a filtré de cette rencontre. Pendant ce temps des passants se sont vus molestés avant d’être extorqués de leurs biens (téléphones et/ou argent). Un jeune parmi ceux qui encadrait le Député MBINDULE a reçu une balle à sa jambe gauche. Il est hospitalisé à l’hôpital de Matanda. Entre temps, Monsieur Janvier, Président de la jeunesse UNC en Commune Kimemi continue à croupir dans les géols du Groupe Mobile d’Intervention (GMI), près du bureau de la MONUSCO à Kavitero.
A l’Hôpital Matanda
Notons que cette marche était déjà interdite par l’administration locale. Le Maire a.i, Mr Godefroy MATIMBYA qui qualifiait cette marche d’inopportune a justifié son refus par la situation sécuritaire précaire et l’indisponibilité de la police pour l’encadrer.
La même scène a été vécue à Kinshasa la capitale et à BUKAVU dans la province du Sud Kivu où différents groupes de manifestants ont été dispersés par la police. Citée par la Radio Okapi, l’opposition promet organiser une autre marche prochainement.
Par ailleurs à Bukavu, les jeunes de l’Union pour la Nation Congolaise, UNC de Vital KAMERHE ont brulé des pneus l’avant-midi de ce même samedi. Ils protestaient contre la condamnation à une année de prison du secrétaire de leur parti, Jean Bertrand EWANGA, par la Cour suprême de justice. Il a été reconnu coupable d’offense au chef de l’Etat, au premier ministre et aux présidents de deux chambres du parlement.
Des condamnations fusent de partout
La marche de l’opposition étouffée, le Conseil Urbain de la Jeunesse réagit. Cette structure condamne ce qu’elle appelle « atteinte au droit de manifester ». Ce Conseil déplore que Joseph MUHINDO MAPENZI, étudiant à l’UOR, a été battu jusqu’au point de voir ses quelques côtes cassées. Comme si cela ne suffisait pas, certaines personnes assimilées aux policiers ont ravi son téléphone et ses 4 mille cent francs congolais (4100 FC), pour ne citer que ces dérapages. Face à ce que le Conseil urbain de la jeunesse de Butembo appelle situation anormale, le regroupement de la jeunesse recommande certaines choses. D’abord, accepter la contradiction, comme valeur démocratique. Ensuite, voir une police prête à encadrer les manifestants et appeler la jeunesse au calme. Enfin, déférer devant la justice des policiers coupables des actes de brutalité. KAMBALE MUKOKOMA Eliphaz, Président du Conseil Urbain de la Jeunesse, recommande aux victimes de certains dérapages de la police de se rendre devant des officiers de la police judiciaire, OPJ, pour dépositions.
De son côté Edgar K. Mateso, Secrétaire Général de l’Association Culturelle Kyaghanda Asbl « Obughuma bw’aba Yira » qui condamne ces agissements, appelle les uns et les autres de la tolérance politique et au respect strict de la Constitution Congolaise. La démocratie a ses exigences, nous devons nous y conformé, gouvernants et gouvernés, a-t-il martelé. Il exige que les victimes soient remises dans leur droits.
Le député PALUKU MALISAWA arrêté puis relâché six heures plus tard
Marche de l’opposition à Kinshasa. Le Député National, Honorable PALUKU MALISAWA Marie-Jules, élu dans la circonscription de Butembo au sein l’UDCF, un parti politique de l’opposition cher à PIERRE PAY PAY WA SIKASIGHE a été arrêté pendant quelques heures avant d’être relâché. Il a été cueilli parmi les manifestants vers 9 heures, heure de Kinshasa. Ce parlementaire a passé plus de six heures dans le lieu de détention. C’est seulement autour de 16 heures, heure de Butembo que l’honorable MALISAWA a été relâché. Au sortir du lieu de détention, il s’est directement rendu à l’Assemblée Nationale pour rencontrer le président de la chambre basse du parlement. Cet élu de Butembo informe que les agents de l’ordre ont ravi son téléphone, son badge et sa cocarde ainsi que d’autres documents de travail.
Mbusa Kayithula et Gift Baraka
Butembo
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