





Le vendredi 15 avril 2011, les agents de l’entreprise chinoise « SINOHYDRO » étaient dans les rues de Butembo pour réclamer une augmentation de leur salaire, la libération sans condition du détenu présumé voleur du ciment et du carburant du dépôt de SINOHYDRO, la libération sans condition par le service de l’Agence National de Renseignement (ANR) de la moto qui aurait servi au transport du ciment et du carburant volés chez Sinohydro, la signature d’un contrat de travail conformément au code congolais du travail, la sécurité des agents de Sinohydro qui quittent le service tard dans la nuit et qui doivent être accompagnés chez eux sous escorte de la police vue l’insécurité régnante dans la ville de Butembo et ses environs.
Cette manifestation des ouvriers de la SINOHYDRO était conforme à l’article 87 du Code de Travail, loi n° 015/2002 du 16 octobre 2002.
Une vue du chantier asphaltage de l’avenue principale de la ville de Butembo
La réponse du représentant de Sinohydro/Butembo n’a pas tardé. Selon ce dernier, le salaire est du domaine du gouvernement congolais. La Chine n’a qu’une obligation matérielle dans le projet d’asphaltage des artères principales de la ville de Butembo. Pour accabler davantage le gouvernement congolais, le représentant du SINOHYDRO/Butembo a informé les manifestants que, depuis le démarrage des travaux, le gouvernement congolais n’a jamais versé un seul rond pour le salaire des travailleurs. Le gouvernement congolais n’accomplit pas sa part au contrat, notamment le paiement des salaires des ouvriers de la Sinohydro. Ce que les manifestants appellent salaire insignifiant n’est pas du tout un salaire mais une prime humanitaire que SINOHYDRO accorde aux ouvriers pour ne pas arrêter le travail et en attendant que le gouvernement congolais s’acquitte de ses responsabilités.
Les leaders de la manifestation avaient ainsi déposé leur memo à la Mairie de Butembo pour sommer le gouvernement à s’acquitter de ses responsabilités.
La manif des ouvriers de SINOHYDRO révèle une fois de plus le péché originel du gouvernement congolais, à savoir, l’irresponsabilité et l’abandon de la population congolaise à son triste sort. Après avoir empoché des millions de dollars lors de l’octroi du marché aux chinois, le gouvernement congolais ne remplit pas sa part de contrat pour la réalisation du projet. Si cette situation perdure, SINOHYDRO pourra arrêter les travaux mais se fera payer par l’exploitation des minerais. Le perdant ne serait que la population de Butembo. Si jamais la SINOHYDRO se retirait sans réaliser le projet, le gouvernement congolais cherchera un autre partenaire qui paiera cher l’octroi du même marché d’asphaltage de la route de Butembo… On comprend pourquoi le gouvernement préfère le terme « chantier » au terme « réalisation » car les projets achevés ne sont pas intéressants. On comprend ainsi pourquoi par exemple, depuis la défunte Office des Routes, les routes de la RDC ont déjà été financées plus de 1000 fois depuis 1960 mais jamais réalisées. Les routes délabrées de la RDC sont ainsi des chantiers juteux pour les hommes et les femmes au pouvoir. La RDC a pourtant plus besoin des réalisations que des chantiers.
La manif des ouvriers de la SINOHYDRO le vendredi 15 avril 2011 a aussi fait une révélation sur la prise en charge des policiers. Le jet de pierres aux abords du bureau de l’ANR avait fait deux blessés parmi les policiers dont un grave du nom de Brigadier MANZOMBA. Ce dernier est admis à l’hôpital général de Kitatumba où il est abandonné à son triste sort par la PNC/Butembo.
Le Brigadier Manzomba blessé par les manifestants de la SINOHYDRO sur son lit de malade
Profitant de la visite de Tembos Yotama de Beni-Lubero Online qui a financé le premier repas depuis 24h au Brigadier Manzomba, ce dernier a lancé un appel d’aide à toute personne de bonne volonté pour lui venir en aide financière et matérielle (nourriture). Notez que le Brigadier Manzomba et ses compagnons avaient fait correctement leur travail de disperser la foule des manifestants en tirant à l’air bien que deux policiers étaient blessés par les manifestants.
Tembos Yotama (BLO) et Kahindo Edgar (RACODIT)
Butembo
©Beni-Lubero Online





