





On disait jusqu’il n’y a pas très longtemps que la guerre du Nord-Kivu était un arbre qui cachait la forêt. Depuis samedi 27 septembre, certains masques sont tombés et des clairières s’ouvrent dans cette forêt dense qu’est la guerre du Nord-Kivu. Une de ces clairières vient d’être créer par la tristement célèbre MONUC. Si jusqu’à présent, les congolais accusaient la Monuc de favoriser les rebelles de Nkunda en les mettant sur un même pied d’égalité que le gouvernement congolais issu des urnes, depuis samedi 27 septembre, les congolais de Rutshuru savent qu’il y a Monuc et Monuc. La révélation du front de Rutshuru invite à décliner la Monuc, non pas au singulier mais au pluriel. La Monuc est ainsi un autre arbre qui cache la forêt.
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Les congolais avaient déjà effleuré cette révélation à la suite de la déclaration du commandant indien de la Monuc qui avait publiquement décliné son amitié pour Nkunda et pour la cause juste pour laquelle Nkunda se bat. Comme on le dit, « chassez le naturel, il revient au galop », la Monuc est rattrapée aujourd’hui par cette déclaration du colonel indien Chand Saroha, une déclaration qu’elle avait voulu faire passer comme sans fondement et sans rapport avec la mission de la Monuc en R. D. Congo.
Les casques bleus indiens ont démontré leur collision avec les rebelles du CNDP au front de Rutshuru. Selon nos sources proches de la sixième brigade des Fardc basée à Rutshuru, les rebelles du CNDP avaient provoqué une offensive au matin du samedi 27 septembre dernier pour casser le verrou que les Fardc maintiennent fermement sur l’axe Goma-Rutshuru. Depuis l’installation de ce verrou, les rebelles du CNDP sont en effet coupés en deux factions. Le renfort militaire en provenance du Rwanda ne parvient plus aux rebelles du CNDP coincées dans le Masisi. C’est ainsi que l’offensive lancée par les rebelles du CNDP le 27 septembre était une nième tentative d’ouvrir à Rugari un couloir de ravitaillement pour les factions rebelles du CNDP enclavées dans le Masisi.
Dans cette besogne, le commandant des casques bleus indiens auraient voulu venir en aide aux rebelles du CNDP en leur ouvrant à Rugari un couloir de passage vers Masisi. Le commandant du contingent des casques bleus sénégalais se serait ainsi opposé catégoriquement à ce plan de son homologue indien. Cette opposition aurait été tellement chaude que les deux commandants auraient fini par s’échanger des coups de poing. Comme on dit, à quelque chose, malheur est bon, la bagarre entre les deux commandants militaires de la Monuc a été salutaire pour les Fardc de la sixième brigade qui ont eu le temps voulu pour faire appel aux Fardc de la deuxième brigade basée à Rumangabo pour maintenir intact le verrou de l’axe Goma-Rutshuru.
La suite de cette bagarre entre les deux commandants de la Monuc est très attendue à Rutshuru. Les autorités de la Monuc sont devant une dure épreuve. La population de Rutshuru qui est déjà au courant de cette bagarre et qui félicite l’officier sénégalais pour son courage, attend savoir qui de deux officiers sera retirer du front de Rutshuru.
Les historiens diront que ce n’est pas la première fois que les forces de l’ONU se battent entre elles au Congo. En 1960, les casques bleus du pays de Kwame Nkrumah (Ghana) avaient été retiré de tous les endroits stratégiques parce qu’ils étaient accusés d’africanistes et pro-Lumumba. A leur place, l’ONUC avait mis des casques bleus irlandais. Cette histoire triste risque de se répéter au Nord-Kivu si la Monuc se montre favorable à l’action des casques bleus indiens au détriment des sénégalais.
Cette guéguerre entre factions de la Monuc n’est pas la seule au Nord-Kivu. En effet, le Nord-Kivu est aussi confrontée à une autre guerre en sourdine entre les commandants Fardc Pro-Nkunda et les commandants Fardc patriotes et loyalistes. Ce fait expliquerait pourquoi les Fardc loyalistes se ravitaillent actuellement avec prudence pour éviter que les armes et minutions ne tombent entre les mains des Fardc Pro-Nkunda. Mais jusqu’à quand cette guéguerre peut-elle durer pour tourner à l’avantage des Fardc loyalistes?
A ces deux guéguerres, il faut ajouter d’autres guerres en sourdine en R.D.Congo : La guerre de l’Occident contre la Chine pour le contrôle des matières premières, la guerre de Kinshasa contre la rébellion de Nkunda, la guerre du PPRD contre le RCD-Goma, la guerre du PPRD contre le RCD-K-ML, la guerre d’influence entre les Factions Mai-Mai, et tutti quanti.
Pour remédier à cette situation chaotique, la R.D. Congo a besoin d’un gouvernement des patriotes. La démission d’Antoine Gizenga est salutaire dans ce sens pourvu que Joseph Kabila prenne son courage et sa responsabilité devant l’histoire pour sortir des sentiers battus et choisir un premier ministre patriote capable de mobiliser les congolais et les vrais amis du Congo à travers le monde pour la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la R.D. Congo. La crise congolaise doit être débattue sur la place publique, de la base au sommet de l’Etat. Le prochain gouvernement devrait la de-privatiser…
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Edgar Kahindo
Racodit-Butembo
Beni-Lubero Online





