





Deux Députés Nationaux, tous membres de l’AMP, en l’occurrence les Honorables Marc Sumbusu et Bahati Vitsange, ont profité de leurs vacances parlementaires à Butembo pour lancer un appel aux beniluberois de s’enrôler massivement pour barrer la route aux infiltrés. Depuis que la population de Beni-Lubero dénonce l’infiltration massive des étrangers dans la région, c’est la première fois qu’un officiel élu du coin confirme la réalité de l’infiltration étrangère à Beni-Lubero. Pour l’Honorable Vitsange, élu du Territoire de Lubero, « il y a bel et bien des infiltrés dans la Région qui sont décidés de faire élire les leurs pour se tailler une place de choix aussi bien au Parlement Provincial que National et ravir les terres des vrais originaires ». Ainsi, ajoute-t-il, pour écarter ce danger, il faut une participation active et massive non seulement à l’enrôlement mais aussi au vote. Peu importe la distance à la quelle se trouvera le centre d’enrôlement et le bureau de vote, il faudra que chaque beniluberois fasse tout pour ne pas rater un seul de ces rendez-vous de grande facture auxquels l’avenir de Beni-Lubero est aujourd’hui suspendu. Patriotisme oblige !
La Salle de la FEC/BUTEMBO
Tout en saluant le courage dont ont fait montre ces deux députés nationaux en reconnaissant publiquement l’infiltration en cours, les observateurs se demandent pourquoi ils n’ont jamais débattu de la question à l’Assemblée Nationale pour faire voter une loi qui somme l’exécutif d’y mettre fin. On se pose aussi la question de savoir pourquoi les deux députés qui savent qu’il y a infiltration dans la région avec comme but de ravir les terres aux autochtones et de dominer numériquement l’Assemblée Provinciale, permettent qu’il y ait enrôlement et élections au lieu de chercher des voies et moyens pour sommer l’exécutif à arrêter le fléau de l’infiltration ? En effet, l’infiltration longtemps décriée par la population et aujourd’hui reconnue par deux députés nationaux, contient en elle les germes d’une violence électorale du genre ivoirien, même s’il y a élection à un tour. D’ailleurs, selon les observateurs, avec une élection à un seul tour, la violence risque d’être plus grande que lors d’une élection à deux tours…
Et sachant que les infiltrés de la région sont de mèche avec l’armée mono-ethnique qui endeuille la région depuis 1996, accepter que des élections se tiennent dans ces conditions c’est accepter de les perdre au profit des infiltrés. L’erreur commise en 2006 en R.D.Congo et en 2010 en République de Côte d’Ivoire, c’est accepter la tenue des élections pendant qu’une partie du pays est sous contrôle d’une armée rebelle. Un appel est ainsi lancé aux députés nationaux et provinciaux, toutes tendances confondues, de sommer l’exécutif national et provincial d’identifier tous les infiltrés, de les reconduire à la frontière, de fermer la frontière jusqu’à la tenue des prochaines élections et de mettre fin à la présence de l’armée mono-ethnique dans les provinces de l’Est du pays. Si ces préalables ne sont pas réunis, on s’achemine tout droit vers un fiasco électoral où les armes et non les urnes détermineront le vainqueur.
©Beni-Lubero Online





