





Depuis un certain temps dans la Ville de Butembo, le phénomène de la sorcellerie prend de l’ampleur dans l’imaginaire populaire comme cause principale de la mort au point que l’on se demande si les maladies endémiques ou pandémiques ont disparu avec leur dard mortel ?
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La montée en flèche de la sorcellerie va de pair avec l’engouement pour la médecine traditionnelle. Pour les praticiens de la médecine traditionnelle, la médecine moderne, c’est-à dire celle apportée par le colonisateur, est faible. Par contre, la médecine naturelle en base des plantes et des animaux, est vantée pour ses vertus à guérir toute maladie, y compris le VIH/Sida qu’on appelle localement « Sina Dawa » (= Aucun médicament ne peut me guérir)
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Si d’un côté le nombre de beniluberois et beniluberoises qui s’initient à l’art de guérir par la médecine moderne s’accroit du jour au lendemain, de l’autre côté, les malades gardent ouvertes les deux options de guérison, et de fois pratiquent les deux à la fois.
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Une guéguerre sournoise existe ainsi entre les deux arts de guérir, à savoir l’art traditionnel et l’art moderne.
La médicine traditionnelle brandit ses lettres de noblesse et d’ancienneté à Beni-Lubero. C’est elle qui soignait les beniluberois depuis la création du monde jusqu’il y a moins de 100 ans quand le colonisateur est arrivé à Beni-Lubero. Elle a de milliers d’années d’expérience que le colonisateur a voulu reléguer dans les oubliettes de l’histoire.
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La médecine moderne quant à elle, accuse la médecine traditionnelle d’intoxiquer les malades jusqu’à les soumettre à une guerre précoce, car n’ayant pas la notion du dosage et de la mesure.
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Pendant que ces deux arts de guérir se disputent la première place, le nombre des victimes qu’on attribue au Poison ou à la Sorcellerie s’accroit dans la Ville de Butembo comme ailleurs dans la région de Beni-Lubero. La question que tous se posent est de savoir laquelle de ces deux médecines est efficace pour guérir de la sorcellerie, du poison, ou de la mort subite ?
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La sorcellerie, le poison, et la mort subite de plusieurs beniluberois en général, et bubolais en particulier, sont des devenus des sources de conflit dans ou entre plusieurs familles. Les explications que donnent les médecins naturels et les médecins modernes n’arrivent pas encore à convaincre ceux ou celles qui sont frappés par ces trois fléaux.
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La médecine spirituelle peut-être apporter la solution ? Non disent les faiseurs d’opinion. Même le Prêtre ou le Pasteur qui pratique l’art de la consolation après le forfait n’arrive pas à guérir du poison ou de la sorcellerie.
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Si l’on peut démontrer que les deux médecines peuvent guérir du poison s’il est diagnostiqué au moment opportun, le bubolais cherche encore quelle médecine peut le guérir de la sorcellerie ? Ce qui repose la question de l’existence ou non de la sorcellerie. Si vous avez une réponse, veuillez contribuer à ce débat qui est ouvert.
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Nzanzu Zawadi
Butembo
Beni-Lubero Online
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Reaction à Zawadi par Blaise Mwengesyali de l’Italie
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La sorcellerie est-elle une médicine exacte?
Quand on en vient à se poser une question sur l’existence (si du moins elle existe) de la sorcellerie, sur les effets bénéfiques ou bien maléfiques de la sorcellerie, les réponses sont très controversées. Et nous, quant à nous, on se limiterait à une réflexion, nous dirions banale mais qui pourrait aider tous ceux-là qui veulent s’intéresser à ce débat. Cheikh Anta Diop disait , je cite : « l’Afrique (et la diaspora africaine) devrait sur des thèmes controversés (tels que l’origine africaine de la première civilisation humaine), être capable d’accéder à sa vérité par sa propre investigation intellectuelle et se maintenir à cette vérité, jusqu’à ce que l’humanité sache que l’Afrique ne sera plus frustrée, que les idéologues perdront leur temps, parce qu’ils auront rencontré des intelligences égales qui peuvent leur tenir tête sur le plan de la recherche de la vérité ».
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Nous devons être donc à mesure de démontrer pas en catimini que nous, Africains, avons trouvé la médicine contre le Sida avant les autres jusque à aller le crier au dehors de nos frontières. Nous n’avons pas de preuves que cela pourrait être possible. Un thème controversé sur le médicament sur le sida nous tient la bouche close. Et si nous n’avons pas de preuves tout ce qui se passe en Afrique c’est du blabla.
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Qui s’interroge sur le fait de l’existence de la sorcellerie dans un jugement très relatif se heurte à son existence depuis de millénaires. Mais est-il que certains ont su en tirer de bénéfices et d’autres sont tombés dans une rétrogradation disproportionnée.
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La sorcellerie comme on pourrait le dire est un occultisme. On l’appellerait un art caché réservé seulement à quelques initiés. Quelque chose, en effet, qui cacherait ce qu’on n’a pas envie de connaitre. Mais son péril existerait tans il prétendrait vrai ce qui ne l’est pas. C’est une astuce pour tromper les personnes moins informées.
Actuellement, on le sait, la médicine moderne a pris toute la place dans la guérison de tant de maladies. Mais on dirait aussi que l’actuelle médicine prend son origine dans celle traditionnelle. Mais appeler la médicine traditionnelle sorcellerie serait une grosse erreur. Car ce sont deux mots différents. La médicine traditionnelle serait à l’origine de la médicine moderne. Ici c’est une évolution. Tandis que la sorcellerie serait une sorte de magie. Quelque chose à relayer aux temps des barbaries.
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Il y a en Afrique ces gens de différentes catégories qui malheureusement ont choisi cette dernière voie pour vivre. Ce sont tout simplement de faiseurs de miracles. Qui sait bien s’informer, les rencontre partout. Chaque jour le Sida décime de millions de têtes en Afrique surtout à cause de cette maladie terrible. A côté de ces milliers de morts du SIDA il y a, –paradoxe du jeu-, de grands médecins qui œuvrent dans l’obscurité totale. Ils veulent traiter en cachette avec leur patients, ils exigent parfois de sommes colossales à leurs clients. Mais à bout de compte aucune guérison ne se s’est jamais opérée. A côté d’eux il y en a qui croient qu’en évoquant des divinités inconnues après avoir donné de gros dons on obtiendrait la guérison. Le document sur « les faiseurs de miracles » a montré combien l’ignorance décime notre peuple que même cette maladie du siècle. Ce qui nous manque c’est la connaissance qui engendre l’ignorance. Le poison que la médicine traditionnelle guérirait n’est pas une invention du néant. Mais la sorcellerie qui irait jusqu’à guérir de séropositifs est une idéologie à combattre.
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La sorcellerie serait une sorte de magie qu’il conviendrait combattre avec toutes les armes du savoir. Elle n’existe pas dans le positif mais dans le négatif.
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Blaise Mwengesyali
Italie
Beni-Lubero Online





