





Ces dernières années, beaucoup de langues ont essayé d’exprimer de manières très variées leurs appréciations radicalement négatives en l’endroit de plusieurs dirigeants africains; ce qui a culminé dans la conclusion que « l’Afrique est le repère des dictateurs » ou alors « l’Afrique est le berceau des dictateurs ». Aurait-on répandu ce sentiment à tort ou à raison »?
Pourtant, les événements et les circonstances qui se succèdent dans le continent continuent à forcer les opinions à y croire. Le sommet des chefs d’Etat africain tenu en Angola le 26 octobre 2016 en a été une éminente occasion.
Le dialogue national tenu sous la facilitation d’Edem Kodjo ayant été un théâtre de mauvais goût, le peuple congolais, autant que plusieurs sphères de la communauté internationale, estimait que le sommet de l’UA que préside le chef de l’Etat angolais donnerait lieu à une nouvelle lueur d’espoir. C’est dans ce sens que certains médias employaient un langage de réconfort disant : « les chefs d’Etats africains au chevet de la RDC à Luanda ».
Mais, hélas! Les techniciens de la dictature ont au contraire trouvé une occasion de célébrer de manière fastidieuse une énième victoire apparente de cette endémie qui ravage le domaine politique africain. Que dire de nos dirigeants africains? S’exercent-ils pour leurs peuples ou contre leurs peuples?
Le 18 octobre 2016, Edem Kodjo venait de célébrer avec la majorité présidentielle ainsi que la pseudo-opposition politique de la RD Congo l’accord issu du « monologue » tenu au palais de l’UA à Mont-Ngaliema.
Juste au lendemain, le 19 octobre 2016, tous les congolais, qui en ont eu l’opportunité à l’intérieur du pays, se sont lancés dans la rue pour rejeter intégralement ledit accord tout en réitérant avec fermeté leurs déterminations à ne point accorder au président Kabila de dépasser d’un seul jour la limite de son deuxième mandat; voilà tout au sujet de la journée « carton jaune » qui avait été décrétée par les congolais. C’est au terme de ce contraste que les présidents africains réunis en Angola se félicitent de l’accord qui a découlé du dialogue ayant supervisé Monsieur Kodjo, sur un ton de satisfaction pour les 16 mois supplémentaires imposés au peuple congolais pour continuer à se soumettre au régime sanguinaire de Kabila, avec l’effort de contraindre le Rassemblement de l’opposition au silence.
Les pères de l’Union Africaine seraient-ils aveugles pour ne point voir ce rejet absolu, ou sourds pour ne point entendre ces cris qui s’élèvent pour dénoncer et refuser « un dialogue-complot et un accord-coup-d’Etat » (tel que le fait remarquer Boniface MUSAVULI)?
Certes, la solidarité ou la fraternité africaine ne consiste nullement à aider un chef de l’Etat à marcher sur la Constitution de son pays et à écraser son peuple.
On peut dès lors comprendre amplement qu’Edem Kodjo a été expressément envoyé en RDC pour rassurer les pères de l’UA que la conspiration portant à dresser joseph Kabila contre la volonté de son propre peuple.
Cependant, jusqu’à preuve du contraire, les opinions ne devraient jamais perdre de vue que le dernier mot, la dernière sentence relève du peuple. Attendons le 19/20 décembre 2016. Vivra verra!
Mais pour l’instant, ci-après le communiqué écœurant de la dernière réunion des président africain au sujet de la RDC en Angola:
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.





