





C’est avec émotion que la COALITION DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE ANTI-ESCLAVAGISTES, COSCAE en sigle, lance ce SOS sous forme d’un communiqué de presse tel qu’il peut être lu dans les lignes suivantes:
Kidnapping dans le Territoire de Rutshuru : DES FAMILLES REDUITES A LA PAUVRETE ABSOLUE. ELLES VENDENT CHAMPS ET MAISONS POUR OBTENIR LA LIBERATION DES LEURS
GOMA, le 13 novembre 2017.-Le territoire de Rutshuru est classé premier dans le cas des Kidnapping dans la Province du Nord-Kivu. Le phénomène Kidnapping est décrié depuis plusieurs mois par les associations membres de la Coalition des organisations de la société civile anti-esclavagistes (COSCAE) ainsi que d’autres acteurs dont ceux de la société civile locale et internationale.
A la suite de ces kidnappings, des familles entières sont frappées et réduites à la pauvreté la plus absolue. En effet, nos investigations ont démontré que des familles, obligées de payer de rançon pour obtenir la libération des leurs, recourent à la vente des biens de valeur dont des maisons et de parcelles. Les ravisseurs, auteurs de ces kidnapping exigent des sommes colossales allant jusqu’à 10.000 dollars américains. Il faut noter que le mois de septembre a été l’un des mois rouges en termes de kidnapping dans le territoire de Rutshuru. Plus de 30 cas ont été documentés dans la chefferie de Bwisha et plus d’une dizaine dans la chefferie de Bwito sur le lac. Et pour tous ces cas, les familles ont dû débourser de l’argent pour revoir les leurs.
Au cours du mois de septembre 2017, les informations recueillies par la COSCAE ont renseigné que les rançons exigées des familles des victimes les ont poussées à vendre tous leurs biens. Les maisons et les champs sont les biens les plus vendus. Ces familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté n’ont d’autres choix que de procéder à la vente. Certaines personnes rencontrées ont indiqué aux chercheurs de la COSCAE qu’elles vendent leurs maisons et champs à très moins cher vu l’urgence dans laquelle elles sont obligées de traiter le dossier du kidnapping des leurs. Ayant vendu leurs champs ou leurs maisons, ces familles développent déjà l’idée de quitter la zone pour aller vivre dans d’autres zones qu’elles pensent être beaucoup plus sécurisées. D’autres encore sont obligées de vivre dans la dépendance totale des membres des familles ou des amis.
La COSCAE s’indigne de la façon dont ces kidnappings sont organisés. Après avoir enlevé les victimes, les ravisseurs les amènent très loin dans la brousse, pour la plupart des cas, dans le Parc National des Virunga. Après ils demandent des rançons aux familles en utilisant soit les numéros de leurs victimes ou leurs propres numéros de téléphone. Les familles sont sommées de payer la rançon et les modalités sont communiquées. Ils indiquent souvent l’endroit de la rencontre pour la remise de l’argent, une façon pour eux de contourner, nous semble-il, la fameuse question de la monnaie virtuelle des téléphonies mobiles. En même temps que les négociations sont menées pour la libération des victimes enlevées, ces dernières sont soumises à des séances de tortures physiques et morales. D’autres sont même réduites en esclavage sexuel par leurs bourreaux. Leurs mouvements sont contrôlés. Ils sont dont à la merci de leurs bourreaux. Nous nous indignons également du fait que certains cas de kidnapping se déroulent non loin des campements militaires des Forces régulières qui dans la plupart des cas, n’interviennent pas.
Les conséquences politiques, économiques et sociales sont nombreuses:
Sur le plan politique
Le kidnapping est un défi majeur sur le plan politique en République Démocratique du Congo car il met en cause la capacité de l’Etat à assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’étendue du territoire national.
Sur le plan économique
L’économie nationale est frappée de plein fouet par ce phénomène qui empêcherait les investisseurs étrangers à s’installer au pays, surtout à l’Est alors que les investissements constitueraient une véritable alternative de lutte contre le chômage pour nombreux jeunes.
Sur le plan social
Les enlèvements ou les kidnappings ont aussi des effets néfastes dans les relations sociales. Ils créent un sentiment de suspicion dans la communauté et risquerait d’occasionner des conflits communautaires surtout dans le territoire de Rutshuru.
La COSCAE est un réseau composé des organisations suivantes : l’Action pour le développement des populations défavorisées (ADPD), l’Association pour le développement des initiatives paysannes (ASSODIP), Women for Equal Chance, (WEC) Congo, le Centre d’études appliquées sur la paix et les droits de l’homme (CEAPDHO), CHILDREN’S VOICE, le Centre de Recherche sur l’environnement, la démocratie et les droits de l’homme (CREDDHO), la Ligue des organisations des femmes paysannes du Congo (LOFEPACO), le Réveil des femmes pour le développement intégré (RFEDI), SAUTI YA MUKONGOMANI, l’Union d’actions pour les initiatives de développement (UAID) et l’Union des travailleurs du Congo, UNTC, sont toutes des organisations qui travaillent depuis plusieurs années dans le domaine des droits humains et de la protection des plus vulnérables.
Pour plus d’informations, contactez:
Janvier Murairi, +243997250214
Léonard Birere, +243993845599
Coscaerdc2014@gmail.com
Trouvez l’original de ce communiqué de la COSCAE sous le lien suivant : Kidnapping dans le territoire de Rutshuru Des familles réduites à la pauvreté absolue Elles vendent champs et maisons pour obtenir la libération des leurs
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