





Un nouveau cas de sabotage et d’intimidation de l’autorité Nande s’est produit à OICHA, Chef lieu du Territoire de BENI, un jour avant la célébration du 49ième anniversaire de l’Indépendance de la R.D. Congo, notre pays. Sans surprise, cet acte barbare a été commis par un sujet rwandais connu sous le nom d’ALEXIS et qui se trouve être le Chef de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) en Territoire de Beni. C’est cela la réalité actuelle au Nord-Kivu, une province où l’insécurité est l’œuvre de ceux qui officiellement ont la charge de la securité, et où les cibles privilégiés sont après les femmes, les jeunes, c’est aujourd’hui le tour des chefs coutumiers, des intellectuels, des militaires congolais, des maisons d’habitation, des propriétaires terriens qui refusent d’hypothéquer leurs terres et fermes sur demande des occupants et de leurs collabos congolais. L’outrage et l’atteinte à l’intégrité physique du chef Kalemire III n’est donc pas un cas isolé, raison pour laquelle il doit être pris au sérieux et traité conséquemment.
Le dernier cas de barbarie dont il s’agit a eu lieu le Lundi 29/06/2009, vers 10h00 de la journée. Mwami Abdou PALUKU KALEMIRE III, nouvellement investi Chef Coutumier, en Charge de la Chefferie de BASHU, s’était rendu à Oïcha, Chef-lieu du Territoire de BENI pour y récupérer son Ordre de Mission pour GOMA. Mwami Kalemire III était invité par le Président de la République Joseph Kabila, à l’occasion des festivités de l’indépendance. En revenant du Bureau de l’Administrateur de Territoire où l’ordre de Mission avait été délivré, notre Mwami sera humilié par l’Officier des Renseignements Civils.

Photo archive du Mwami des Bashu Abdou Paluku Kalemire III
A son entrée à l’Hôtel où il logeait, pour y récupérer ses effets afin de prendre son avion pour Goma, notre Mwami sera sommé méchamment par Alexis de sortir de sa voiture. Sans attendre, son bourreau tiendra le chef à la gorge avant de le rouer de plusieurs coups de points et gifles au visage. Notre Chef, la bouche et le Nez à sang, ne trouvera son salut que dans le secours des passants, qui, choqués de voir un compatriote subir pareil traitement, vinrent l’arracher des mains de l’incivique sans savoir que la victime était un chef coutumier. Quand ils l’ont su peu de temps et en apprenant qu’il s’agissait d’un acte de sabotage de l’autorité Nande, le bourreau s’était déjà retiré du lieu du crime, autrement, il pouvait subir, selon ces sauveteurs, la loi du collier enflammé.
Notre chef coutumier n’a pas encore répliqué à cette sauvagerie selon la coutume Nande. Etant loin de sa chefferie, et en route pour une mission officielle, sans garde de corps, le chef s’était limité à porter son agression à la connaissance du Gouverneur de Province, Son Excellence Julien Paluku Kahongya.
Très indigné par cette triste nouvelle, le Gouverneur de Province avait immédiatement donné l’ordre à l’Administrateur du Territoire de BENI d’arrêter cet incivique et de le traduire en justice.

Bureau de l’Administrateur du Territoire de Beni à Oïcha
L’arrestation a eu lieu et l’incivique a été transféré à l’Etat Major de la Police de la ville de Beni où curieusement il ne serait pas en prison. Aux dernières nouvelles, aucune action en justice n’a été initiée contre lui, toute une semaine après les faits. Certaines autorités hiérarchiques de l’ANR s’opposeraient à toute action punitive à l’encontre d’Alexis, un fait qui ne surprend personne dans une province où l’impunité des malfrats laisse à désirer.
Le peuple attend dans la colère le dénouement de ce nième acte de barbarie par les mêmes acteurs. Celui qui attaque le chef, attaque son peuple. C’est donc tous les Bashu qui sont humiliés par l’agression du Mwami Kalemire III. L’acte commis par Alexis est tout simplement « erihalya » en ceci qu’il est plus que ce qu’on appelle dans la coutume Nande, erilolo ly’oko mwami (atteinte à la personne du chef), erilolo ly’oko kihugho (faute contre le pays ou la chefferie du chef). Chez les Nande faire un tour complet autour du chef, faire tomber sa pipe, ou prendre sa chaise sont déjà des amalolo w’oko mwami punissables par des amendes de plusieurs chèvres et poules. Porter la main contre le chef coutumier et le faire saigner est un «erihalya » punissable par une déchéance physique de l’auteur, son expropriation, l’expulsion ou la réduction de tous les membres de sa famille en perpétuels esclaves du chef.
C’est pourquoi des voix s’élèvent pour demander au Gouverneur de Province, à tous les députés provinciaux et nationaux, à tout congolais épris de justice, de s’impliquer dans cette affaire pour que la justice coutumière et moderne s’occupe d’Alexis dont l’acte sauvage est impardonnable. Tout porte à croire que l’acte d’Alexis était prémédité pour humilier un grand chef coutumier Nande et l’empêcher de répondre à l’invitation du Chef de l’Etat. Comme chef de l’ANR en Territoire de Beni logeant dans le même hôtel que le Mwami des Bashu, Alexis connaissait bien sa victime. Notez que l’Hôtel où l’atteinte à l’intégrité physique d’un chef coutumier en mission de service a eu lieu, est à quelques pas de l’Etat Major de la Police Nationale Congolaise, cité d’Oïcha.
Notre chef coutumier Kalemire III, très affligé, avait tout simplement regagné sa Chefferie des Bashu sans plus se rendre à Goma comme initialement prévu. Alexis a certainement atteint son but, c’est aux Nande d’atteindre le leur en exigeant une réparation rapide de l’honneur et de l’autorité de leur chef coutumier.
O.BAHATI
Beni





