






Photo BLO, par G. NOKO
Le président de la République Démocratique du Congo a signé ce 17 novembre 2016 l’Ordonnance nommant Monsieur BADIBANGA NTITA Samy en qualité du Premier Ministre devant ouvrir la porte du temps de glissement de son mandat. Cet acte suffit-il vraiment pour amortir les grands chocs du délai du carton rouge en amont?
Apparemment, Joseph Kabila oublie trop que le peuple congolais a finalement appris à mieux le connaître qu’il ne l’imagine. La preuve en est qu’il n’aura pas fallu attendre un seul jour passer la nomination du nouveau chef de gouvernement, sans que des voix s’élèvent de partout à travers le pays et l’extérieur du pays pour dénoncer la ruse d’un chef de l’Etat qui, dans tous ses gestes, louables ou méprisables, n’agit nullement pour la tenue des élections tant attendues, mais juste pour contourner la foudre des sanctions des décideurs et de la violence du 19 décembre prochain.
Jamais le peuple congolais n’a été vigilent autant qu’aujourd’hui, en sorte que chaque pas, chaque geste, chaque acte de ses dirigeants est désormais surveillé et profondément étudié.
Chacun, à sa manière, fait sienne la préoccupation de faire comprendre qu’une transition, bien que gérée éventuellement par un ressortissant de l’opposition, n’inspirera plus jamais confiance, tant qu’elle restera chapeautée par la présidence de Joseph Kabila. Mais, on n’en est pas encore là. Car ce dernier a le droit de couler tranquillement ses 32 jours restants, avant de se faire lui-même couler par le verdict irrévocable du peuple.
BADIBANGA serait-il prêt à tirer toutes les conséquences de l’événement de sa nomination à une primature appelée à demeurer l’escabeau de celui qui a délibérément cautionné le glissement de son propre mandat et qui ne vise que sa pérennisation au pouvoir au mépris de toutes les dispositions prévues par la Constitution du pays? Si oui, alors le peuple l’aidera à bien comptabiliser ses 32 jours de travail qui risqueront de lui offrir en récompense un horizon ténébreux à sa carrière politique. Car, il se sera rangé derrière un maître qui a volontairement choisi de terminer sa course dans l’abime. Quelle habilité reste-t-il encore à la portée du patriarche de l’UDPS pour lever l’équivoque qui vient ainsi voiler tout le sens du combat historique qui a hissé son parti au rang d’un héros de démocratie en R.D. Congo?
Joseph Pinda wa Pinda
Kinshasa
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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