





Encore une fois Butembo compte des victimes de l’insécurité devenue notoire sur toute l’étendue de la ville aux heures vespérales. Trois cas de fusillade dont deux morts et un blessé se sont produits dans la seule nuit du vendredi au samedi 25 août 2007, dans l’intervalle entre 19h00 et 22h00 et en des endroits différents.
Le premier fait s’est produit en cellule KAHUMBA, au quartier MATANDA, en commune MUSUSA aux environs de 22h00. Un homme d’une trentaine d’années a été abattu par balles par un homme vêtu en treillis militaire et muni d’une arme à feu. Selon le rescapé qui était avec la victime, ils revenaient d’un débit de boissons lorsqu’ils ont subitement rencontré l’assassin, caché derrière un kiosque. Selon la même source, le bandit les a d’abord intimidés avant d’abattre l’infortuné, l’autre ayant réussi à s’échapper. La même source continue en déclarant que le bandit n’a rien exigé, seulement leurs identités.
Pendant ce temps, un autre cas d’assassinat par balles avec comme auteurs des hommes armés et en tenues militaires, venait de se produire une heure avant en cellule MAKASI, non loin du bureau du Quartier Centre Commercial. Selon les témoignages recueillis sur place, la victime, un jeune homme d’environ 27 ans et coiffeur de métier a été criblé de balles alors qu’elle revenait d’un restaurant où il venait de prendre son souper.
En commune Mususa, à Vutalirya, Mr MUHINDO MBULA KIZITO a échappé de justesse à une agression. Son bourreau qui l’a rencontré dans sa parcelle lui a logé une balle à l’épaule. Il a été dépêché à l’Hôpital Général de Référence de Katwa. Heureusement sa vie n’est pas tellement en danger.
Par ailleurs, au rond-point du Congrès, en Commune MUSUSA, c’est un jeune homme d’une vingtaine d’années qui a été blessé par balles à son bras droit. Aux dires de la victime, le fait s’est passé alors qu’elle rentrait chez elle après avoir accompagné son collègue de service. Ce jeune homme déclare que le bandit qui dissimulait une arme dans sa jaquette lui avait logé une balle dans le bras droit sans aucune autre forme de procès. Pour le moment le blessé est aux soins à l’hôpital général de référence de KATWA.
A la suite de la mort de leur camarade, les jeunes garçons des cellules KAHUMBA, VISOGHO/BASE et d’autres cellules voisines ont barricadé l’artère principale de la ville toute la matinée du dimanche 26 août 2007, une façon pour eux d’exprimer leur colère. Pour cela, ils ont allumé du feu en pleine rue. Cette situation a perturbé la circulation dans cette partie de la ville qui ouvre Butembo à l’extérieur par le sud. Les manifestants s’en prenaient à tout engin roulant dont le propriétaire était obligé de payer 100fc comme autorisation de passage. Les tentatives de l’autorité urbaine de les en empêcher se sont révélées vaines. Désavoués, le maire de Butembo et sa suite ont été contraints à laisser ces jeunes agir dans l’anarchie. Entre temps ils vociféraient pour dire non à toute présence militaire. Pour les manifestants, l’autorité urbaine affiche une incompétence car elle n’arrive pas à assurer la sécurité pour tout le monde. « Nous ne sommes pas des chèvres à abattre », disaient-ils en menaçant de se prendre en charge si jamais la situation sécuritaire ne s’améliorait.
En tout cas, les habitants de Butembo déclarent en avoir marre avec cette insécurité qui ne veut pas dire son nom. Il ne se passe plus une nuit sans qu’il ne soit signalé des cas des personnes dépouillées de leurs biens: téléphones, argent, etc. Les motos n’échappent pas aux regards d’hommes armés qui opèrent à la tombée de l’obscurité. La situation s’aggrave davantage dès lors que ce sont les vies humaines qui sont maintenant visées. Le dernier cas remonte à vendredi 17 août. Un homme de 27 ans avait été tué par balles par des hommes armés alors qu’il clôturait ses activités commerciales vers 20h00.
Ces trois cas de meurtre enregistrés en une seule nuit est un signe éloquent que la securité des bubolais est en péril. Depuis le début de cette année, le sang des bubolais est en train de couler comme un fleuve. Cette situation crée une psychose dans les esprits des bubolais. Vieux ou jeunes, riches ou pauvres, on est tous exposé à une mort brutale et inattendue. Il s’agit là d’une preuve que le pouvoir en place au pays est insécurisant et donc dangereux. Ces faits restent incompréhensibles en face du silence complice des autorités politiques et militaires de la place. Plus de loisir dans la soirée. On est condamné à s’enfermé chez soi dès la tombée de la nuit. Pourquoi vivre comme des prisonniers chez soi? Rentrer chez soi aux mêmes heures que son coq ou sa poule? Quelle vie ? Personne ne peut comprendre la souffrance, les atrocités, l’enfer imposés aux bubolais ces derniers temps.
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La violence est devenue la culture de ceux qui sont censés être les protecteurs de la Cité. Depuis janvier 2007, la violence s’est intensifiée dans la ville de Butembo où des hommes et des femmes sont fauchés par des hommes en tenue militaire. C’est comme si les civils n’avaient plus droit à la vie. A vrai dire, la paix et la sécurité sont mises à rude épreuve dans tous les quartiers de la ville : à Kalemire, à Muchanga, à Mutiri, à Rughenda, à Matanda, à Base, à Vusenzera, etc. le calvaire est devenu quotidien. Les malfrats sont en train de bâtir impunément la ville sur la haine, le mépris, l’orgueil, le vol, le viol et la mort. Les autorités politico-administratives et militaires doivent comprendre que sans paix et securité, il n’y aura pas de développement et les cinq chantiers du Président de la République risquent de ne pas se réaliser. Aussi, l’avènement de la nation congolaise risque d’être entravé à tout jamais.
Maombi Aimée et Philippe Makomera
Butembo
Beni-Lubero Online





