





Kinshasa : Le lendemain du 46 ième anniversaire de l’indépendance du Congo, la capitale est indifférente à la politique. Les tenants du pouvoir peuvent se féliciter car l’apocalypse prédite n’a pas eu lieu. Les opposants aux élections continuent de miroiter aux yeux de leurs fans, le spectre d’un Congo en passe de devenir sous tutelle de la communauté internationale. Qu’est-ce qui va se passer après les élections ? Comme la politique du Congo est depuis la mort de Mzee l’apanage de la CIAT et de la Monuc, deux institutions qui jouent aux sapeurs pompiers chaque fois que les tenants du pouvoir sont en désaccord, la majorité des congolais ne savent pas ce qui va se passer après les élections. Même ceux qu’on appelle politiciens tels les ministres, les mandataires de l’Etat, les cadres de la CEI, et j’en passe. Cet état des choses donne libre cours à toutes sortes des rumeurs dans la capitale.
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Ce qui est encourageant c’est le fait que les kinois sont a l’affut des nouvelles, des révélations sur l’avenir de leur pays.
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Toujours est-il que la lutte pour la survie quotidienne semble caractérisée la vie à Kinshasa. La date fatidique du 30 juin 2006 passée sans problèmes à part la fusillade de Matadi dont le bilan officiel est de 11 morts dont un policier… la politique du Congo se révèle être l’affaire d’une petite poignée des gens qu’on appelle la classe politique. Dans plusieurs quartiers de la capitale que nous avons visite ces deux derniers jours, on est surpris du manque d’information de la population sur la situation politique du pays. Plusieurs personnes que nous avons interroges n’ont pas suivi le message du chef de l’Etat à la nation à l’occasion du 46 anniversaire de l’indépendance. Pour motif: pas de courant électrique dans plusieurs quartiers, y compris chez les riches de Ma campagne, pas de télévision, pas de radio dans plusieurs foyers, etc. Tout se transmet par la rumeur, les on-dit dont l’origine est la classe politique qui profite du vacuum laissée par le mutisme du gouvernement sortant.
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Malgré tout ceci les kinois savent qu’ils vont voter d’ici 29 jours. La campagne électorale a commence… Les candidats au poste du Président de la République sont très courtises par ceux qui s’appellent notables de certains coins du pays… Ces derniers font leurs calculs avant de promettre leur soutien à un candidat. Le candidat doit être riche, généreux. L’opportunisme légendaire des kinois fait ainsi des exploits. Ce qui compte c’est le présent. Avoir de quoi manger aujourd’hui. Peu importe si le candidat est favori ou pas. Il faut appartenir quelque part, c’est cela l’essentiel. C’est cela aussi la politique selon les kinois voire plusieurs congolais de l’intérieur. La campagne électorale est ainsi un marché des dupes. Ceux qui se disent notables ne sont plus connus dans leurs villages ou circonscriptions d’origine, ils n’ont pas des troupes à mobiliser pour l’élection massive d’un candidat. Les méthodes qu’ils ont utilise à l’époque du Roi Mobutu de triste mémoire, ne sont plus que des secrets de Polichinelle. Le peuple congolais étant devenu sensible au mensonge des politiciens.
Mais on se rend compte qu’aucun candidat aux élections n’a réussi a invente une nouvelle façon de battre campagne. La distribution des photos, des pagnes frappées a l’effigie du candidat, les grands posters sur tous les panneaux publicitaires, les microphones ambulants avec des orateurs de fortune qui très souvent n’ont même pas lu le projet de société du candidat s’époumonent pour répéter les idées-forces du candidat, a chaque fois, le responsable du coin recrutent quelques enthousiastes pour créer une ambiance de célébrité. Certains enthousiastes peuvent être recrutes par deux ou plusieurs candidats différents pourvu qu’ils obtiennent un T-shirt ou un billet de banque… Ceux qui profitent déjà de cette campagne sont certainement les imprimeries, les hôtels, les transporteurs aériens et routiers, les informaticiens, les artistes-musiciens, etc.
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GOMA :
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Une semaine après le lancement de la campagne électorale, Goma entre timidement dans la danse. A part la distribution discrète des photos, des T-shirts et des pagnes frappées a l’effigie des candidats, nous n’avons pas observe des rassemblements publics, des microphones ambulants des fanatiques.
Les pratiques connues pendant la rébellion sont encore en vigueur notamment la taxe d’entrée en territoire RCD-Goma pour tout congolais venant d’ailleurs, une taxe qu’ils appellent Taxe d’Immigration (1 US$ par voyageur), la taxe de sante (1 US$ par voyageur) et d’autres taxes selon l’appréciation des documents de voyage de l’officier d’immigration. Cette dernière peut aller de 5 à 10 US$ par dossier.
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MASISI
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Les habitants ce territoire se demandent s’ils vont devoir voter le 30 juillet prochain. Les candidats originaires de ce coin qui ont ose battre campagne dans leur fief d’origine ont été menace de mort par les miliciens de Nkundabatware. Ils en appellent à l’intervention du gouvernement de transition et à la Monuc pour permettre un bon déroulement de la campagne et des élections.
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KANYABAYONGA
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Une réunion secrète entre les autorités militaires du Nord-Kivu et les delegués des FDLR a eu lieu dans la localité de Kitobindo, près de Luofu. A l’ordre du jour figurait le retour volontaire des FDLR vers le pays d’origine le Rwanda. Ces derniers qui seraient au nombre de 3 000 combattants lourdement armes ont reçu l’ultimatum de vider les lieux avant le 15 juillet a minuit ou s’attendre au feu de la coalition Fardc-Monuc. Que va-t-il se passer.
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En préparation de ce coup de force, le Général Tango Fort de Goma vient de decider de déployer ce week-end une brigade spéciale venant de Goma dans l’axe Kanyabayonga- Kitsombiro. Les militaires congolais actuellement dans cet axe ont commence a se diriger dans l’axe Lubero-Musienene. Finalement, Goma aura reusssi a déployer la brigade a laquelle les forces vives de territoires de Beni et de Lubero s’etaient opposes il y a environ un mois. Cette brigade composée des rwandophones va-t-il vraiment se battre contre leurs frères et allies rwandophones des FDLR ? That’s the question. Les forces vives de l’espace Beni-Lubero se rappelleront que ce coup de force contre les soi-disant FDLR ou Interahamwe a toujours été l’alibi des rwandophones d’occuper militairement l’espace Beni-Lubero. Attendons voir l’évolution de la situation sur terrain…
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BUTEMBO
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La campagne est à son comble ! La ville commerciale de Butembo vibre au rythme de la campagne électorale. D’après plusieurs analystes, le commerce risque d’en souffrir. Mais d’après d’autres, la campagne est une autre forme de commerce. En effet, il y a beaucoup d’argent qui circule dans la ville et ses environs. Les hôtels et les bistrots de la place ne chôment pas.
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Les candidats ont à faire avec une population politiquement mure si l’on en croit leurs questions posées aux differents candidats qui osent affronter les journalistes des radios locales ou organiser des meetings sur la place publique ou dans les salles publiques.
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Jean-Pierre Bemba : Lors de son meeting public, Jean Pierre Bemba eut l’imprudence de demander en quelle langue il devait parler… la réponse du public fut sans ambages : le kimbute (la langue des pygmées). L’opération effacée le tableau qu’il avait eu le malheur de piloter en Décembre 2002 lui colle à la peau.
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Azarias Ruberwa : Plus malin que Kindolo… le président du RCD-Goma n’avait pas trouvé mieux de remercier la population pour avoir participer au referendum organise par Malu Malu le fils du coin. Ce qui lui valut les applaudissements du public.
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Pierre Pay-Pay : Le banquier de Mobutu ne s’attendait pas à ce qu’on lui rappelle les deux demonetisations des années 80 qui avaient appauvri les populations du Zaïre. Condition d’être élu, rembourser les malles des billets démonétises et jetées à la poubelle. L’homme qui arrive à Butembo ce jeudi 13 juillet, voudrait rappeler à la population les œuvres auxquelles il a contribue, notamment le bâtiment de la Maternité de Matanda, la route de Kyavinyonge, la route de Batalinge, etc.… Le problème est que ces œuvres sont connues comme œuvres de feu Mgr Kataliko. Il peut encore brandir sa discrétion comme qualité morale pour se tirer d’affaire.
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Mbusa Nyamwisi : Il se défend par sa gestion de la période de guerre et attend faire alliance avec Joseph Kabila aux prochaines élections.
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Esdras Bahekwa : Les journalistes lui ont reproché son vagabondage politique et lui ont demandé s’il ne va pas changer de camp une fois élu. En effet, l’homme façonné par le MPR, est passé par le RCD-Goma, le RCD-K-ML avant de tomber dans les panneaux de la Codeco.
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Deo Bayoli : Le candidat indépendant a la députation nationale fait l’unanimité comme député valable pour avoir été le premier à ouvrir Butembo au commerce du Coltan, à la téléphonie cellulaire, à l’Internet, etc.… et cela pendant la guerre. Ce jeune candidat de 34 ans, a échappé deux fois aux balles de l’ennemi qui lui en voulait…
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A suivre…
Vincent K. Machozi
Vitungwe-Bunyuka
Beni-Lubero Online





