





Un des moments les plus applaudis du meeting du Sphinx de Limete, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, fut lorsqu’il a évoqué une révolution à la Tunisienne ou à l’Egyptienne en RDC si les élections en RDC n’étaient pas organisées avant le 6 décembre 2011. La foule a réagit avec frénésie pour lui signifier qu’elle était prête et mure pour une révolution à la nord-africaine. Elle a de nouveau scandé des chants qu’on avait entendu lors du retour de Tshisekedi d’Europe comme « Mbula oyo ee, Mbula oyo Kabila akozonga Rwanda », des chants composés par les militants congolais d’Europe pour qui il n’y a que la révolution à la nord-africaine qui peut arrêter l’occupation rwando-ougandaise de la RDC. Dans les conditions actuelles d’occupation politique et militaire, les élections seront truquées et gagnées d’avance par le régime actuel. Pour les militants congolais d’Europe, toutes tendances confondues, Joseph Kabila doit être chassé du pouvoir par le peuple congolais avant d’envisager des élections libres et transparentes, et surtout pour mettre fin à l’occupation rwando-ougandaise de l’Est du pays qui profite de sa présence à la tête du pays. Tshisekedi wa Mulumba a, dans son discours, abondé dans ce sens en disant qu’il faudra voter pour quelqu’un dont on connait son lieu de naissance, ses parents, etc. ; qu’il ne faut pas voter pour celui qui a tué Floribert Chebeya, …
Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Président de l’UDPS
Avec cet état d’esprit qui gagne les congolais victimes de l’occupation étrangère de leur pays, même si les élections étaient organisées avant le 6 décembre 2011, si l’opposition ne les gagne pas, il y a risque d’une contestation houleuse ou d’un déclenchement d’une révolution à la tunisienne à laquelle les militants congolais d’Europe et les militants de la coalition Dynamique Tshisekedi Président se disent prêts.
Du côté du pouvoir, le Meeting du MSR à la FIKIN a donné un autre son de cloche en reconnaissant le Président Joseph Kabila comme un vrai démocrate et artisan de 5 chantiers. Pour le MSR, le candidat Joseph Kabila est sûr d’une réélection aux prochaines élections. Il faut tout simplement que la CENI obtienne des moyens nécessaires pour organiser le scrutin en temps.
Cet argument des moyens fait son chemin du côté du pouvoir. Sachant que la RDC veut organiser des élections avec l’argent de la communauté internationale et que cette communauté internationale ne fait pas des cadeaux pour le simple amour de la démocratie, le risque est que les moyens financiers ne soient pas au rendez-vous s’il s’avère que le candidat des donateurs n’est pas sur de remporter les élections. Il en est de même de l’autre agenda de la communauté internationale en RDC, à savoir la balkanisation de la RDC. Tout octroi des moyens semble dépendre de l’avancement de cet agenda qui n’est plus qu’un secret de polichinelle. Dans tous les cas, cet argument des moyens, si jamais il est évoqué pour retarder les élections, sera mis au passif du régime actuel qui en 5 ans n’avait pas mis de cote assez d’argent pour l’exercice de sa souveraineté, notamment, l’organisation des élections, le recensement, la révision permanente du fichier électoral, etc.
Manif de l’UDPS au State Tata Raphael de Kinshasa ( 24 avril 2011)
L’émission « Débat Africain » publiée hier 24 avril sur le site RFI, a donné à Vital Kamerhe, l’autre challenger de Joseph Kabila, de tirer à boulets rouges sur les 5 chantiers qui ne seraient qu’un programme des bonnes intentions qui est toujours, 5 ans après, au stade embryonnaire. RFI a ainsi donné à Vital Kamerhe de faire son meeting du 24 avril non pas dans un stade mais sur les antennes d’une radio internationale.
Débat Africain 24 avril 2011 ( partie I)
Débat Africain 24 avril 2011 ( partie II)
La lutte pour le changement voulu en RDC semble ainsi engagée en RDC. Le régime au pouvoir cherchera à défendre son bilan et son candidat mais le vent du printemps arabe risque de souffler très rapidement dans les savanes congolaises où l’insécurité des personnes et de leurs biens, le pillage des ressources naturelles, la pauvreté, le chômage, etc. sont des motifs permanents de révolte. La grande promesse de Joseph Kabila était la securité des personnes et de leurs biens. Curieusement, la securité et la justice ne fait pas partie de ses 5 chantiers. Ainsi son point faible c’est la poursuite des massacres des populations, surtout à l’Est du pays, et cela dans toute impunité.
La position de la communauté internationale que les uns et les autres n’ont pas mentionnée dans leurs meetings est pourtant déterminante si l’on jette un coup d’œil sur la Côte d’Ivoire et la Libye. Cette communauté internationale met sa puissance militaire et diplomatique au service du candidat à même de servir ses intérêts avec satisfaction. Ainsi, la bataille pour le changement voulu en RDC ne se passera pas seulement dans les urnes ou dans les rues en cas de révolution populaire mais aussi dans la maitrise de la communauté internationale et des intérêts en RDC.
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