





Le samedi 29 avril 2017, vers 18 heures et demi, deux jeunes opérateurs économiques de la cité de Mahagi ont été visés par l’attaque d’un commando non autrement identifié. Monsieur Jawiya Ubaya et son collègue de service du nom d’Eri se sont écroulés sous des tirs d’arme automatique dudit commando qui a emporté d’énorme somme d’argent au dépens des deux victimes. En effet, Jawiya et Eric entretiennent à Mahagi un service de transfert électronique d’argent par le réseau dénommé « M-Pesa ».
Ce fait se range dans la série de d’assassinat de nombreux autres commerçant de la place qui ont péri ces dernières semaines dans les mêmes conditions. Ce genre de crime devient routinier, avec un cycle quasiment hebdomadaire, dans cette cité frontalière, communiquant à l’Ouganda par une cité voisine appelée Paidha.
Or, ces derniers temps, la plupart des populations de l’est du pays sont intoxiquées par la campagne des autorités nationales congolaises qui qualifie à tort la communauté Nande comme un foyer de terroriste, eu égard aux massacres de Beni que Kinshasa impute malhonnêtement aux Nande eux-mêmes. C’est pourrquoi, la première réaction réaction de la population autochtone de Mahagi, particulièrement les familles des victimes, ont aussitôt amorcé des représailles contre les ressortissants Nande qui sont installés sur place pour besoin de commerce. Un membre de cette communauté a vu sa boutique saccagée.
Cependant, des observations plus avisés parmi ces autochtones ont vite fait remarquer que la communauté Nande est vraiment innocente. Le problème est à situer dans la sphère de service de sécurité. Car, Jawiya et Eric ont été abattus à la sortie de leur bureau de travail, à l’entrée du marché central et juste à quelques mètres du bureau de la police de la cité, vers 18 heures et demi, lorsque le grand public venu au marché battait encore son plein; et pourtant la police n’a fourni aucun effort pour attraper ni pour poursuivre les assaillants.
Aussi, la population en furie s’est rabattue sur le bureau du poste territorial de l’ANR qu’elle a saccagé littéralement jusqu’à incendier toute la documentation de ce service, tandis qu’un poste de la Police nationale a été réduite en cendres. Le degré de réaction populaire a paniqué les agents de l’Etat et tous les services de sécurité qui se sont immédiatement effacés de la circulation. Toutes les routes ont été barricadées jusqu’à l’arrivée d’un renfort militaire venu de Bunia, le chef-lieu de la province de l’Ituri.
La cité de Mahagi, située au chef lieu du territoire portant le même nom dans la province de l’Ituri, est une cité commerciale et administrative imprégnée essentiellement par les activités frontalières avec l’Ouganda voisin. Le taux d’attaque à l’arme automatique y monte tellement depuis quelques mois qu’on pense que le genre d’insécurité qui secoue Goma, Butembo et Beni s’y installe déjà de manière inquiétante.
JACAN MAKWO
Correspondant de BLO à Mahagi.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.





