





Ce dimanche 22 mai 2016, le monde aura appris une histoire unique à partir de Beni, en République Démocratique du Congo. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo présentent le résultat d’une semaine de « travail assidu », le fruit de l’opération « Usalama » (paix) déclarée et lancée le 13 mai 2016 par les FARDC, appuyée par les forces de la MONUSCO : un enfant de 5 ans « présumé » ADF/NALU a été capturé ; voilà ce que l’armée nationale a rendu au public comme résultat de la mobilisation de ses milliers d’hommes largués sur le champ d’opération, appuyés des auto-blindées, des mitrailleuses lourdes et même de l’aviation de la MONUSCO.
Paradoxalement, la force publique atteste que cet enfant, rencontré dans le maquis des égorgeurs, aurait été trouvé portant une épée, et s’exprime en Kinyarwanda. Les FARDC le qualifie donc d’un enfant ADF/NALU. Où sont passés ses parents, ses encadreurs, ses protecteurs, c’est-a-dire les véritables bouchers humains ? Cette question laisse les esprits en suspend…
Peut-être qu’il y aurait lieu de féliciter tout de même l’armée pour cet effort. Mais là où la population civile, sans instrument spécifique de défense, se sacrifice jusqu’à capturer à la main un véritable égorgeur, il aurait fallu que l’armée prouve qu’elle dispose d’une expertise militaire et que toute la technologie (armement) mise en sa disposition a été une dépense utile pour la nation, en ramenant au public un résultat plus parlant. Sinon, quel applaudissement attendra-t-elle du peuple congolais, si ce n’est que la méfiance qui s’est déjà trop accentuée ?
L’armée ainsi que toutes les autorités du pays devront désormais prouver leur bonne volonté par des actions, plutôt que par des paroles creuses !
KYAVAGHENDI Baudouin
Beni
©Beni-Lubero Online.





