





Pendant que plusieurs congolais font tout pour obtenir l’asile politique ou économique à POTO (Europe, Occident), les rwandais et les ougandais se bousculent pour être congolais. La ville de Goma ainsi que les deux territoires de Rutshuru et de Masisi passent désormais pour les laboratoires de cette « congolisation » des rwandais et des ougandais. Il n’est pas étonnant que Beni-Lubero, le bastion de la résistance à la « congolisation » illégale des étrangers soit le lieu où le voleur de l’identité congolaise ait été arrêté.
Le présumé faussaire aux arrêts est un homme d’une vingtaine d’années qui se faisait passé pour un évangéliste international. Son arrestation de lundi 30 mai 2011 a été rendue possible grâce à la vigilance de ses fidèles hommes et femmes du quartier où il logeait et où il était déjà connu comme un étranger homme de Dieu. Même dans les Eglises où tous se rassemblent au nom de Dieu, les signes distinctifs ethniques restent et il serait imprudent de vouloir les cacher et de se faire passer pour juif quand on est visiblement grec.
Arrivé en RDC avec un passeport ougandais il y a seulement quelques semaines, l’infiltré a vite gagné la ville de Goma où il se serait rendu compte de la facilité d’exécuter son plan de congolisation. La carte d’enrôlement délivrée par la CENI et qui porte le numéro NN11810012660 lui a été délivré à Goma au Centre d’Inscription de l’Ecole Primaire Katendere, en Commune Karisimbi. Sur la carte désormais fausse, le clandestin ougandais porte l’identité de Kakule Esha Faustin, né à OICHA en Territoire de Beni en 1990 de Père Kakule Deo et de Mère Joyce Nabire. Notez aussi que les infiltrés veulent se faire passer pour Nande et porter des noms Nande comme les Hutu-Nande qui viennent aussi de Goma, Masisi, Rutshuru. Le nom de Kakule, Paluku, Kambale ou Kasereka est donc devenu commun et n’est donc plus lié à la tribu Nande. Un signe positif de Globalisation de la tribu Nande. Mais encore faut-il acquérir ces noms prestigieux Nande légalement. Comme Faustin, les infiltrés qui affluent actuellement au Sud de Lubero sont des orphelins nés d’un père Nande et d’une mère rwandaise ou ougandaise. Comme quoi pour avoir la nationalité congolaise, les enfants tuent leurs pères, et les femmes leurs maris, au mois sur papier ou dans leurs déclarations. S’achemine-t-on vers une région peuplée d’orphelins et des veuves à la recherche de leurs origines ?
Sous un soleil ardent, des beniluberois font la queue devant un bureau d’enrolement en Territoire de Lubero
Selon des sources sécuritaires de la Commune Bulengera où l’ougandais a été arrêté le lundi 30 mai 2011, c’est la population de la cellule Vuhumbi en Commune Bulengera, Ville de Butembo qui a surpris l’ougandais avec une carte d’électeur de la RDC, alors qu’il était déjà connu au Quartier comme ougandais, en visite au pays pour des fins d’évangélisation. Vite, les vaillants et vigilants citoyens ont mis la main sur le présumé bandit avant de le conduire au bureau municipal. Au cours d’une courte verbalisation au bureau de la Police Municipale de la Commune de Bulengera, l’ougandais a indiqué que son père géniteur, un certain Kakule Deo mariée à Joyce NABIRE, lui disait quand il était encore enfant qu’ils étaient originaires de la Chefferie des Bashu en Territoire de Beni, RDC. « C’est à la recherche de mon origine que je suis venu me faire enrôler en RDC », a déclaré Monsieur Faustin, à l’Officier de Police Judiciaire. Une contradiction saute aux yeux : Si le père géniteur déjà décédé avait dit que Mr Faustin était originaire de la chefferie Bashu, pourquoi Faustin s’est-il enrôlé comme originaire de Oïcha, dans le Secteur de Mbau ? Et pourquoi est-il si facile aux fraudeurs de se faire enrôler à Goma ? Quand on sait que Oïcha est parmi les Centres d’accueil possibles des retournés et que depuis une année les attaques de la population y sont devenus monnaie courante, on comprend pourquoi un faussaire se dirait originaire d’Oïcha.
Cette arrestation de Mr Faustin vient de donner la clé pour ouvrir la boîte de Pandore de l’enrôlement par la CENI à l’Est de la RDC où des centres d’enrôlement mobiles dont les lieux n’ont jamais été révélés au grand public sont soupçonnés d’enregistrer des étrangers qui ne peuvent cacher leur étrangeté devant un bureau d’enrôlement d’une localité où les gens se connaissent bien.
Les services généraux de la commune Bulengera ont transféré le dossier au bureau central de la Ville. Tout Butembo attend avec impatience la suite de ce dossier qui vient de mettre à la légèreté avec laquelle l’enrôlement est fait à l’Est du Congo. A la CENI de relever le défi. Le temps n’est-il pas venu d’accepter la présence d’observateurs des partis politiques et des forces vives dans chaque bureau d’enrôlement pour arrêter tous les imposteurs et les faussaires avant qu’il ne soit trop tard ?
Kakule Mathe
Butembo
©Beni-Lubero Online





