





Beni-Lubero est en passe d’obtenir le Prix Nobel des nouvelles des assassinats ! En effet, il ne se passe un jour sans que BLO ne reçoive du terrain une dépêche annonçant un assassinat, un meurtre crapuleux, une coupure d’organes humains, etc.
Cette semaine c’était le tour d’une maman et d’un petit garçon en provenance d’Oicha de tomber sous des balles des malfrats en treillis militaires au Rond Point Nziapanda. C’est dans la nuit du mercredi à jeudi 13 septembre 2007, vers 21 heures, heure locale.
Une maman et un jeune garçon en provenance d’Oicha à bord d’un véhicule de transport des passagers sont morts par balles des malfrats armés à un faux barrage érigé par ces derniers au Rond Point Nziapanda, sur la route Butembo-Musienene, Butembo-Kyondo. Le véhicule allait déposer un dernier groupe des passagers et des marchandises en provenance d’Oicha dans un dépôt en vue de la vente au marché VITSAI, non loin de Katwa. C’est donc à moins d’un kilomètre de la destination finale que l’irréparable a eu lieu.
Une troisième victime de la même attaque est un homme grièvement blessé qui est entre la vie et la mort dans un hôpital de la place.
La pauvre maman venait vendre à un prix légèrement supérieur à celui d’Oicha plusieurs bidons d’huile de palme. On ne sait pas encore quel lien il y a entre la maman et le jeune garçon d’une quinzaine d’années.
Comme d’habitude, les mobiles de ce meurtre ne sont pas connus, aucune enquête n’ayant pas été diligentée. Mais les bubolais qui vivent ces assassinats au quotidien ont l’impression que les assassinats qui se commettent actuellement dans la ville visent les jeunes garçons et filles sans distinction dont l’âge varie entre 18 et 40 ans. Tout donner à penser que ces malfrats ont comme mission d’éliminer à petit feu les hommes et les femmes capables de mener la résistance à l’occupant qui est bel et bel dans nos murs.
Quand on prend en considération la seule ville de Butembo, on s’aperçoit que le groupe des tueurs fait le tour des quartiers et cela de manière cyclique. Pendant les trois dernières semaines, le cycle des assassinats à travers la ville de Butembo a commencé à Kirivati, avant de descendre à Malera, Mutiri, Muchanga, Kalemire, Quartier Congo Ya Sika (Quartier du Zaïre), et Rond Point Nziapanda pour boucler la boucle. Cette mort lente mais sure est ainsi administrée à petite dose pour donner l’impression qu’elle est un acte isolé des bandits ou des Fardc mal payés. Mais quand on regarde ce qui se passe dans les autres coins de la région, on s’aperçoit que Beni-Lubero est sous la coupe des occupants assassins. Penser que ces derniers sont des bandits assoiffés d’argent serait une erreur historique grave. En effet, le comportement des tueurs sur le lieu de crime démontre que ce qui les intéresse c’est seulement le fait de tuer pour tenter de casser l’âme de la population. Lutter contre l’implantation lente mais progressive de cette industrie du crime à Beni-Lubero, est l’unique chantier qui doive mobiliser les énergies et les ressources de beniluberois en ce moment critique de leur histoire. La liberté des beniluberois est à ce prix!
Kakule Mathe
Butembo
Beni-Lubero Online





