





Selon plusieurs radios émettant à Butembo, une milice non encore identifiée recruterait au cœur de Butembo des jeunes gens dont l’âge varie entre 17 et 20 ans. Les recruteurs circuleraient à bord d’une voiture de marque SURF dont le numéro d’immatriculation n’a pas été révélé au public. Cette indication non précise sème la confusion et la suspicion dans une ville de Butembo où l’on trouve plusieurs voitures de la même marque. Depuis l’annonce de cette nouvelle par la voie des ondes, les propriétaires de voitures SURF évitent de les utiliser et surtout de circuler avec dans des quartiers des patriotes comme FURU, MAKASI, etc.
Selon une autorité politico- administrative de la place qui a requis l’anonymat, le recrutement se ferait moyennant 10 US $.
Les informations en provenance d’Oïcha et Eringeti continuent de confirmer un recrutement massif dans la région avec un camp d’entrainement situé dans les localités de Kisiki- Kokola. Si le recrutement de Kisiki-Kokola est attribué au CNDP de Nkunda, les couleurs politiques des recruteurs clandestins de Butembo ne sont pas encore connues.
Aux bancs des suspects, d’après les observateurs de la scène politique beniluberoise, on trouve certains leaders des mouvements politico-militaires qui n’auraient pas trouvé leur compte dans l’acte d’engagement de Goma. Habitués à gagner le pouvoir par l’argument des armes, ces derniers chercheraient à recourir à la rébellion pour se tailler une place ou conserver leur place à la mangeoire de l’Etat.
Ce mécontentement des « insiders » du microcosme politique congolais, vient ainsi s’ajouter à celui de patriotes beniluberois et de la population dans son ensemble qui se dit trahie par le gouvernement de Joseph Kabila qui, comme le disent les humoristes de mauvais gout, « laisse mourir massivement ceux qui l’ont élu massivement ». Cette déception fait de Beni-Lubero un terrain propice pour des recrutements rebelles.
L’annonce par la voie des ondes de ce recrutement rebelle au cœur de Butembo fait craindre le retour à la case du départ, celle de la rébellion, si rien n’est fait pour étouffer dans l’œuf ces différentes rebellions en gestation. Pour y parvenir, les radios ont demandé aux bubolais et aux bubolaises d’être vigilants et de ne pas se tromper de leader politique promettant ceci ou cela. L’histoire récente de l’action des rebellions, des mouvements politico-militaires, des partis politiques, et de la MONUC dans la sous-région devrait aider les beniluberois à réfléchir sur leur avenir sur des nouvelles bases et stratégies.
Cédric M. Mokuku
Butembo
Beni-Lubero Online





