





Après la révocation de Mr. Mufunza Bayengo de sa fonction de Maire de la prestigieuse ville de Beni, le mercredi 15 juillet 2009, le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, Son Excellence Julien Paluku Kahongya, a mis fin au suspens. Ce que tous avaient pressenti derrière le balai du Gouverneur s’est révélé vrai, à savoir, l’ouverture de la voie aux rwandophones du CNDP qui ont accepté de déposer les armes pour devenir un parti politique. C’est ainsi que les benitiens interprètent la cascade des révocations et la nomination de Mme Angèle LIRABITAHO BIRUSHA comme Maire de la ville de Beni. Comme le nom l’indique, l’heureuse promue est une rwandophone Hutu. Son appartenance politique n’est pas encore connue du public.

La Mairie de la Ville de Beni
En attendant de connaître qui est au juste Mme BIRUSHA, plusieurs bénitiens interrogés sur cet avènement historique d’une rwandophone à la tète de la ville stratégique de Beni saluent l’audace du Gouverneur Julien Paluku. En effet, disent-ils, son geste démontre à la face du monde que le Nande n’est pas tribaliste et que tous les fils et filles de la Province du Nord-Kivu peuvent accéder à des postes de responsabilité partout au Nord-Kivu. Tout dépendra de la façon dont Mme BIRUSHA s’acquittera de sa fonction, en démontrant que les rwandophones ne sont pas non plus tribalistes. La nomination de Mme Birusha tombe juste après la menace d’expulsion des Nande de Rutshuru par les rwandophones. L’espoir de tous est que la nomination d’une rwandophone Hutu comme maire chez les Nande contribuera à l’apaisement entre les tribus condamnées à vivre ensemble dans la paix comme avant la découverte du coltan au Nord-Kivu. Si le gouverneur peut user de la même sagesse pour nommer, par exemple, un Nande comme responsable de la securité à la frontière de Bunagana ou comme Administrateur du Territoire de Rutshuru, le geste serait en soi un signal fort, pour utiliser une expression de la presse écrite kinoise. En effet, pour qu’elle porte du fruit, la réconciliation ne doit pas être à sens unique comme malheureusement c’est le cas avec les rwandophones depuis le dialogue intercongolais!
Le Maire partant a fait la remise-reprise avec Mme BIRUSHA son remplaçant en présence du Directeur de la Province Mzee Kahanya Kimuha Tasi venu de Goma pour la circonstance.
Le Maire partant qui n’a pas démérité au mois du point de vue de la population est un fruit de l’UCG–Butembo où il avait décroché une Licence en Sciences Politiques et Administratives). Sur son actif, on peut mettre l’écoute attentive de ses administrés dont les besoins primordiaux sont la sécurité, la paix, la justice. Les discours sur le développement ou sur les 5 chantiers qui ne présentent aucun projet de securité pour les personnes et leurs biens sont mal vus aujourd’hui à Beni-Lubero où la population était en plein essor économique avant la guerre d’agression rwando-ougandaise. La securité d’abord, le reste après. Le Maire Bayengo avait bien compris cette préoccupation de sa base. C’est ainsi que, devant le silence et l’inaction du gouvernement face à l’insécurité généralisée en ville de Beni, Maire Bayengo avait voulu répondre au problème de la securité en instaurant une taxe dénommée « securité ville de Beni ». Les recettes de cette taxe étaient destinées à financer les opérations de sécurisation de la ville de Beni. Malheureusement cette taxe est un des griefs retenus contre lui et cela pour des raisons que le commun des benitiens ignore. Maire Bayengo était aussi connu pour sa prise en charge des soins de santé et de la restauration des prisonniers de la prison centrale de Beni. Il était tres joignable au téléphone, accessible sans protocole, et parlait le langage de ses administrés.
Le souhait de tous est de voir Mme BIRUSHA poursuivre l’œuvre initiée par Mr Bayengo dans le domaine sécuritaire. C’est cela le secret de sa réussite à la tête de la ville de Beni!
O. Bahati
Beni
Beni-Lubero Online





