Une situation dramatique s’est produite à Kibirizi au jour du vendredi saint, le 14 avril 2017. Kibirizi est une localité située dans le nord-ouest du territoire de Rutshuru, en province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Une chorale de la communauté d’une église de la CBCA (Communauté Baptiste au Centre de l’Afrique) a vu ses vingt membres tomber dans le piège d’un groupe armé non bien identifié jusqu’à présent, mais présumé être une faction des miliciens Nyatura et leurs alliés, étant donné la manière dont ces milices se sont rendues de plus en plus maître du terrain dans l’ouest du territoire de Rutshuru.
Au bilan, il y a eu quinze personnes enlevées et qui restent portées disparues jusqu’au moment de cette rédaction; une personne a été découpée à la machette sur le champ; tandis que quatre autres ont réussi à s’évader des mains de leurs ravisseurs.
La manière dont la victime coupée à la machette a été traitée inspire une crainte fondée pour la vie ou le traitement que pourraient subir les quinze autres, qui ont été conduites en brousse par les assaillants.
Il est extrêmement urgent que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et la MONUSCO organisent immédiatement des poursuites derrière lesdits assaillants qui ne font que rôder dans ces contrées sans être traqués ni inquiétés.
En effet, la présente alerte n’est qu’une suite dans la série des alertes sur l’état de violence et d’insécurité qui gagne le rayon Kibirizi – Bwito – Nyanzale, avec une connotation des conflits intercommunautaire prenant davantage une allure de guerre interethnique: il est observé que la milice Nyatura soutenue par des combattants FDLR, dont l’ensemble constitue un bloc Hutu, est rangée en bataille contre les autres communautés, en l’occurrence les Hunde, les Nande et les Nyanga. L’administration et la sécurité au niveau de tous les échelons ne s’emploient guère à juguler ce phénomène. Au contraire, des hommes politiques malintentionnés, pourtant bien connus du milieu, et souvent influents auprès du régime au pouvoir en place, prennent plaisir à l’attiser.
Jimmy SERKA
Correspondant de BLO à Kiwanja.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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