





LES DONS DE JULIEN PALUKU ET SON GOUVERNEMENT SACRIFIENT LA POPULATION D’ERINGETI
Faisant suite à notre Article de ce mardi sur les nouveaux cas d’enlèvements et tueries à Kamungu, Lese et Nyamulagira, une autre alerte fait maintenant état de l’extension de cette situation à Eringeti depuis le lundi 02 mai 2016 à 19 heures 45 minutes, heure locale de l’Est de la R.D. Congo. D’emblée, il y a lieu de trouver dans les images tirées de la scène de ce dernier massacre à Eringeti le reflet de tous les aspects génocidaires des tueries en cours.
Selon une source de nos correspondants présents sur les lieux, une confusion totale caractérisait, en cette nuit du 03 au 04 mai 2016, le centre d’Eringeti, Secteur de Béni-Mbau, où des détonations des armes lourdes et le crépitement des armes légères assourdissaient les oreilles depuis la soirée d’hier. D’après la même source, il aurait été impossible de déterminer avec précision ce qui se passe, encore moins d’identifier leurs auteurs. Néanmoins, il y aurait présomption qu’une attaque a ciblée, cette fois-ci, les installations des Unités onusiennes, c’est-à-dire les camps des Casques bleus Malawites et Népalais basés sur place. Et, ce matin, beaucoup de témoignages signalent que les assaillants se présentaient en tenue militaire similaire à celles des FARDC ; ils parlaient Kinyarwanda, et s’étaient fait accompagner par des mineurs qui participaient à la tuerie et se chargeaient des butins recueillis. De la source Onusienne sur place à Eringeti on parle de 17 personnes civiles tuées par balles, machettes et haches. Plusieurs maisons d’habitations brulées par les assaillants. Signalons qu’avant l’incident, la population avait déjà alertée les éléments de la force Républicaine( FARDC) sur la présence de ces tueurs aux alentours d’Eringeti notamment au niveau de Tingwe, Village situé à l’Est d’Eringeti malheureusement, l’armée n’avait pas pris les mesures de précaution pour éviter le pire. Au delà de l’incompétence, il y a la complicité.
La population civile s’est trouvée comme prise en étau, ne sachant pas par où sortir pour s’échapper, quand bien-même elle aurait souhaité trouver refuge vers les localités de Kumbukumbu Samboko, beaucoup plus à l’ouest, et progresser ver l’Ituri voisin.
Tout au long de cette même nuit du 03 au 04 mai 2016, la situation est demeurée très confuse à Erigneti. On tirait dans tous les sens. Le foyer de ces tirs s’est, ensuite, concentré vers Luna, chez le Mwami Boroso, non loin de la bifurcation qui mène vers l’axe Kainama, provoquant ainsi le blocage du passage à la population qui tenterait de s’échapper en direction de l’Ituri. L’étau se resserre sur la population présentement concentrée autour d’un stade de la place.
Un SOS alarmant et d’extrême urgence est lancé aux troupes des FARDC et celles de la MONUSCO en vue d’intervenir pour ouvrir un couloir en faveur de la population civile subissant le traumatisme de cette tragédie.
Par ailleurs, il a été signalé un nouveau cas d’enlèvement de six civils dans l’après-midi de ce mardi 03 mai 2016 au niveau de Kamungu, localité située à l’Est d’Erigneti. Ceci ramène les évènements de ces trois derniers jours dans le rayon d’Eringeti – Kamungu à un bilan de vingt-quatre (24) personnes tuées, dont dix-neuf (19) ont été comptées ce matin uniquement à Eringeti, et de vingt kidnappées.
Suivez Teddy Kataliko Président de la Société Civile territoire de Beni.
L’attaque d’Eringeti de ce mardi 03 mai 2016 a mal coïncidé avec la mission du gouvernement provinciale sur les lieux. En effet, le Ministre Provincial de la Santé au Nord-Kivu, le Docteur Kambumbu Kayenga Martial, venait de faire distribuer à la population d’Eringeti durant la journée de ce mardi des kits de médicaments et de moustiquaires imprégnés. Aussitôt, le soir du même jour, les assaillants font irruption pour tout récupérer. Cette coïncidence a suscité beaucoup de spéculations dans les esprits, certains se demandant si ces matériels n’étaient pas indirectement destinés à ravitailler lesdits tueurs, compte tenu des soupçons qui ont en bien des occasions impliqué certaines autorités provinciales du Nord-Kivu dans la complicité avec ces ennemis de la paix dans Béni-Lubero.
En fait, donner ou distribuer, c’est effectivement quelque chose de bien ; mais ce sont plutôt les dispositions à préserver l’acquis et à en faire profiter efficacement qui compte. Il est donc regrettable que les autorités provinciales prétendent poser un acte de charité, au moment où la sécurisation des biens livrés et de la population qui en est le bénéficiaire n’est plus dans ses préoccupations. C’est, entre autre, de tel cas qu’on appelle à juste titre une « complicité tacite » avec les ennemis-tueurs de notre peuple. Entre-temps un tract circule demandant la création d’un groupement dans ces zones des massacres pour des hutus et des Tutsis.
Pendant ce temps, on distrait les gens avec le dialogue national et un deuil national pour un musicien à Kinsahasa…
NE DÉTOURNEZ PAS MON REGARD !
Je pleure encore mes enfants de Beni, mes larmes n’ont pas encore séché. Ne détournez pas mon regard vers la mondanité.
Mes enfants au Kivu crient au secours !
Qui entend leurs cris, qui chante leur misère ?
Y a-t-il un griot capable de briser le silence de mes filles violées ?
J’ai trouvé des armes sans payer un sou.
J’ai des hommes qui sont prêts à faire couler leur sang pour la patrie afin de mettre un terme à cette tyrannie et humiliation rwandaise.
Mais, il me manque la logistique de 72 heures.
Je ne vous ai demandé aucun sou, car je sais que vous êtes des radins. Vous êtes des patriotes par la bouche, jamais par la poche.
Mais qui d’entre-vous va pleurer avec moi et donner une digne sépulture à nos morts qui remplissent nos forêts, jetés dans des fosses communes, depuis Tingi-Tingi, Makobola, Enyele, Kimwenza, Maluku…?
Doivent-ils errer perpétuellement dans nos forêts et hanter nos nuits sans que les coups de canon retentissent en leur mémoire pour donner du repos à leurs âmes et que nos ancêtres les accueillent au séjour de tous les hommes ?
Pleurez vos idoles, j’ai encore plusieurs morts à pleurer et à enterrer.
Ne détournez pas mon regard !
(Poème de Jean Claude Manzueto)
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016).
Katungu Mwendapeke Chantal
Oicha
©Beni-Lubero Online.





