





Les tergiversations de la Communauté internationale et du Président Joseph Kabila sur la solution à la crise qui sévit à l’Est de la R.D. Congo cachent mal un plan occulte de la « Kosovisation » du Kivu et de l’Ituri, c’est-à-dire un plan visant à couper progressivement le Kivu et l’Ituri de la R.D. Congo à la manière du Kosovo de la Serbie. Le CNDP de Nkunda jouerait ainsi le rôle de l’UCK de l’albanais Ibrahim Rugova, Kinshasa celui de Belgrade, et quelqu’un celui de Slobadan Milosevic !
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Acte 1 : La communauté internationale très présente au Congo avait laissé se développer la rébellion de Nkunda et de Thomas Lubanga au moment de la formation du gouvernement de transition en juin 2003.
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Acte 2 : La MONUC qui représente la communauté internationale en R.D. Congo s’acharne depuis son arrivée en R. D. Congo à démanteler les résistants congolais Mai-Mai et ferme l’œil aux violations des droits humains perpétrés par les rebelles rwandophones (au Kivu) et Hema (en Ituri).
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Acte 3 : A l’annonce des résultats du deuxième tour des élections présidentielles en R.D. Congo, la communauté internationale s’était abstenue de toute condamnation de la prise de Sake par les rebelles de Nkunda. Ce mutisme était pourtant le contraire de ce que cette même communauté disait pendant la transition, à savoir qu’elle ne laisserait à personne la liberté d’hypothéquer les acquis du processus démocratique.
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Acte 4 : La communauté internationale a soutenu les accords secrets entre les émissaires du Président Joseph Kabila et le rebelle Nkunda, accords qui ont abouti au mixage des troupes rebelles et Fardc ainsi qu’à l’infiltration de 8000 soldats rwandais et 1000 soldats ougandais (chiffres de William Swing de la Monuc) au Kivu pour soutenir le rebelle Nkunda.
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Acte 5 : Devant les exactions des rebelles de Nkunda sur la population congolaise, le gouvernement de Joseph Kabila et la Communauté internationale ont choisi le silence et le langage de bois, préférant la rhétorique à l’action.
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Acte 6 : Le gouvernement Joseph Kabila et la Communauté internationale ont décidé de passer outre les recommandations des élus congolais, des chefs des confessions religieuses du Kivu, et des membres de la société civile, des ONG des droits humains, pour mettre fin au phénomène Nkunda. En lieu et place de l’option militaire, ils continuent jusqu’à nos jours d’exiger une table ronde entre les tribus du Kivu. C’est à peine croyable que la tribu que le processus électorale avait fait disparaitre soit la recette que Kinshasa et la communauté internationale cherchent à imposer aux Kivutiens comme voie de sortie de la crise. Pendant que partout au monde, les terroristes comme Nkunda sont pourchassés, on demande aux congolais de dialoguer avec leur Ben Laden !
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Acte 7 : Devant le refus catégorique de la table ronde, Le gouvernement de Joseph Kabila a choisi de privatiser la gestion de la crise du Kivu. Au lieu de mobiliser la nation congolaise par la voie de ses institutions démocratiquement élues pour mettre fin à la crise, le Président Joseph Kabila ainsi que ses mousquetaires, font des promenades à pieds au Kivu pour sauver les apparences ! Les visites se multiplient au Kivu mais se ressemblent à ceci qu’aucun plan global n’est mis en place pour mettre fin à la crise. Au lieu de mobiliser la nation, on fait croire aux congolais que la solution viendra d’ailleurs, de New York, de Ngurdoto, de Dar-es-salaam, etc. Le parlement qui serait le rempart du peuple en ce temps de crise est préoccupé à Kinshasa à produire un budget par ailleurs financé par les étrangers… Cette stratégie permet de détourner les congolais de leurs capacités de résoudre leur crise par les ressources locales.
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Acte 8 : Les militaires congolais déployés au Kivu disent hors micro de n’avoir jamais été doté des moyens nécessaires pour bouter l’ennemi dehors et pour sécuriser les civils. Tout ce qu’on leur répète à longueur des journées, c’est le brassage, toujours le brassage, même pendant que l’ennemi tue les congolais ! De camps des troupes brassées, les nouvelles de la prise en charge des militaires ne sont pas bonnes non plus! Autrement dit le brassage releverait d’une rhétorique politicienne qui paie bien maintenant. En realité, il y aurait un abandon tacite de l’armée congolaise pour éviter que cette dernière ne désavoue un jour les politiciens corrompus avant de les remplacer par un coup militaire. Plusieurs pistes auraient ainsi été prises en compte par l’ennemi qui attend assener un coup dur aux congolais jaloux de leur pays, un et indivisible ! Mais la piste du peuple congolais n’a pas encore été bouchée. C’est le peuple qui aura le dernier mot au moment venu !
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Acte 9 : La communauté internationale est la première à surestimer la force de frappe des FDLR et des rebelles de Nkunda par rapport à l’armée gouvernementale. Cette surestimation de la puissance de feu des rebelles vise à dissuader les leaders politiques congolais qui préconisent une solution militaire contre Nkunda et ses parrains rwandais. Le message de la communauté internationale dont on connait la force au Congo est clair : Les va-t-en-guerre congolais n’auront pas l’aide militaire de la communauté internationale qui semble avoir déjà jeté son dévolu sur Nkunda et le camp qu’il représente.
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Acte 10 : La remise en selle de Jean-Pierre Bemba et le mixage de ses soldats en déroute depuis mars 2007 avec les éléments de l’armée ougandaise en poste dans la région du Lac Albert, est une bouchée double imposée aux congolais pour se mettre au diapason de la communauté internationale ou subir un échec militaire cuisant sur le front du Kivu et de l’Ituri. Les Forces Vives de Mahagi en Ituri s’étonnaient de rencontrer des militaires ougandais qui parlent Francais et Lingala avant d’être mis au courant du mixage Jean-Pierre Bemba-Ouganda aux abords du Lac Albert. Avec le mixage Jean-Pierre Bemba-Ouganda, on rentre à la case du départ de la guerre d’agression de 1998.
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Acte 11 : Le Ministère des Affaires Etrangères du Royaume de Belgique vient de demander à l’ONU l’arbitrage du Conflit R.D. Congo- Rwanda par un envoyé spécial de l’ONU comme ce fut le cas au Kosovo. Si cette requête est acceptée, la « Kosovisation » du Kivu-Ituri serait en marche !
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Acte 12 : Les congolais n’ont plus qu’à s’en prendre à eux-mêmes ! Le parlement congolais, au niveau national et provincial est aussi à plaindre ! L’opposition politique congolaise qui ne s’oppose à rien est aussi à plaindre ! Les Forces vives, les chefs coutumiers, les chefs des confessions religieuses, tous sont à plaindre ! Chaque congolais est à plaindre pour l’abandon du pays entre les mains des prédateurs, en refusant d’utiliser tous les moyens democratiques et juridiques dont il dispose pour mettre fin à la crise ! Un homme averti en vaut deux !
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Rigobert Kanduki
Goma
Beni-Lubero Online





