





NOTE D’INFORMATION DE LA COORDINATION INTERESTUDIANTINE DE BENI AU SUJET DE LA DESCENTE DE RECONNAISSANCE EFFECTUÉE EN COMMUNE RUWENZORI
En réponse à la recommandation des étudiants de Beni demandant la délocalisation momentannée de la mairie de Beni et de la commune Ruwenzori en cellule Buhili, la municipalité de Ruwenzori, conjointement avec le comité local de sécurité, a invité les étudiants à une descente d’ensemble dans les zones insécurisées de la commune en vue non seulement de prendre connaissance de l’état sécuritaire de ces zones et des mesures de sécurité mis en place par les forces de sécurité après les attaques de septembre et octobre 2018.
Ainsi, ce 18 octobre 2018, sur appel de la coordination interestudiantine de Beni, plusieurs milliers des compatriotes, étudiants et habitants de la commune ruwenzori essentiellement, sont partis du bureau de la commune Ruwenzori jusqu’aux quartiers Boikene et Paida précisément à Bel air, Munzambaye, Sobiede, Buhili, Kasinga et Talyata.
Avec l’autorité municipale de la Ruwenzori que nous remercions, nous avons été témoins de l’abandon total de deux quartiers (BOIKENE et PAIDA) par la population. Ces avenues totalement calmes et désertes, ces parcelles pleines d’herbes, ces maisons sur le point de céder nous ont tous émus.
Nous avons aussi été consternés par les pillages systématiques des maisons abandonnées par la population dans certaines entités. Cette attitude cynique d’hommes au coeur de pierre nous a tellement écœurés.
Nous avons aussi pris connaissance du dispositif sécuritaire mis en place par les FARDC et la MONUSCO dans le pourtour de la commune Ruwenzori.
Nous nous sommes entretenus avec la population qui résiste encore dans les zones abandonnées et les militaires engagés à la première ligne de front à Kasinga.
A la lumière des éléments récoltés durant cette descente, nous sommes à mesure de confirmer que :
1. Les cellules Bel air, Munzambaye, Sobiede, Buhili, Kasinga et Paida sont entièrement abandonnés par la population. Les autres quartiers de la commune sont partiellement habités rien que la journée.
2. Les FARDC ont implanté des nouvelles positions au pourtour de la commune pour la sécuriser davantage sans y attacher malheureusement un personnel suffisant.
3. Les habitants des entités abandonnées de la commune Ruwenzori sont très méfiants à l’égard des FARDC car ceux-ci sont difficilement dissociables des tueurs de par leurs tenues et morphologies pour certains. Les habitants se sentiraient mieux sécuriser en voyant la MONUSCO (FIB) que les FARDC.
4. Certains militaires FARDC, les vrais, sont dubitatifs sur le vrai rôle de leurs frères d’arme et surtout des éléments de la MONUSCO. Ils estiment que le renforcement de l’ennemi en armement et stratégie passerait par d’autres militaires FARDC et par des éléments de la MONUSCO.
5. Les militaires engagés à la première ligne de front s’adonnent aussi à la carbonisation des bois, de quoi les rendre inefficace face aux attaques de fois inattendues des assaillants,
6. On ne peut raisonnablement appeler les enfants des entités abandonnées à regagner le chemin de l’école. C’est de l’hypocrisie et du cynisme.
Après descente, on ne peut honnêtement affirmer que les entités périphériques de la ville notamment Bel air, Munzambaye, Sobiede, Buhili, Kasinga et Paida sont suffisamment sécurisées pour permettre un retour de la population. Le dispositif de défense jusque là mis en place par les FARDC et la MONUSCO n’est pas de nature à rassurer la population à regagner ces entités.
L’érection de camp militaire au pourtour de la commune Ruwenzori et le renforcement de ceux ci en hommes doivent se poursuivre. Il est important aussi que les militaires à la nationalité douteuse soient relevés des premières lignes pour que la population et certains FARDC, qui légitimement pensent que ceux ci, en raison de leur morphologie et leur tenue, sont des tueurs se rassurent. Il est aussi important que le maire de la ville et le bourgoumestre de la commune Ruwenzori installent momentanément leurs bureaux de travail et résidence au quartier Boikene, en cellule Buhili en vue de suivre la situation de plus prêt et rassurer la population locale à regagner leurs residences.
C’est à ce prix que nous pouvons véritablement sécuriser la commune Ruwenzori et espérer encourager la population à rentrer dans les entités abandonnées.
Fait à Beni, le 18 octobre 2018
CLOVIS MUTSUVA
©Beni-Lubero Online.






Un commentaire
Les femmes,les enfants et les personne en age avancé peuvent quitter la zone mais pas les hommes et les jeunes vaillant. Ceux-ci doivent rester dans le quartier entrain de surveiller les mouvements suspects et dénoncer directement auprès des autorités compétent et de groupe de jeunes d’autres quartiers.