





L’accalmie sécuritaire observée à Butembo pendant toute la période du procès Kidubai aura donc été de courte durée. Depuis deux semaines, il ne se passe un jour sans que l’on enregistre dans la ville de Butembo et ses environs des actes de vandalisme tels les assassinats, le vol à mains armées, l’extorsion d’argent, des téléphones portables ainsi que d’autres biens de valeur. Pendant la vague actuelle d’insécurité, les malfrats ont ajouté un fait nouveau sur leur agenda criminel dans la ville de Butembo, à savoir, le viol des femmes, notamment dans les quartiers de Mutiri et de Muchanga.
Si auparavant les viols déplorés dans la ville étaient individuels, le dernier cas de viol qui a semé l’émoi à travers la ville, était plutôt collectif.
Dans la nuit du dimanche 19 août au Lundi 20 août, notamment vers 21 h00, heure locale, quatre jeunes femmes ont été violées l’une à cote de l’autre au niveau du Pont Muchanga, sur la route Butembo-Bunyuka par une bande de huit hommes en armes et en uniformes militaires.
Les jeunes femmes victimes de ce viol collectif revenaient du Centre-ville à moto taxi. Pour effrayer leurs proies, ces malfrats avaient tiré des balles à l’air à l’approche des motos. Cherchant à savoir ce qui se passait, les taximen eurent le reflexe de s’arrêter. C’est alors que les malfrats surgirent de l’obscurité pour ordonner aux taximen de se coucher la face contre terre. Les jeunes femmes furent entrainées dans un jardin à 5 mètres de la route où à tour de rôle les malfrats s’adonnèrent au viol. Entretemps, les motos étaient dépouillées de leurs batteries que les malfrats emportèrent après leur forfait, laissant derrière eux les jeunes femmes inconscientes et à demi-mortes.
Le lendemain matin, les voisins tétanisés eux aussi par la peur et qui avaient suivi de loin toute la scène macabre, s’étaient rendus sur le lieu du crime où ils trouvèrent des pagnes et d’autres petits habits pour femme, mais pas de condoms évidemment. Ce qui fait craindre la contraction possible des maladies sexuellement transmissibles, tel notamment le virus du Sida, par ces jeunes femmes sexuellement violées, traumatisées et qui restent dans l’anonymat par peur de la stigmatisation sociale.
Le lendemain, c’est-à-dire le mardi 21 Août, toujours au même endroit, une vieille femme qu’un groupe des hommes en uniformes venaient d’arrêter, n’a eu la vie sauve que parce que, au même moment, deux voitures arrivaient en provenance du centre- ville. Ne sachant pas qui étaient dans ces deux voitures, les malfrats s’étaient sauvés dans le noir.
Ce qui est surprenant et choquant c’est le fait que des bandits aient voulu commettre le même crime sur le même lieu 24 heures seulement après le terrible viol collectif. Ce fait dénote une absence de securité pour les habitants de la ville de Butembo. Chaque forfait commis devient comme un fait divers qui laisse indifférents ceux qui ont la charge de la securité des personnes et de leurs biens. En effet, jusqu’aujourd’hui, on n’a pas entendu qu’une enquête a été ouverte pour retrouver ces criminels coupables.
Le comité de sécurité de la ville se réunit pourtant chaque semaine, fait des recommandations aux autorités militaires et policières mais sans suite.
Pour la population, le Maire qui préside le comité de sécurité de la ville doit demander aux autorités compétentes de remplacer les autorités militaires et policières de la ville qui n’exécutent pas les recommandations du comité de sécurité.
Pardonne Masambiro
Muchanga – Butembo
Beni-Lubero Online





