





INTRODUCTION
Dans la première partie des révélations issues des investigations de Benilubero.com sur la situation qui prévaut dans l’espace territorial de Beni et Lubero, de nombreuses voix se sont levées pour souligner la complicité au plus haut degré, et à différents échelons, des responsables politico-administratifs et militaires du pays. Il convient de rappeler à priori que l’élément déclencheur des investigations dont le résultat est en train d’être rendu demeure l’assassinat brutal et ignoble du Révérend Père Vincent MACHOZI KARUNZU, prêtre catholique de son état, et président mondial de la communauté Yira-Nande ou Kyaghanda-Yira.
D’emblée, la mort du Père Vincent a été reconnue comme un signal fort de l’existence d’une « entreprise » déterminée à réduire au néant la communauté dont il détient le symbole de l’unité. Dès lors, il se dégage une réelle nécessité de comprendre que les investigations relatives à son assassinat ne pourraient s’avérer fructueuses que dans le cadre où ces fouilles s’orientent dans les profondeurs du phénomène généralisé des massacres en cours affectant presque toute l’étendue territoriale de Beni-Lubero. Ainsi, pourra-t-on aussi comprendre aisément la léthargie qui caractérise les démarches judiciaires du dossier de l’assassinat du Père, en dépit de la plainte qu’avait immédiatement déposée sa communauté.
Par ailleurs, une lecture de la genèse des faits aidera à découvrir pourquoi ni l’horreur des tueries des innocents dénoncées, ni les cris des victimes et de leurs représentants directs (Société Civile et Députés), ni la solidarité nationale ou internationale des congolais, ni les interpellations de la communauté internationale, en tout cas rien n’a pu amener les détenteurs du pouvoir congolais à adopter une option positive, c’est-à-dire à s’engager à stopper les massacres ou à éradiquer le phénomène d’insécurité montante dans la région. Au contraire, il s’observe le renouvellement des stratégies (création de nouveaux groupes armés, mise sur pied d’un tribunal de mensonge, multiples efforts visant à protéger les criminels officiels et condamner des innocents, recrutements motivés ciblant des autochtones pour renforcer et en même temps couvrir les tueurs maintenus dans l’ombre) dans le chef des autorités du pays, comme signe d’obstination à vouloir entraîner le plus de dégâts humains possibles. Les lignes qui suivront plus bas conduiront, d’une certaine manière, à en percevoir les raisons. L’analyse du dossier du Père Vincent en ouvre déjà une piste de compréhension.
I. SUIVI DE L’ASSASSINAT DU PERE VINCENT MACHOZI KARUNZU
Rappel des faits : Criblé sauvagement des balles, le Père Vincent MACHOZI s’éteignait le 20 mars 2016 sous le courroux des ennemis de la paix et du bien-être non seulement du peuple Nande mais aussi de tous les congolais. Il sied de rappeler que cette opération a été menée par une dizaine de militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo venus de la nouvelle « résidence » du président Joseph KABILA bâtie à Musienene, à environ 22 km au sud-ouest de la ville de Butembo. Il y a eu de nombreux témoignages recoupés qui ont décrit systématiquement l’itinéraire de ce commando qui est passé par Butembo en direction d’Isale-Bulambo, jusqu’à VITHUNGWE, dans la soirée du dimanche 20 mars 2016, et qui a été de retour très tôt le lendemain par la même trajectoire.
Complicités diverses : Un vaste réseau a pris part au plan d’assassinat du Père Vincent. La force de pouvoir de corruption a permis de trouver de collaborateur jusqu’au sein du propre bureau de la victime. Le Network ayant opéré ce crime embrasse tous les échelons de l’administration du pays. Il y a lieu de retrouver les principaux acteurs dans l’exécution de ce plan de la manière suivante :
La Présidence du pays : La mort du Révérend Père Vincent répond à la préoccupation de la plus haute hiérarchie nationale qui a de plus en plus identifié le peuple Nande comme le principal obstacle au plan de la balkanisation de l’Est du pays. Selon les sources contactées au sein des ex-M23, le projet de découpage de la RD Congo est l’unique raison pour laquelle les parrains et sponsors de Joseph Kabila l’ont forgé comme chef de l’Etat à la tête des congolais.
A la mort du Père Vincent BLO avait révélé, par exemple, que celui-ci, qui au départ pensait être un ami au chef de l’Etat, fut forcé à prendre le chemin d’exile vers les Etats-Unis en 2003, à partir du moment où ses conseils commençaient à torturer la conscience de son ami le président de la République. Des menaces à répétition lui annonçaient l’augure d’un temps orageux dans son pays natal.
Or, la présidence fait exécuter ses desseins souvent à travers le pouvoir exécutif du terrain et ses services de sécurité (renseignement civil et militaire, forces de l’ordre et l’armée).
Le gouverneur de province du Nord-Kivu à Goma, Monsieur Julien PALUKU KAHONGYA : Aujourd’hui (en plus de ce qui a été exposé dans la première partie de l’heure des révélations) beaucoup de données recueillies impliquent, de près ou de loin, Julien Paluku dans la mort du chef de sa communauté de base, le Père Machozi.
D’abord, c’est bien lui, le bouclier le plus puissant des acteurs du théâtre de la mort dans Beni-Lubero, non seulement qu’il couvre par son influence la migration et l’opération des assassins venant du Rwanda, mais surtout c’est lui qui assure l’encadrement de Roger Berlin et Daniel Masinda Eric qu’il a mandaté pour coordonner ce programme criminel parmi les autochtones.
A la mort du Père Vincent, il tenta de détourner l’attention des opinions de la vérité, en demandant à la presse de diffuser que le Père est décédé suite à un conflit du pouvoir coutumier. Par la suite, des sources dignes de foi de son administration livreront à BLO que le Gouverneur a intimé l’ordre à ses collaborateurs du terrain d’étouffer les enquêtes que la communauté Nande réclame avec fracas pour rendre compte de cette mort.
Bien plus, BLO est tombé avec précision sur les informations décrivant comment le gouverneur Julien Paluku traçait le plan d’évasion du chef Kalemire III, que les enquêtes tiennent pour un des principaux suspects : tout en promettant tout ce qui est relatif à sa prise en charge, il lui avait proposé de trouver momentanément refuge au Soudan au cas où la colère de la masse les débordait. Dans le cas contraire, il l’a rassuré de lui garantir la sécurité même dans son fief, malgré la grogne de la communauté. Ce deuxième volet l’a emporté sur le premier : le chef KALEMIRE III est hors de toute inquiétude ; il règne dans la sérénité à Isale-Bulambo. Après un bref asile auprès du Gouverneur à Goma (en attendant la tension se calme derrière lui), il s’est retourné chez lui avec force et dans un sentiment de triomphalisme (après avoir réalisé qu’il n’était point nécessaire de s’exiler au Soudan comme initialement proposé).
L’ANR/Butembo et d’autres services de sécurité : L’ANR a joué un rôle important dans l’assassinat du Père. C’est sa couverture, par le biais de Monsieur JONAS, qui a permis à Roger Berlin et Eric Masinda de garder le courage de mener jusqu’au bout la filature devant conduire à l’assassinat du Père Vincent. C’est également sous un tel bouclier que ces deux traitres de la communauté Nande continuent à travailler, sous la stimulation du gouverneur Julien Paluku, à bâtir un groupe armé contre leurs propres frères, ce fameux groupe dénommé « Mai-mai Kyaghanda-Yira » voulu par le pouvoir en place pour détourner la responsabilité des tueurs rwandais sur la communauté Nande elle-même.
Le Chef Abdoul KALEMIRE III : De par plusieurs données et faits vécus, le chef KALEMIRE III a participé pleinement au plan de l’élimination du Père Vincent. Ses nombreux échanges avec le réseau de Roger Berlin – Eric Masinda ainsi qu’avec le gouverneur Julien et l’ANR trahissent hautement sa complicité.
Bien des indices ont démontré qu’il a invité le Père Vincent ce jour-là uniquement dans le but de le livrer comme Judas Iscariote le fit avec Jésus. Sa voiture utilisée par le commando après l’opération d’assassinat réussi, entrait bel et bien dans le cadre du plan monté au préalable, car les assassins devaient laisser leur véhicule en distance, tout en se garantissant un moyen de retrait rapide du champ d’action.
Pour effacer toute trace relative à une telle réalité, Monsieur MBUSA KAHANGIRO, chef honoraire de localité résident dans le groupement MALIO, vient d’être assassiné à KANYIHUNGA, le 11 juillet 2016 vers 22 heures, de la même manière que le feu Père Vincent. En effet, ce malheureux témoin était la personne la mieux située pour décrire la manière dont le véhicule du chef KALEMIRE III s’était retrouvé à KANYIHUNGA et pour révéler l’identité de ceux qui s’y trouvaient.
Quant au chef Abdoul lui-même, tout le monde à Butembo et à Beni est témoin des manœuvres que mènent les autorités locales en vue de le soustraire des tractations de la justice. Quelques semaines après le décès du Père Vincent, il a été diffusé des informations faisant état d’une détention préventive du chef KALEMIRE III. Et, le 22 avril 2016, la rédaction de BLO s’interrogeait sur la garantie qu’apporterait une telle justice où le pouvoir (autorités) se trouve au four et au moulin.
Or, BLO était averti par ses sources du sein de l’administration qu’un ordre formel interdisait de s’atteler à une procédure judiciaire en mémoire du feu Père Vincent. Effectivement, au fur et à mesure que le temps passait, le silence couvrait la plainte de la communauté Nande sur cette affaire. Et, de nos jours, le principal suspect, le chef KALEMIRE III, est totalement libre, bénéficiant de protection exceptionnelle du gouverneur Julien PALUKU. Il y a lieu de croire que le rêve de la communauté Nande de le voir un jour à la barre au sujet du dossier « assassinat du père Vincent se solde dans l’illusion.
Roger NZANZU alias Berlin et Daniel Masinda alias Eric : ces deux fils du « Buyira », c’est-à-dire des ressortissants Nande, sont au cœur du plan de l’assassinat du Père Vincent. En dehors, de ce qui est connu d’eux dans le cadre de collaboration avec les bourreaux du peuple Nande en général, de nombreux témoins à Isal-Bulambo et à Vithungwe indiquent que la présence de Daniel MADINDA alias Eric était quasiment régulière dans les rayons de ceux localités pendant les quatre jours qui précédaient le moment de l’assassinat du Père Vincent.
Rien que la considération de ce témoignage suffirait pour que le réseau d’Eric et Berlin soit suspecté dans les deux grands événements du domaine sécuritaire ayant été enregistrés dans la même période au niveau de cette zone, à savoir : l’arrestation de deux rwandais portant des passeports tanzaniens à Isale-Bulambo en date du 17 mars et l’assassinat du père Vincent le 20 mars. Il est fort probable que Daniel Masinda ait été sur terrain pour une double mission : d’abord pour tenter de convoyer les deux malheureux rwandais vers le site de transit des tueurs où se trouvent les hommes de Bisambaza à Mwalika, ensuite pour mener à son terme la filature devant conclure la vie du Père Vincent que son réseau avait du mal à localiser avec précision depuis un certain temps.
Pour le cas de l’assassinat du Père Vincent, la complicité d’Eric et Berlin s’est également dévoilée de plusieurs manières, entre autres par le genre de contacts de filature qu’ils ont continués à entretenir avec Madame VUMILIYA, la secrétaire du Père, et à travers des messages de satisfaction qu’ils ont diffusés sur les réseaux sociaux et surtout par des messages de triomphalisme qu’ils ont envoyés, avec menace à l’appui, aux proches collaborateurs du Père, spécialement dans le cercle de gestion de Kyaghanda.
Madame MSILE VUMILIYA : Elle travaillait au bureau du Père Vincent MACHOZI en qualité de secrétaire. Le réseau des bourreaux l’a manipulée en bien des occasions pour tenter de localiser le Père Vincent.
A titre illustratif, en janvier 2016, Berlin et Eric ont utilisé cette dame pour repérer l’emplacement du Père Machozi, pendant qu’il séjournait à Kampala. Ce fut, finalement, en vain qu’ils ont essayé de passer par elle pour atteindre le Père avec une mauvaise intention avérée. Bien plus, cette dame participait au suivi et au contrôle du déplacement du Père au jour où il devait être assassiné. Son concours a été un atout nécessaire pour réussir la filature déterminante du jour de l’exécution de l’élimination de son chef.
Un signe visible du remord d’une conscience surchargée de culpabilité est manifeste dans son attitude. En effet, depuis le jour de l’assassinat de son chef, elle aurait pris fuite vers la Province Orientale, où elle a été aperçue précisément à Mongbwalu, en Ituri. Elle n’a jamais présenté ne fût-ce qu’un message de condoléance à la famille du défunt, n’a ni participé à son enterrement ou au deuil qui s’en est suivi ni à la cérémonie organisée au quarantième jour. Dans son effort de se soustraite à tout contact de routine, elle a écarté tous ses numéros de téléphone habituellement connus et s’est fait portée disparue jusqu’alors.
Ci-après les derniers contacts téléphoniques du Père Vincent MACHOZI pouvant ouvrir quelque brèche sur les pistes d’enquête au sujet de son assassinat :
– Le 18 mars 2016 : appel reçus de 081801076
– Le 19 mars 2016 : appels reçus de 0976618060, 0970030054, 081801076 et 0894439176. Appels rejetés de 0827747501.
– Le 20 mars 2016 : appels manqués de Kalumbiro (six fois) et de 0819855309.
La justice attendue risque de ne jamais avoir lieu sous le régime actuel :
Au moment où la famille et toutes les opinions attendaient une enquête à bonne et due forme à diligenter par les services judiciaires, l’administration et même l’appareillage judiciaire se complet à limiter le processus au compte-rendu de la descente sur terrain que l’Administrateur du Territoire de Beni à Oicha s’est imposée.
Un des plus grands mensonges de ce rapport (page 1;
page 2;
page 3) c’est le fait de vouloir nier que le chef KALEMIRE III n’aurait pas invité le Père à le rejoindre à Vithungwe, au moment où le Père Vincent lui-même avait pris le soin d’avertir ses intimes et ses collaborateurs de Kyaghanda du programme qui le conduisait à son village sur l’initiative d’Abdoul KALEMIRE III. Déjà par cet unique mensonge, toute la machine des manœuvres a été démarrée pour duper les opinions par des mises en scène sont l’aboutissement consistera à innocenter les coupables et faire taire les cris de la vérité.
Mais cette réalité étonnante est mieux compris en plongeant un regard dans la profondeur de la genèse de la tragédie actuellement dans Beni-Lubero et relativement dans une bonne partie de l’Est du pays.
II. LA GENESE ET L’EVOLUTION DU PROBLEME
Comment la Force Œcuménique pour la Libération du Congo, FOLC en sigle, fut-elle née ?
En 2008, pendant que le Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP en sigle, marquait son occupation dans l’espace territorial de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, l’alliance colonel KIBAMBA – KAVA wa SELI – NZANZU KYAKERE Roger alias Berlin enfante, sous les auspices du gouverneur de province du Nord-Kivu, Julien PALUKU KAHONGYA, la Force Œcuménique pour la Libération du Congo, en abrégé FOLC.
La création de FOLC relève de l’initiative de Monsieur Julien PALUKU qui la stimula et y fournit les moyens nécessaires. Le colonel KIBAMBA fut placé à la tête de ce nouveau groupe Maimai, KAVA wa SELI étant son Adjoint. Le territoire de Rutshuru répondant admirablement au besoin de localisation de FOLC au regard du prétexte que ce groupe armé à teinture « Nande » a la mission de monter la défense de cette communauté face à l’expansion, dans la région, de la rébellion pro-rwandaise du CNDP, l’état-major de FOLC vint s’établir à Nyamilima, en groupement de Binza.
Tous ces acteurs se trouvaient autour du gouverneur Julien PALUKU à Goma avant de venir lancer une fallacieuse aventure belliqueuse à Nyamilima. NZANZU KYAKERE Roger alias Berlin était associé à la sécurité civile du gouverneur, KAVA wa SELI faisait partie de la sécurité militaire du même gouverneur, tandis que le colonel Kibamba comptait parmi les gardes de la plus grande intimité de cette haute autorité. Mais, pendant que les deux derniers s’attèleront dans les actions à Nyamilima, Roger Berlin sera plutôt plus permanent et plus visible à Butembo où il détenait la mission de baliser le terrain à l’extension de FOLC vers le territoire de Lubero et celui de Béni, étant donné que tout évoluait sur base du calcul des évènements préétablis au niveau du laboratoire politique à Goma et à Kinshasa. De Butembo, il devait toujours assurait la liaison entre le maquis de FOLC et l’autorité provinciale de Goma.
Mutation de FOLC vers le Grand Nord-Kivu :
Le grand vent de la conférence AMANI LEO soufflait sur le grand Kivu. Les différents groupes armés jadis actifs dans la région se trouvaient de plus en plus vidés de leur prétexte d’autodéfense populaire, car la cloche appelant à la réconciliation retentissait partout. FOLC, ne pouvant plus se soustraire à ce courant de pacification, feignit s’évanouir. Son numéro un, le colonel Kibamba fut ramené à Kinshasa par le processus d’intégration au sein de l’armée nationale. Déçu à Kinshasa à cause du mépris affiché en son endroit par les autorités nationales de l’armée, il tentera plus tard de regagner sa base en vue de rejoindre le maquis de SELI. Mais il mourut au cours de ce voyage avant d’atteindre sa destination.
Quant à KAVA wa SELI, il prit le chemin du Grand Nord-Kivu avec des nouvelles consignes du sponsor de FOLC. Car il fallait que FOLC survive en tant qu’instrument devant étaler le marchepied du pouvoir sur des zones ciblées d’avance. SELI vint implanter une nouvelle base de FOLC, cette fois-ci de concert avec Roger Berlin, dans l’espace de Béni-Lubero. Ce nouveau maquis de FOLC s’intéressera davantage aux contrées d’OICHA. Cette relocalisation inspira à de nombreuses opinions de regarder FOLC sous la coloration d’un groupe armé appartenant au secteur des Monts Rwenzori.
Ayant pris son temps pour s’affermir dans cette zone, la FOLC (SELI et Berlin) va tester sa capacité en date du 24 – 25 avril 2010 par une attaque musclée contre le centre militaire de Nyaleke. La population de Béni ainsi que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, FARDC, conserve encore le souvenir des dégâts humains que cet assaut causa au dépens des unités qui vivaient dans ce centre de brassage et leurs familles. Cet événement força Roger Berlin à s’exiler en Ouganda, SELI préférant se maintenir en cachette sur terrain (maquis) pour ne point permettre la mort subite de FOLC. Le tribunal militaire a siégé sur le crime commis à Nyaleke ; ces deux vedettes comptaient parmi ceux qui ont été condamnés, par défaut, à des lourdes peines.
L’irruption du colonel Hilaire NKOMBI PALUKU :
En 2012, la rébellion du M23 ravageait le territoire de Rutshuru, après avoir installé son quartier général à Bunagana. Hilaire NKOMBI figurait parmi les cadres des FARDC qui dirigeaient les opérations de l’armée nationale contre cette nouvelle rébellion pro-rwandaise. Interpellé par sa famille suite au décès de son papa, Hilaire NKOMBI effectue un voyage à Béni pour raison de deuil. De l’occasion le refus de sa hiérarchie militaire de l’assister dans cette circonstance, malgré tout le risque mortel dont il vient de se tirer dans les opérations qu’il commandait contre le M23 à Rutshuru, cet officier FARDC laisse son esprit fléchir à la révolte, stipulant lui-même que la rébellion du M23 n’est qu’un montage du pouvoir en place pour exposer inutilement la population du Nord-Kivu à la souffrance. Dès lors, il entreprend des démarches pour entrer en contact avec KAVA wa SELI.
Le 02 juillet 2012, SELI et Hilaire se croisent ; ils se conviennent d’implanter un maquis commun à Karuruma, en collectivité chefferie des Bashu, territoire de Béni. SELI fait croire à son compagnon qu’il détient une force de 500 combattants. Ce mensonge, qui sera découvert avec le temps, stimule Hilaire à étaler toute sa compétence en tant que technicien de guerre des FARDC au service du pauvre maquis de FOLC. Cependant, ayant attendu en vain la réalité des « 500 combattants » promis, il fait appel à Lafontaine, le patron de PARECO, qui lui envoie, du sud de Lubero, quelque 40 combattants avec quelques armes qui deviendront le noyau des forces sur lesquelles reposeront les actions de cet officier déserteur.
D’où, le 03 Août 2012, la coalition SELI-Hilaire tente une attaque contre le poste frontalier de Kasindi, une aventure qui leur permet de contrôler pendant quelques heures cette localité. Ils s’en retirent aussitôt faute d’insuffisance d’effectif des combattants en leur possession. Hilaire sera vite découragé auprès de SELI, après avoir constaté que ce dernier se passionnait à un maquis sans objectif explicite ni assise consistante. Il s’intéressera davantage à Lafontaine. Il rejoignit alors le groupe de Lafontaine au sud de Lubero, où le chef de PARECO fit de lui le chef militaire de ce groupe. L’enlèvement de trois prêtres catholiques Assomptionnistes de la Paroisse de Mbau, en date du 19 Octobre 2012 est intervenu pendant qu’il était déjà au sud de Lubero, au sein du groupe des Mai-mai PARECO de Lafontaine.
Aussitôt après, le colonel Hilaire NKOMBI, tout en demeurant en collaboration avec PARECO, s’émancipera de Lafontaine pour bâtir son propre groupe de résistance, celui du Mouvement pour la Restauration de la Démocratie au Congo (MRDC). Il va opérer surtout à l’Ouest et au nord-ouest de Lubero ainsi qu’à l’ouest du territoire de Béni.
En novembre 2013, le M23 est neutralisé par la coalition FARDC – MONUSCO. Les rescapés de cette rébellion se refugient en Ouganda et au Rwanda. Aussi, le représentant du conseiller spécial du chef de l’Etat en charge des groupes armés, le colonel Franck Ntumba, est envoyé en mission dans l’ex-Kivu pour sensibiliser les groupes armés encore actifs à la démobilisation ou intégration de l’armée nationale. Le colonel Hilaire NKOMBI, dont l’astuce de résistance venait d’être vidée par l’écrasement irréversible du M23, souscrit à la reddition. Ce fut à Mbwavinywa, un village du sud de Lubero, en date du 10 décembre 2013. Il livra au gouvernement congolais ses quelque 200 combattants, qui furent conduits aux centres militaires de Kitona et de Kamina, pendant que lui-même fut acheminé à Kinshasa. Dès lors, il n’a plus repris le chemin du maquis.
Kava wa Seli fait reddition sans ses troupes :
En octobre 2013, le gouverneur de Province organise une mission à Béni. Or dans ses contacts discrets avec Kava wa Seli, le patron de FOLC, des consignes furent émises pour que ce dernier fasse honneur à l’autorité provinciale en se présentant à la reddition, afin que ce dernier ait de quoi convaincre les opinions locales de sa capacité de persuasion et de sa volonté de pacification de la région.
Seli, à sa sortie de brousse, fonce droit jusque dans les mains du Gouverneur sans un effort spécifique. Il s’y amène avec une poignée de compagnons, sans traîner toutes ces troupes dont personnes n’ignore la capacité de nuisance, eu égard aux dégâts qu’elles avaient causés au centre militaire de Nyaleke l’année précédente (nuit du 24 au 25 avril 2012) et tout fraichement à la prison Kangwayi de Béni en date du 1er juillet 2013. Il a semblé fournir un effort de rendre ses combattants aux autorités officielles. Il regroupa quelque quarante « taximen » qui se volatilisèrent tous dans la nature aussitôt arrivés dans la ville de Béni. L’air de l’autorité provinciale n’était pas à la blâme, mais plutôt à la félicitation et à l’encouragement – des sources près du Gouvernorat assurent qu’il aurait même reçu une rémunération de la part du Gouverneur de province –. Kava wa Seli fut embarqué quasiment avec honneur pour rejoindre Goma. Jusqu’à nos jours, nul ne s’est intéressé à rechercher la réelle destination des combattants qui ont conféré à Seli une personnalité si redoutable dans toutes les contrées de Béni, ni à demander pourquoi aucun effort ne fut déployé pour le contraindre à les ramener publiquement à la reddition.
Le Mystère de la reddition du colonel David LUSENGE :
En Janvier 2013, le colonel David LUSENGE, supposé être en opération à Dungu, apparaît subitement dans les massifs de Rwenzori. On l’a repéré à Kamango, Kikingi et Ndama, où il prétendait venir dans son domaine concessionnel. En Mars 2013, Julien Paluku vient à Béni pour mettre sur pied le « moteur » de ce qui fut appelé dialogue social. Ensuite les choses se déroulent de manière quasiment automatique, comme travaille une machine préprogrammée. Le colonel David LUSENGE, surgissant subitement, se présente à Béni comme candidat à la reddition. Le Maître Omar Kavota, Vice-président du comité du dialogue social dont il a été question, le récupère et l’encadre (prise en charge en logement et restauration) jusqu’à son transfert à Goma, à bord d’un avion que le Gouverneur de province, Julien Paluku, affréta expressément pour la circonstance. Au sujet d’Omar Kavota, il convient de noter qu’il venait visiblement de basculer dans le camp de ceux qui, dans l’unique souci d’appuyer le pouvoir en place à cause des intérêts personnels égoïstes, préfèrent déformer la vérité concernant l’insécurité récurrente dans les contrées de Rwenzori, contrairement aux convictions de la structure de la société civile locale qu’il dirige. L’unique geste de réception de ce déserteur par le Julien Paluku à Goma, le 14 avril 2013, a suffi pour le gracier de toutes ses fautes. Sans aucune procédure disciplinaire, l’influence qu’exerce ledit Gouverneur a suffi pour que Lusenge fût immédiatement gratifié par la réinsertion au sein de la haute hiérarchie militaire des FARDC.
Aujourd’hui, s’il y a à penser que, à cause du passage du colonel David Lusenge dans les massifs de Rwenzori, ce sont les ressortissants Nande qui sont en train de tuer leurs frères, il appartiendra surtout à Omar Kavota et à Julien Paluku d’édifier davantage les opinions. Ce sont eux qui diraient mieux où se trouvent les éventuelles troupes que David Lusenge entretenait en brousse et ce qu’ils font et pourquoi aucun effort n’a été fourni pour les ramener à la reddition avec leur chef de fil.
Au sujet du Colonel Birocho Kossi Nzanzu :
Ayant été condamné à une peine à perpétuité, car accusé d’être de mêche avec la rébellion ADF/NALU et surtout de leur avoir fourni les moyens d’assassiner le colonel Mamadou Ndala, le colonel Birocho est une des personnes qui constituent l’argument du Gouvernement congolais stipulant que les Nande sont tués par leurs propres frères.
En effet, le colonel Birocho est un ancien cadre militaire du RCD/K-ML, donc un ex-officier de l’Armée du Peuple Congolais (APC) qui en était la branche militaire. Les investigations faites démontrent que Birocho compte parmi les commandant du RD/K-ML qui avaient traqué plus farouchement la rébellion ougandaise ADF/NALU tout au long de l’occupation de Béni-Lubero par cette rébellion, jusqu’à l’année 2003. Au moment de réunification, il se retrouva avec ses autres collègues dans l’armée gouvernementale de la R.D. Congo. Au lendemain des élections de 2006, il a été remarqué l’affermissement d’une intimité exceptionnelle entre Birocho et le Gouverneur Julien Paluku, si bien que jusqu’à l’heure où il sera incriminé de complicité avec les ADF/NALU, il bénéficiait officiellement des avantages auprès de la Région Militaire de Goma en qualité de T2, tout en recevant ponctuellement de rémunérations exceptionnelles de Julien Paluku on ne saurait dire pour quel genre de service.
C’est dans une telle ambiance que Birocho se retrouvera à Béni durant la période où le colonel Mamadou Ndala sera assassiné. Les investigations ne sont pas parvenues à établir un lien entre les démarches mafieuses de Birocho avec son ancienne appartenance au RCD/K-ML, qui n’est qu’actuellement un parti politique. Il a été particulièrement difficile de comprendre comment Birocho pourrait passer de l’extrême pôle anti-ADF à l’autre pôle d’un bienfaiteur si magnanime pro-ADF. En plus, de quels moyens personnels disposait-il à cet effet ? D’où pouvait-il obtenir personnellement des uniformes et des armements des FARDC pour en approvisionner ces rebelles ? Ainsi, est-il donc assez clair que si Birocho a été trouvé coupable de tels forfaits si graves, il convient d’en remonter plutôt la filière au sein de la hiérarchie militaire des FARDC elle-même et auprès des autorités de la province et du pays, spécialement auprès de celles qui l’encadrait durant cette période où se produisaient les évènements qui ont déclenché l’ouverture d’un dossier judiciaire en sa charge.
Double face du Lieutenant-colonel Tipi Ziro-Ziro
Un ex-APC, puis ancien du FRPI, le lieutenant-colonel Tipi Ziro-Ziro sera affecté à la 31e Brigade des FARDC, précisément au 312e Bataillon déployé à Eringeti et ses environs. Cet officier fit montre de zèle exceptionnel dans les opérations qu’il a eu à diriger dans cette zone.
En date du 29 novembre 2015, il mena la toute première action de sape contre les tueurs de Beni. Et, pour la première fois, la population locale et les opinions diverses apprécièrent le résultat des travaux des FARDC, quand Tipi Ziro-Ziro présenta des cadavres et des vivants capturés qui permirent de détecter que les tueurs de Beni étaient des sujets rwandais parlant Kinyarwanda. La population locale le prit aussitôt comme un héro méritant d’être classé sur les traces de l’inoubliable Mamadou Ndala. D’ailleurs, lui-même avait déjà déclaré tout haut le 07 octobre 2014, pendant qu’il était encore à Oicha : « comme Mamadou, je défendrai la population jusqu’au bout. Nous, fils de la Province Orientale n’avons peur de la mort ». C’est toujours à Tipi Ziro-Ziro que revient l’exploit d’avoir délogé en juin 2015 des tueurs qui s’étaient emparé d contrôle du village de Mayimoya pendant environ 5 heures. L’évidence de la détermination de cet officier FARDC à apporter à la population de Beni le secours voulu ne faisait aucun doute.
Malheureusement, chaque zèle positif accumulait des blâmes, menaces et pression « disciplinaire » de la part de sa hiérarchie. Car, son interpellation par ses chefs au lendemain de sa déclaration du 07 octobre 2014 à Oicha, était déjà en réalité un avertissement marquant le début de la pression visant à le convertir aux « traîtres ». Cette réalité paradoxale sera mieux comprise au lendemain de ses exploits du 29 Novembre 2015, à Mayimoya : la présentation publique des tueurs rwandais vivants (capturés) et morts (tués par ses opérations) lui vaudra l’ouverture d’un dossier judiciaire en sa charge. Contre l’entendement de la population, la hiérarchie militaire le blâme et cherche à le punir pour ne pas avoir protégé les civils. C’est ainsi que le héro et ceux qui faisaient son éloge (la population locale) seront désillusionnés d’un coup.
Plus tard, force sera de constater que la pression des autorités provinciales et nationales, spécialement à travers les menaces proférées par les instances judiciaires, a pu a atteindre le résultat escompté : dès Tipi Ziro-Ziro a de la peine à voiler son passage aux côtés des traîtres des autochtones en se comportant, comme eux, en complices des tueurs. Il a confirmé cette allégation par la passivité, l’indifférence et l’inaction qu’il a affichées lors des massacres d’Eringeti du 02 au 04 Mai 2016. Tipi Ziro-Ziro s’est abstenu d’intervenir pour dissuader les ennemis qui massacres des civils à moins de 100 mètres du camp des FARDC et moins de 200 mètres du camp de la MONUSCO, malgré l’appel au secours réitéré par des émissaires des autochtones, qui ont pris le soin de prévenir les FARDC bien plus tôt. Désormais, il doit, comme tous ses collègues du terrain à Beni-Lubero, régler ses comportements sur l’exigence des autorités du pays, dont sa hiérarchie militaire, tirant les ficelles des événements tragiques déplorés, si du moins il tient à préserver les acquis de sa carrière.
Colonel KABALEGA NZAMA Freddy, fournisseur confirmé des tueurs de Beni
Le colonel KABALEGA NZAMA Freddy plonge les racines de ses activités militaires dans l’ancien mouvement politico-militaire du RCD/K-ML, puis dans l’UPC de Thomas LUBANGA. Son nom intervient dans le présent rapport en sa qualité d’officier des FARDC du 3408e Régiment attaché à Kokola.
Dans plusieurs cas, les accusations faisant état de la collaboration des éléments des FARDC avec les tueurs de Beni sont restées dans la sphère de spéculation, d’hypothèse et de présomption. Freddy KABALEGA en sera la première confirmation explicite qui fixera les esprits sur cette vérité choquante.
La complicité du colonel Freddy KABALEGA a été mise à nu à l’occasion des massacres de Kokola. Mais presque toutes les opinions extérieures au milieu de Beni ont considéré ce fait comme une banalité, et aucun effort d’enquête n’a été initié pour trancher ce cas. Cet officier des FARDC a dû poursuivre tranquillement ses crimes contre les autochtones sous la couverture de sa hiérarchie. Cependant, son arrestation, plus tard, lèvera tous les doutes au sujet de sa malice.
En effet, le 10 mars 2016, la surprise a été d’apprendre que ce militaire de haut rang de l’armée congolaise a été arrêté, pour avoir été attrapé en flagrance dans la fourniture des armes et autres matériels militaires aux tueurs des civils de la région de Beni. L’agent transporteur qu’il utilisait est un taximan bien connu à Beni du nom de Mardochée MALIKIDOGO. Tous deux furent arrêtés.
L’issue de ce dossier est restée en suspens. Grande a été la déception de constater que le colonel Freddy, contrairement à la méthode judiciaire qui était utilisée dans le cas d’autres FARDC interpellés précédemment pour des raisons similaires, la justice n’organisa pas son tribunal à Beni, mais il fut plutôt transféré à Kinshasa. Dès lors, aucune information ne se filtre du suivi de son dossier, en sorte que les différentes opinions n’ont manqué de suspecter qu’il fut relégué à Kinshasa pour besoin de protection. Il en est de même du cas de son collaborateur Mardochée MALIKIDOGO, dont personne ne connaît la destination en ces jours. D’où, la fameuse hypothèse qu’il aurait subi le sort du feu chauffeur du Mamadou Ndala, c’est-à-dire il est probable qu’il ait été tué. Mais ceci n’est qu’une hypothèse.
Jusque-là, les données décrites révèlent dans le chef des autorités congolaises des démarches et efforts visant à protéger ceux dont la complicité en faveur des tueurs a été dévoilée, et collatéralement la tendance à éliminer tout témoin gênant et toute personne à avis contraire à un plan inavoué de laisser faire ces assassins.
Le général AKILI MUHINDO MUNDOS toujours présent sur la scène.
La première partie de l’Heure des révélations a déjà beaucoup décrit des faits relatifs aux accusations portées contre ce général des FARDC, qui avait relevé le feu général Bahuma à la tête du commandement de l’opération SOKOLA 1. Il semble important de revenir sur son dossier, vu que le gouvernement congolais paraît partiellement saboter la requête de la population de Beni à son sujet.
La population de Beni avait exigé à travers des cris et des larmes que ce général fût éloigné très loin de la zone d’opération des tueurs, à cause de sa complicité avérée au préjudice des autochtones. La plus part des accusations portées contre lui ont été étayées par des soldats FARDC eux-mêmes, en révélant que, d’une part, il a toujours intimé l’ordre de s’abstenir de toute intervention militaire au moment du déroulement des massacres (lorsqu’il y a irruption des tueurs dans les villages ciblés d’avance par ces ennemis) ; d’autre part, en sanctionnant les soldats congolais qui violaient cette consigne. Une illustration de cette accusation fut confirmée par l’interpellation du lieutenant-colonel Tipi Ziro-Ziro, après qu’il eût déclaré publiquement qu’il a juré de mourir en défendant la population et la patrie.
En juin 2015, la hiérarchie militaire annonce le déploiement d’une unité spéciale à Komanda et à Mambasa. Ce fait sera confirmé le 01er juillet 2015 par le général Jean-Pierre Bongwangela, commandant de la 32è Région militaire, à partir de Bunia. Or, Komanda est une localité juste contigüe au rayon d’Eringeti qui se trouve un des principaux foyers des massacres. Mundos réapparaît avec force à la tête du commandement de ce nouveau déploiement des FARDC.
D’où, quoi de plus normal que d’avoir enregistré en début mai 2016 le retour musclé des tueurs dans cette région, si l’on se réfère aux cas ayant été enregistrés à Eringeti et ses environs du 01 au 04 mai 2016, et plus tard, avec extension cette fois-ci au sud de l’Ituri (à Katabeyi), juste dans la zone sensé dépendre de son autorité, car dépendant de la localité de Komanda, une référence remarquable de ses domaines d’opération.
La sourde oreille des autorités du pays à répondre à la demande d’éloigner le général Mundos des contrées de Beni semble signifier la persistance du pouvoir en place à aller jusqu’au bout de ce qu’il a planifié au détriment des autochtones de cette région. Certes, il ne serait pas facile de trouver un autre pouvant le relever valablement dans cette mission, ont fait remarqué beaucoup de sources et témoins consultés au sein de l’armée congolaise.
Indices d’approvisionnement indirect et direct des ennemis (tueurs) sous couverture de l’officiel
Hormis le cas flagrant de ravitaillement des tueurs en armes par le colonel Freddy KABALEGA, beaucoup de circonstances ont présenté de nombreux indices de livraisons des matériels à ces mêmes ennemis. Par exemple :
L’attaque d’Eringeti du mardi 03 mai 2016 a mal coïncidé avec la mission du gouvernement provinciale sur les lieux. En effet, le Ministre Provincial de la Santé au Nord-Kivu, le Docteur Kambumbu Kayenga Martial, venait de faire distribuer à la population d’Eringeti durant la journée dudit mardi des kits de médicaments et de moustiquaires imprégnés. Aussitôt, le soir du même jour, les assaillants font irruption pour tout récupérer. Il est étonnant qu’aucune disposition sécuritaire particulière n’ait été adoptée ce jour-là, surtout que l’infiltration des assaillants dans le milieu avait été reportée aux troupes en opération déjà tôt dans la matinée, et la remise desdits dons se faisait sous le regard masqué de ces tueurs déjà en position d’attaque. On dirait qu’ils étaient venus par consignes. Nos sources à Eringeti se sont dit étonnées d’avoir constaté comment les ennemis ont ciblé avec précision les locaux où les kits médicaux remis par l’autorité provinciale ont été entreposés pour s’en emparer si facilement au jour même où ils ont été livrés.
En outre, plusieurs fois des véhicules acheminant des vivres et des matériels non autrement identifiés en destination d’Eringeti ont été interceptés par des associations des jeunes et ONGs locales entre Kanyabayonga et Oicha. Souvent les chauffeurs et les convoyeurs de ces marchandises ont été incapables de révéler clairement la véritable destination de leur service. A titre illustratif, le 25 mai 2016, un convoi de quatre camions de ce genre de service a été arrêté à la Mairie de la ville de Butembo, tel qu’on peut le voir dans les images ci-contre. Des étiquettes de « UN » (United Nations) ont été lues sur ces véhicules. Parmi cette catégorie de véhicules dont les chauffeurs prétendaient acheminer la ration militaire aux FARDC en opération Sokola 1, il en a été intercepté plusieurs qui transportaient à la fois des produits vivriers et de nombreuses familles des rwandais qui feignant provenir de Rutshuru et de Masisi pour la recherche des terres arables à Beni et en Ituri. Il a été également intercepté des camions qui, transportant des immigrants, dissimilaient en même temps de quantité effrayante de machettes.
Un lot d’uniformes militaires des FARDC convoyé par deux rwandais a été intercepté, avec le concours d’une alerte populaire, à Chikanda Tenambo (Oicha) le 07 mai 2016. Cependant, ce dossier a été immédiatement étouffé de manière étonnante dès sa livraison aux responsables militaires de la place, et le public a été privé du droit d’en revendiquer le suivi.
Le retour en scène du chef Mai-mai SAPERITA
Saperita est issu du groupe Mai-mai connu sous le nom de Mai-mai Vurondo. Il avait integré l’armée nationale depuis un certain temps en se laissant conduire au recyclage avec tant d’autres ex-miliciens de l’Est du pays. Cependant, sollicité par le gouverneur du Nord-Kivu, Mr Julien Paluku, il retourne au Nord-Kivu avec l’aide du colonel KAKOLELE BWAMBALE qui le fait embarquer de Kinshasa pour Beni, via Kisangani. Leur mission (c’est-à-dire lui et Kakolele) consistait initialement à organiser une milice armée en cheval sur les territoires de Beni et de Mambasa, en utilisant faussement l’étiquette des Mai-mai Simba du feu Morgan SADALA. Malheureusement, son supérieur (Kakolele) se fera imprudemment arrêter à Niania le 17 octobre 2015, – car une fuite d’information venait de filtrer ses coulisses – pour être transféré à Kinshasa le 20 octobre 2016. Cet incident n’a pas empêché Saperita de pousser vers l’objectif de leur mission.
N’ayant pas pu foncer ses racines dans les contrées de Mambasa, en dépit de quelques tentatives d’action sans éclat dans le rayon de Kantine – Mabalako, il lui faudra trouver une nouvelle stratégie dans une concertation qui l’amènera en réunion avec d’autres faucons (Roger Berlin, Daniel Masinda, le général Bonane venu de Dungu et son second le colonel Kitoko, le général Rugahi venu de Bunia et d’autres) autour de Julien Paluku à Beni, le 06 mai 2016. Cette assise décida que Saperita soulage désormais Roger Berlin et Daniel Masinda dans l’organisation des Mai-mai KYAGHANDA-YIRA que Julien Paluku fit créer en septembre 2014 comme instrument que le pouvoir en place utilisera pour étendre le règne d’occupation sur le grand Nord-Kivu, en assurant une couverture aux activités du colonel déserteur Richard BISAMBAZA et les troupes (ex-M23 et des rwandais) se trouvant à sa disposition.
Au sein de la jeunesse de Beni-Lubero, plusieurs sources ont signalé une campagne de recrutement motivé par une rémunération de 50 dollars par individu recruté était en vogue depuis le mois de mai dernier. Au centre de cette activité se trouve Saperita sensibilisant ses confrères de tribu par un appel à l’autodéfense contre les tueurs en trafiquant le nom de l’honorable Antipas MBUSA NYAMWESI. Roger Berlin et Daniel Masinda continuent à appuyer cette campagne de recrutement en bénéficiant du bouclier de certaines autorités de sécurité tel que Monsieur Jonas de l’ANR/Butembo.
Actuellement, Saperita a réussi à mettre la main sur une poignée de personnes parmi les autochtones Nande, gagnée au prix de l’argent mis à sa disposition. Ces gens, utilisés comme des agents inconscients, servent d’éclaireurs aux véritables tueurs qui, jusqu’aux dernières preuves, sont des rwandais et des volontaires recrutés plutôt à l’étranger.
Quelques preuves soulignant la responsabilité des rwandais dans les massacres de Beni :
– La principale ou la langue la plus utilisée lors des massacres, c’es le Kinyarwanda, les rares cas de Kiswahili et Lingala qui ont été notés ne révèlent pas une phonétique linguistique authentiquement congolaise. Bien sûr des cas plus rares ont également signalé quelques expressions en Luganda et en Anglais.
– Le 29 novembre 2015, le colonel Tipi Ziro-Ziro des FARDC en opération Sokola 1 présente au public des victimes rwandaises, reconnues comme telles, tombées sur le champ de bataille à Eringeti.
– Le 17 mars 2016, deux rwandais aux passeports tanzaniens et transportant des armes ont été arretes à Isale-Bulambo, quand ils tentaient de rejoindre une zone des tueurs située vers les contrées de Mwalika, en collectivite des BASHU, territoire de Beni. (https://benilubero.com/deux-rwandais-armes-avec-passeports-tanzaniens-arretes-a-isale-bulambo/) . Trois jours plus tard, le Père Vincent MACHOZI, président de la Communauté Nande, sera assassiné dans le même secteur.
– Le 19 mai 2016, un égorgeur capturé par la population après avoir égaré son chemin confesse publiquement qu’il est rwandais et qu’il a été payé pour sa mission de tueur. (https://benilubero.com/un-egorgeur-de-beni-confesse-je-suis-rwandais-recrute-pour-un-salaire-de-200-dollars/)
– Le 06 juin 2016, un tueur du nom de NGABO Oscar muni d’un fusil AK47 se rend aux FARDC du 1303e Régiment basés à Mayi Safi, localité située à 7 km à l’est d’Eringeti. Il précise également qu’il est de nationalité rwandaise.
– Le 02 juillet 2016, lors de l’attaque de Wangatchu (contrée d’Eringeti), il a été découverte avec flagrance que ceux que l’armée congolaise dénommait « Mai-mai » étaient une poignée de personnes qui couvraient plutôt des attaques, massacres et invasion des troupes constituées des sujets rwandais qui agissaient en arrière-plan. (https://benilubero.com/tres-choquant-a-wangatchu-une-preuve-de-plus-que-les-tueurs-de-nos-freres-sont-des-rwandais-soutenus-par-nos-dirigeants/)
Les égorgeurs recrutent partout : à l’étranger tout comme localement par un enrôlement forcé des personnes kidnappées
Beaucoup de témoignages recueillis surtout parmi les personnes capturées parmi les assaillants à Beni dévoilent une origine très diversifiée des personnes utilisées dans les rangs des égorgeurs. Au moteur du groupe se trouvent bien sûr des rwandais, mais qui se déploient à gonfler leur rang de toute catégorie de personnes disponibles au recrutement. L’important d’effectif vient du Rwanda. Mais il y en a aussi qui sont issus de l’Ouganda, de la Somalie, de la Tanzanie, bref des différents pays de l’Afrique de l’Est, à cause du réseau des égorgeurs qui aurait une racine solide dans le milieu Nilo-Hamite. Cependant, pour le cas des autochtones qui se retrouvent parmi les égorgeurs, ils sont souvent des personnes ayant été kidnappées, ensuite forcées de prendre par aux dites activités de crime. Leurs bourreaux les utilisent davantage comme des boucliers et éclaireurs.
Le 26 mai 2016, deux personnes capturées au cours de l’opération Sokola 1 ont livré des révélations très édifiantes dans ce sens, en precisant que dans les brousses (forêts) du territoire de Beni il existe deux groupes d’inciviques, à savoir des véritables ADF qui sont devenus inactifs depuis les traques ayant menées le feu général BAHUMA, et les « CHINJA-CHINJA » (mot swahili se traduisant par « égorgeurs »).
L’un de ces deux témoins est un autochtone du nom de MUMBERE (assis en culotte). Il s’exprimait très bien en Kinande, langue locale du territoire de Beni. Il indique qu’il est originaire de KAINAMA, un village du territoire de Beni. Il rapporte qu’il a été kidnappé pendant qu’il travaillait au sciage du bois il y a de cela six mois par un groupe de personnes dont les activités c’est vraiment d’égorger des innocents comme le nom CHINJA-CHINJA l’indique bien. Ce groupe l’a retenu en otage pour le transport des vivres pillés au cours des différentes incursions contre les populations de la région. Il dit avoir trouvé l’opportunité de s’échapper lorsque l’armée gouvernement larguait des bombes à l’armée lourde sur leurs ravisseurs. Il se présenta au chef coutumier de Katabeyi en Ituri ; et ce dernier l’a livré aux FARDC.
L’autre témoin du nom d’HAMIDOU (assis, portant le T-shirt rouge) se présente comme un Ougandais de la tribu « Munyankole ». Il dit qu’il était trompé qu’on le recrutait pour un nouveau « job » de business au Soudan, pendant qu’il travaillait dans un hôtel en Somalie. C’est alors qu’il se retrouvera dans une jungle qu’il n’aurait jamais imaginée, cette forêt de Beni.
De manière unanime, ces deux témoins oculaires soulignent que le groupe des égorgeurs auteurs des massacres des civiles à Beni est tenu par des rwandais et somaliens. C’est un groupe bien différent des véritables rebelles ougandais ADF se trouvant dans la même zone.
A Beni, tout comme au sud de Lubero, c’est le même réseau d’égorgeurs
Initialement, bien des personnes essayaient d’établir un lien entre les tueries en masse dans le territoire de Beni avec le nouveau cycle de violence et de massacres qui a resurgi au sud de Lubero par l’événement tragique de Miriki. Toutefois, on n’en était au niveau de spéculation.
Or, le 18 mai 2016, un rescapé des kidnappeurs du nom de PALUKU EZEKIEL fournira un témoignage qui va lever toute équivocité pour confirmer que c’est un même réseau des tueurs qui sont en œuvre dans e territoire de Beni et au sud de Lubero. En effet, ayant kidnappé de son champ en collectivité de Rwenzori (territoire de Beni), il a été conduit avec 136 autres otages à Mashuta (au sud de Lubero) via le mont Kyavirimu situé dans la partie du Graben du parc de Virunga. Il s’était échappé au moment où leurs bourreaux les avaient amenés piller de vivres dans les champs des autochtones, après les avoir chassé par une violente attaque.
C’est également ce témoin qui a expliqué que les rares autochtones qui se trouvent parmi les égorgeurs, sont des otages que ces criminels ont épargnés de la mort pour les utiliser comme porteur des butins et même pour les soutenir dans les attaques contre les autochtones. Entretemps, les otages qui manifestaient une faiblesse physique étaient aussitôt exécutés. Lorsqu’il s’évadait, il y avait encore 120 otages vivants dans le camp où il était retenu.
Il a fait remarquer que Kyavirimu, où ils ont fait l’escale de quelques jours avant de progresser vers le sud de Lubero, se trouve dans la contrée de localité de Mwalika. Or cette dernière est justement l’endroit où le colonel déserteur BISAMBAZA a aménagé (avec le concours du groupe de Roger Berlin et Daniel Masinda Eric) un site de transit pour les éléments qu’il fait infiltrer en provenance de l’Ouganda. Cette donnée a du coup confirmé que Richard BISAMBAZA joue un rôle clé dans la tragédie qui est vécue à Beni et au sud de Lubero.
Le gouverneur Julien Paluku maintient un jeu d’ambivalence : le mouvement suspect des migrants n’a jamais cessé malgré son interdiction
Le gouverneur du Nord-Kivu, comme toutes les autres autorités congolaises ne cesse de donner l’impression d’être préoccupé par la souffrance du peuple de Beni due aux massacres barbares que toutes les opinions condamnent.
Or, il convient de rappeler que les massacres d’Eringeti du 03-04 mai 2016 ont conféré une nouvelle tournure aux événements, provoquant des réactions musclées de tous les coins du monde. En effet, la société civile de Beni-Lubero en a tiré une nouvelle force qui l’a poussée à lancer vigoureusement des ultimatums ciblés à l’intention du gouvernement congolais et à l’intention de la MONUSCO.
D’où, il a fallu que le pouvoir, en la personne de l’autorité provinciale fasse preuve d’un sursaut dans le vide pour apaiser la tension montante dans les esprits. Le gouverneur Julien Paluku signe, en date du 28 mai 2016, une note circulaire interdisant tout « mouvement suspect » des populations.
Cependant, la velléité de l’autorité provinciale dans cette décision ne tarda pas à se faire remarquer. D’autres convois acheminant les immigrants concernés ont été interceptés pas plus d’une semaine plus tard, soit en destination de Beni et Ituri, soit prétendant retourner à leurs milieux d’origine. Aucune action des autorités administratives ne s’est fait observer contre cette tergiversation.
Face à la pression de nombreuses preuves (voir le point sur « Qlq preuves de la responsabilité des rwandais dans la tuerie de Beni) confirmant la responsabilité des éléments rwandais dans les tueries à Beni et au sud de Lubero, le gouverneur Julien PALUKU (au nom du gouvernement provincial du Nord-Kivu) ainsi que le porte-parole du gouvernement central, le Ministre MENDE, souscrivent enfin, mais sans commentaire, à la thèse des témoins oculaires dénonçant que les auteurs des meurtres et insécurités à la une sont des sujets Rwandais.
Mais, parallèlement au semblant de laisser libre cours à la vérité, motivé par l’unique souci d’apaiser la population locale et de distraire les opinions extérieures, des démarches officieuses recherchant de nouvelles stratégies pour le plan d’éviction des autochtones par des rwandais se sont poursuivies dans l’actif de l’officiel, aussi bien sous la couverture des autorités administratives que militaires.
Dans la semaine du 23 au 29 mai 2016, des personnes présumées être des Rwandais ont été interceptées par le service d’immigration (la DGM) à Kasindi. Ces personnes ont avoué être en chemin pour Eringeti via Beni où il existe des intermédiaires qui devront les orienter vers cette destination qu’elles ne connaissent pas personnellement. Elles précisent qu’il leur a été conseillé de prendre cet itinéraire du fait que la route Goma-Kanyabayonga-Lubero-Butembo-Beni est devenue dangereux du fait que les autochtones Nande se sont alerté pour intercepter leur mouvement vers Beni-Ituri, où il leur a été rassuré la disponibilité de terres arables. Ces migrants venaient donc de changer de stratégie.
Pendant la même période, d’autres mouvements d’infiltrations sur le territoire congolais se signalent à la frontière de Kasindi : il s’agit des personnes suspectes utilisant des uniformes des gardes du parc. Elles proviennent du côté de l’Ouganda, pénètrent la RDC et se dirigent vers un site transit des tueurs aménagé à Ishango (dans le parc). C’est de là qu’elles rejoignent leurs collègues en opération de massacres dans la zone. C’est un autre indice que le mouvement suspect des migrants adopte un nouveau moyen.
Effort des autorités congolaises à manipuler la Justice par rapport au dossier « massacres de Beni »
Des investigations ont découvert que la présidence de la République Démocratique du Congo se préoccupait de surveiller l’attitude judiciaire de la communauté internationale en rapport avec les massacres de Beni qui, d’emblée, mentionne une grande part de responsabilité des autorités du pays aussi bien au niveau provincial que national.
Aussi, des sources très proches de la présidence ont indiqué qu’au cours de mois de Mai 2016, le président congolais, Joseph KABILA, a dû dépêcher à La Haye (Hollande) une délégation dont son avocat personnel faisait partie, afin de sonder la vision de la Cour Pénale Internationale sur ce qui se passe à Beni. Le but de cette mission consistait à étouffer par tous les moyens, en l’occurrence par la corruption, une éventuelle intention de la CPI de diligenter une enquête internationale ou de concevoir un tribunal pour juger les crimes commis à Beni.
Grande aurait été la déception du chef de l’Etat, quand ses émissaires lui ont rapporté que ladite dossier a tellement évolué au niveau de La Haye qu’il n’y aurait pas moyen de stopper son cours. Peu après, Madame la Procureure de la CPI, a aussi confirmé à une délégation de l’opposition congolaise qui se donnait le souci d’accélérer le jour de cette enquête tant attendue : « La CPI est présent en RDC et suit de près le cours des événements… », affirma Madame FATOU BENSOUDA.
Dès les avocats et experts du président Joseph KABILA lui conseillent de trouver des moyens palliatifs pour échapper à la traque judiciaire qui le guète. Deux chemins concomitants lui sont proposés à titre de conseil :
1/ trouver un bouc émissaire : multiplier des scenarios qui devront faire croire que Mbusa Nyamwesi Antipas est devenu aigri, et qu’il serait le principal commanditaire des massacres de Beni dans une tentative de revenir sur la scène politique nationale par des moyens rebelles ; qu’il utiliserait ses frères Nande pour cette salle besogne. C’est bien d’après une telle logique que Julien Paluku et le général Mundos sont mandatés pour monter, même par l’impossible, des groupes armés recrutant des autochtones à Beni et Lubero, en vue de trouver des personnes qui doivent porter la responsabilité de leurs crimes (crimes des autorités officielles) devant le public national et international. D’ici émane la création du groupe Mai-mai KYAGHANDA-YIRA sous l’égide du gouverneur KAHONGYA, la récupération de l’ancien chef Mai-mai SAPERITA pour organiser un nouveau groupe de résistants locaux, des recrutements monnayés visant à nuire à l’identité de Mbusa Nyamwesi et à toute la communauté Nande qui constituerait la plus importante barrière au plan de balkanisation auquel travaille acharnement le règne de Joseph Kabila en RDC.
2/ sacrifier certaines autorités civiles, mais surtout militaires à la justice locale au sujet de la tragédie de Beni, en vue de détourner l’attention des opinions, tout en excitant des innocents à se faire recruter pour être utilisés au service des massacres, ces innocents devenus inconsciemment criminels seront capturés et déferlés devant la justice pour porter la casquette des égorgeurs, que tout le monde à Beni connaît être des rwandais.
C’est dans ce cadre qu’un nouveau tribunal militaire a été annoncé à Beni au cours de la dernière semaine de Juin 2016 en rapport avec les tueries dans cette zone, ce qui a permis au général de revenir à Beni tête haute. Le premier scénario devant fournir des données qui serviront à dédouaner les criminels (autorités du pays et les véritables tueurs rwandais) a été bâclé le 02 juillet 2016 par l’attaque de Wangatchu. La suite de l’exécution de ce même scénario n’a pas non plus recueilli le résultat escompté par l’attaque d’Oicha du 05 juillet 2016.
Massacres de Beni, face visible du chaos qui doit embraser tout l’est du pays
L’intensité des tueries et d’insécurité telle que vécue à Beni a souvent fait croire aux congolais, que cette tragédie est un problème propre à l’espace territorial de Beni-Lubero. Or, les investigations de BLO démontrent que le cauchemar de Beni-Lubero n’est qu’une ombre d’un complot qui menace à la fois le Kivu et la Province Orientale.
En effet, aux approches de la fin du mandat présidentiel 2011-2016, le chef de l’état congolais réalise de plus en plus qu’il vraiment désavoué par tous ses compatriotes, et qu’il n’y aurait aucune chance qu’il prétende réussir à sa propre succession, même s’il parvenait à forcer sa candidature à l’encontre des dispositions arrêtées par la Constitution – laquelle ne lui permet pas se présenter une nouvelle fois au poste de la présidence du pays – . Malheureusement, il n’est pas prêt céder le fauteuil. Il est encouragé dans cette obstination par les multinationales qui, ces dernières années, ont amplifié et porté à l’apogée le pillage des ressources naturelles du pays et l’appauvrissement du peuple congolais.
L’équation la plus difficile se trouve dans la question de savoir comment continuer à prétendre au pouvoir, lorsque même son soi-disant fief (l’Est du pays) le rejette de la manière la plus radicale ? Bien plus, il serait illusoire de penser qu’il pourrait se forger un nouveau fief à l’ouest du pays. D’où, son effort à s’imposer plutôt dans l’Est, où le secours de ses compères Rwandais et Ougandais sera facilement accessible en cas de besoin. Mais, pour y arriver, il faudra semer un chaos total afin de réduire ou d’éliminer tous les obstacles (ces autochtones qui ne veulent plus de lui) s’interposant devant son ambition.
Donc, autant que jadis, sous l’impulsion de l’OTAN, Gorbatchev conduisit sûrement l’URSS vers son éclatement à l’issue de ses compatriotes, pareil est le jeu que le président Joseph Kabila mène dans son pouvoir au dépens des citoyens congolais. Des éléments probants ont révélé que tous les manœuvres politiques et sécuritaires entretenues par le chef de l’Etat ne sont motivées que par cet objectif qu’il n’avouera jamais ni à son propre gouvernement, ni au peuple congolais. Par contre, chaque citoyen s’en rendra compte à travers l’attrait vers le « glissement » et même la tentative de se faire réélire en entorse aux dispositions de la Constitution du pays, et tout ceci dans l’unique souci de trouver un moment supplémentaire pour accomplir son dessein. A défaut, l’alternative est déjà trouvée : approfondir son enracinement militaire dans l’Est du pays qui lui servira du terrain de dégagement quand son fauteuil deviendra brûlant à Kinshasa. Ci-après quelques preuves de cette préparation :
1. Forte concentration de matériels militaires à l’Est : sous prétexte de se faire des résidences, rien que dans l’espace de Beni-Lubero, le président Kabila vient de construire deux sites importants de dépôts d’armement, l’un à Musienene (22 Km au sud-ouest de Butembo) et l’autre dans la ferme de Kabasha (près de la ville de Beni). D’importants lots d’armement – non officiels – ont été transférés ce dernier temps vers Masisi chez le chef Mai-mai de l’APCLS Janvier KALEHIRE, pendant que d’autres sont conservés à Goma et à Rutshuru (dont une partie est mise à la disposition des Nyatura). Un autre phénomène similaire de dépotage est signalé à Bunia (Province de l’Ituri), au niveau du centre militaire de Rwampara. Dans la nouvelle province du Haut-Uélé, il est signalé que plusieurs dizaines de containers d’armement sont actuellement dissimilés à Durba, Dungu et Garamba. Les investigations de BLO n’ont pas pu qu’effleurer le Sud-Kivu pour en tirer des données requises dans ce cadre.
2. Recrutement et encadrement des groupes armés : partant du Nord-Kivu jusqu’au Haut-Uélé, il existe un nombre important de groupes des milices qui s’organisent et opèrent sous la bénédiction tacite du pouvoir en place. Ce sont des escabeaux sur lesquels Kabila fera seoir sa conquête de l’Est. Certains d’entre ces groupes sont nommés, tandis que d’autres, en vue de rester incontrôlables, se font anonymes afin de maintenir les opinions dans la confusion, donnant lieu aux autorités de les couvrir par les étiquettes des groupes armés étrangers (tels que les ADF, la LRA et les FDLR) ou locaux (tels que le FRPI, les Mai-mai etc.) qui sont bien connus. De cette catégorie sont, entre autres :/P>
– Les Nyatura en territoire de Rutshuru et Masisi. Leur gestion est léguée à Mr Eugene SERUFULI. Les Nyatura sont actuellement comme un jalon à l’infiltration des rwandais qui doivent venir opérer en RDC et, en même temps, la meilleure couverture pour utiliser des FDLR contre les autochtones. Sur terrain, lesdits infiltrés rwandais ainsi que ces FDLR récupérés par le pouvoir en place à Kinshasa et par le régime de Kigali sont tous revêtus de l’identité des Nyatura.
– Les Mai-mai Kyaghanda-Yira dans Beni-Lubaro. La création et la gestion de ce groupe relèvent de l’initiative personnelle de Monsieur Julien PALUKU, gouverneur du Nord-Kivu. La date de création et les responsables directs de cette milice ont été inclus dans la première partie de « l’Heure de révélation ». C’est un groupe dont la mission consiste à couvrir la vraie identité des tueurs de Beni-Lubero.
– Le groupe d’égorgeurs de Beni. C’est un groupe anonyme qui a mission de massacrer et de piller les civiles autochtones. Les autorités de Kinshasa dont dépend cette mission l’ont longtemps couvert par l’étiquette des rebelles ougandais ADF, avant d’adopter ces jours une nouvelle stratégie pour les appeler des Mai-mai non autrement identifiés, après avoir réussi à y joindre quelques pisteurs autochtones. Mais en réalité ce sont des migrants rwandais venus directement du Rwanda ou de la Tanzanie via le Rwanda et l’Ouganda, renforcés par des personnes recrutés ça et là à travers l’Afrique de l’Est, dont des somaliens et des ougandais.
– Le groupe des tueurs et pilleurs du sud de Lubero, avec extension vers les limites du territoire de Walikale. C’est à ce niveau que se trouve l’entretien d’une véritable confusion. D’autres immigrants rwandais inondent cette région avec l’appui du pouvoir et au détriment des autochtones. Ces immigrants se composent de nombreux combattants ex-FPR et ex-FDLR recyclés au Rwanda, puis renvoyés en RDC en vue de coaliser avec les Nyatura et autres groupes de milices autochtones progressivement acquis en faveur de la politique d’invasion sur base des motivations du pouvoir en place de mèche avec celui de Kigali. Interviennent ici les Mai-mai Kyaghanda-Yira de Roger Berlin et Daniel Masinda, les Mai-mai Nduma Défense of Congo (NDC) et, comme on le signalait il y a quelques semaines, l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS).
– Le groupe de combattants anonyme basé actuellement à Nyangara à l’ouest de la ville de Bunia, en Ituri. C’est un groupe que la haute hiérarchie du pays a fait sélectionner parmi les rwandais immigrés à Tchabi et Boga, en territoire d’Irumu, dont la mission consistera à étendre en Ituri, le chaos qui a déjà commencé au Nord-Kivu. Le gouvernement de Kabila, sachant ce qu’il préparait par le canal de ce groupe, a tenté de préparer l’état d’esprit de la population en détournant l’attention des gens pour incriminer des innocents. C’est ainsi qu’une campagne a été entreprise par les services de sécurité que le chef Kahwa Panga Mandro monterait une nouvelle agression armée contre l’Ituri à partir de l’Ouganda. Les combattants anonymes s’apprêtent à une incursion sur Rwampara en vue de récupérer les armes qui leur y ont été stockées par leurs sponsors au pouvoir en RDC. Ici environ 3600 personnes prises parmi les 60.000 immigrés sont estimées suffisantes pour porter l’arme contre la ville de Bunia.
– Le groupe rebelle anonyme en constitution dans le parc de Garamba. Des ex-M23 ont été envoyés dans le triangle frontalier Soudan-Ouganda-RD Congo, non seulement pour encadrer des résidus des anciens groupes armés locaux (issus des anciens combattants de FAPC, UPC, FNI etc.), mais encore pour recruter des nouveaux candidats rebelles en collaboration avec des sud-soudanais, dont le général Yau-Yau. Là encore le soutien du pouvoir à ces groupes de nuisance est bien visible par le canal des militaires ex-CNDP déployés dans cette région à connaissance de cause. L’utilisation du nom de la LRA et des Mbororo constitue un bon alibi qui devra couvrir les activités et la présence de ce groupe rebelle anonyme qui voit le jour. Bien sûr, l’alliance avec les membres de ces groupes armés classiques est déjà soupçonnée par l’opinion locale, précisément au niveau de la Garamba.
3. La mise sur pied d’un réseau d’encadrement de ces milices et pseudo-rebelles de l’état ou pro-Kabila au sein de l’armée nationale et des services de sécurité. Ci-après quelques officiers des FARDC dénichés dans ce réseau :
– Le général BONANE (ex-CNDP), commandant des opérations dans le secteur de Dungu, et son collaborateur colonel KITOKO (ex-CNDP). Ils ont la mission d’encadrer et de protéger les hors-la-loi pro-gouvernementaux se trouvant au Haut-Uélé, en l’occurrence ceux recrutés par le général sud-soudanais Yau-Yau avec les autres cantonnés dans le parc de la Garamba ainsi que dans la zone minière de Watsa-Durba.
– Le général RUGAHI (ex-CNDP) de la 32e région militaire basée à Bunia a en sa charge l’encadrement et la protection des groupes armes ou rebelles signalés à Nyangara, près de Bunia. Il a de ce fait l’obligation d’assurer également la protection des 60.000 immigrés rwandais établis dans les contrées de Tchabi et Boga qui soutiennent ce plan chimérique du gouvernement en place.
– Le général Innocent GAHIZI (ex-CNDP) fait partie de ce réseau en Ituri.
– Le général AKILI MUHINDO MUNDOS en est le cordon ombilical sur l’axe Beni – Mambasa.
– Le général François GAHIZI en est une référence privilégiée au niveau de Goma.
– Monsieur JONAS de l’ANR/Butembo y joue également un rôle important pour la protection du groupe de Roger Berlin.
– Les responsables militaires et de sécurité en fonction à Lubero sont aussi globalement signalés dans ledit réseau.
Cette liste n’est nullement exhaustive, et beaucoup peuvent réussir à s’en échapper, vu que nombre sont ceux qui opèrent dans le réseau susmentionné.
4. Parmi les autorités politico-administratives les plus échelonnées dans l’Est du pays, la complicité du gouverneur Julien Paluku, de la province du Nord-Kivu, est le premier plus grand scandale à relever. En Ituri, les investigations ont révélé que le nouveau gouverneur de cette province, Monsieur ABDALLAH collabore également étroitement à ce plan d’évincement des autochtones par les immigrés rwandais. Ceci serait une des conditions majeures pour qu’il continue à compter sur l’appui du chef de l’état dans sa carrière politico-administrative. Les sources consultées sur ce sujet à Bunia ont rapporté que Monsieur ABDALLAH a lancé une mise à garde aux autochtones qui cherchaient à faire de tumultes pour réclamer le rapatriement des immigrés qui ont inondé leur espace terriens par plusieurs dizaines de milliers de personnes, apparemment en quête de terres arables, et pourtant portant des armes et uniformes à certaines heures de la nuit pour s’ériger en patrouilleurs dans le milieu. Ce faisant, ils sèment des terreurs parmi la population, terreur dont les autorités accusent malicieusement les combattants du FRPI. Et souvent, Abdallah a répondu que la présence de ces immigrés ne relève pas de sa compétence mais cela appartient au programme de la plus haute instance du gouvernement central.
CONCLUSION
De ce qui précède, il y a lieu de trouver de réponse à quelques interrogations qui tracassent les esprits au sujet de la pérennisation de l’insécurité récurrente à l’Est de la RD Congo. C’est-à-dire on comprend désormais pourquoi le gouvernement central de la RD Congo n’a jamais fourni la moindre preuve d’une détermination à éradiquer définitivement le phénomène des FDLR et celui des ADF au Kivu, le phénomène de la LRA et des Mbororo dans l’ancienne Province Orientale, les regains de groupes armés autochtones jalonnant par-ci par-là l’est du pays etc. En effet, ces phénomènes malsains pour la santé de la Nation constituent aux prédateurs les moyens les plus privilégiés pour se maintenir au pouvoir.
Mais encore, faudrait-il comprendre que le président Joseph KABILA, d’après toutes les trahisons qui se sont révélées dans sa personnes, n’est pas appeler à régner pour répondre aux rêves des congolais. Les objectifs pour lesquels il a été initialement imposé à la tête de la RD Congo échappait aux congolais au moment où ils le confirmaient imprudemment dans son fauteuil en 2006. D’où, ce regret tardif et stérile, lorsqu’ils le désavouaient aux suffrages de 2011, une sanction qui ne pouvait l’empêcher de conserver son siège, étant donné qu’il venait d’acquérir les atouts nécessaires pour frauder les élections à son gré. Sauf qu’aujourd’hui la marge de manœuvre s’est davantage réduite devant lui par la coercition de la Constitution. Dès lors l’étau se resserre de plus en plus sur cette cupidité démesurée du pouvoir qui a du mal à se voiler.
Est-ce que le peuple congolais sera, cette fois, assez vigilent pour échapper au piège du l’oiseleur ? Voilà le contexte dans lequel s’annonce le terme du mandat électoral de 2016.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (dixit Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016 avant d’être assassiné le lendemain).
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