





Le phénomène des rebelles étrangers (FDLR, LRA, ADF/NALU) qui massacrent les congolais depuis des années et qui sont présentés comme invincibles par les régimes et les armées nationales de la RDC, du Rwanda, de l’Ouganda, et les casques bleus de la MONUSCO, sont un cheval de Troie de l’agression et de l’occupation de la RDC. N’ayant pas d’argument pour justifier la guerre imposée aux populations congolaises depuis 1996, les agresseurs ont inventé des rebellions et des milices derrière lesquelles ils se cachent. Comme des autruches qui, pour se cacher, enfuient leurs petites têtes dans le sable oubliant que leurs imposant postérieurs restent visibles, les agresseurs de la RDC ne sont jamais arrivés à se cacher. Mais comme tout voleur, ils ont choisi d’utiliser des armes pour imposer leur projet machiavélique aux congolais.
Dans l’espace Kivu-Ituri qui est la capitale mondiale des minerais stratégiques du 21 ième siècle tels le coltan, la cassitérite, le tungstène, wolframite, gaz méthane, pétrole, or, diamant, etc, les agresseurs de la RDC visent, par rebelles étrangers interposés, le déplacement massif et l’extermination progressive des populations congolaises pour ouvrir le Kivu-Ituri à l’exploitation économique des richesses minières ci-haut citées et enfouies sous les villages et cités du Kivu-Ituri au bénéfice des multinationales. Pour accéder sans entraves à ce trésor caché au Kivu-Ituri, 8 millions des congolais sont déjà morts pourchassés par des armées, des milices à la solde des multinationales. Comme dirait Milton Friedman, pour qu’un régime impose la thérapie du choc économique, certaines personnes doivent disparaître, notamment celles qui résistent aux réformes économiques nécessaires pour l’expansion du capitalisme sauvage.[1] Pour Friedman, la réussite du capitalisme doit être imposée par la force militaire et la violence politique dirigées contre le peuple et les opposants.
Fidèles à cette doctrine d’expansion du capitalisme selon Friedman, les agresseurs de la RDC recrutent des extrémistes du Rwanda, de l’Ouganda et de la RDC pour administrer la thérapie de choc capitaliste. Les soi-disant rebelles étrangers qui constituent la branche armée des extrémistes ci-haut cités, deviennent ainsi invincibles. Leur invincibilité trahit leur origine et leur mission. Il ne faut pas être prophète pour affirmer que le phénomène de rebelles étrangers en RDC ne disparaitra qu’avec la balkanisation de la RDC.
En effet, tous les mouvements rebelles dont on entend parler aujourd’hui à l’Est du pays sont une pure création du Rwanda et de l’Ouganda pour l’exécution du projet machiavélique du déplacement massif ou d’extermination progressive des populations congolaises du Kivu-Ituri. Les noms d’emprunts qu’utilisent ces groupes armés permettent de camoufler le rôle du Rwanda, de l’Ouganda, et des multinationales qui les financent, et de faire porter le chapeau des violations des droits humains à la nébuleuse des FDLR, LRA, ADF/NALU et aux congolais accusés de complices de leurs tueurs. Une telle monstruosité est une moquerie adressée au peuple congolais que les agresseurs prennent pour ignorant. Cette monstruosité est aussi facilitée par l’état manqué qu’est la RDC où les dirigeants sont imposés de l’extérieur au peuple congolais. Le cas du hold-up électoral du 28 novembre 2011 est encore frais dans la mémoire collective des congolais pour corroborer ce triste constat.
Human Rights Watch rapporte, par exemple, que le Rwanda et le RCD-GOMA bloquaient les efforts de rapatriement des refugiés rwandais par la MONUC pour perpétuer l’alibi de la présence des FDLR en RDC. [2] Le chercheur belge FILIP REYNTJENS rapporte aussi que le Rwanda avait réussi en novembre 2003 à conclure des alliances avec certains Commandants FDLR tel que le Général Paul Rwarakabije qui finit par rejoindre les rangs de l’armée rwandaise avec quatre officiers militaires de haut rang. Aussi, poursuit-il, des groupes armés dissidents des FDLR tels que les « RASTA » responsables des plusieurs viols des femmes congolaises et des tueries massives au Sud-Kivu, étaient entièrement à la solde du Rwanda.[3]
FDLR au Sud-KIVU, photo radio okapi
En 2009, le gouvernement congolais décida d’officialiser son rôle de vassal de Paul Kagame du Rwanda et de Yoweri Museveni de l’Ouganda. La frontière congolaise avec le Rwanda et l’Ouganda fut ouverte. Depuis lors, les armées du Rwanda et de l’Ouganda entrent en RDC en temps et en contretemps. Plusieurs positions clef de l’armée, de la police, et des services de securité au Kivu-Ituri sont chapotés directement par des rwandais et des ougandais. Ce rapprochement au sommet entre les régimes congolais, rwandais et ougandais a comme conséquence la poursuite de la guerre du CNDP au Kivu-Ituri avec une armée et une police faites d’étrangers et portant l’uniforme de l’armée ou de la police congolaises.
Les populations civiles du Rwanda, RDC, Ouganda sont victimes des extrémistes dirigeant leurs pays respectifs. Mais comme la terre utile convoitée par cette bande d’extrémistes à la solde des multinationales se trouve au Kivu-Ituri, les populations civiles congolaises du Kivu-Ituri sont les plus visées par des opérations militaires bidon telles Amani Leo, Rudisha, Safisha, Ruwenzori, etc. Comme on pouvait s’y attendre, ces opérations n’ont fait qu’accroître la souffrance du peuple congolais en provoquant plus des déplacements massifs des populations civiles avec au passage des incendies des villages, des tueries, des viols des femmes, mais aussi, un début d’infiltration des populations rwandaises dans les zones minières du Kivu-Ituri. En effet, toutes les opérations militaires contre les soi-disant rebelles étrangers se planifient loin des élus du peuple et ne prévoient pas des mesures de protection des civils avant leur lancement. Ainsi ses soi-disant rebelles étrangers parviennent-ils à tuer des milliers des congolais, incendier des maisons d’habitation dans des endroits proches des états–majors des opérations militaires conjointes. Même les USA d’Obama qui ont tué Ben Laden, Kadhafi, n’arrivent pas à capturer un petit rebelle comme Joseph KONY pour en finir avec la terreur du LRA?
Joseph KONY, chef rebelle ougandais de la LRA
L’invincibilité de ces soi-disant rebelles étrangers a finit par faire découvrir au peuple congolais que ceux qu’on appelle rebelles étrangers ne sont qu’un cheval de Troie des armées d’occupation de la RDC. Leur caractéristique principale est l’attaque des populations civiles congolaises. Jamais on n’a appris que ces soi-disant rebelles étrangers aient attaqué un camp militaire, un cortège d’une autorité administrative ou politique, ou encore moins, un campement des retournés rwandais ou ougandais. Ces faux rebelles étrangers n’attaquent que les populations civiles congolaises. Aussi, constate-t-on que le rôle de la Monusco dont le mandat prévoit la protection des civils congolais se limite à constater, déplorer, condamner les attaques, évacuer les blessés par ses hélicoptères militaires vers des hôpitaux-mouroirs du pays, et demander que l’état manqué de la RDC traduise les coupables devant une justice qui n’existe pas en RDC. Cette politique de bonnes intentions sans action accompagne depuis 1999 les tueries des congolais dont le bilan s’élève aujourd’hui à plus de 8 millions des morts. Quand la MONUC est arrivée en RDC en 1999, le bilan humain des tueries n’était que 200 000 morts. D’où la question de savoir à quoi servent les forces onusiennes en RDC.
Depuis le hold-up électoral du 28 novembre 2011 par le camp Kabila, on constate un début d’officialisation de ces faux rebelles étrangers. Non seulement, ces faux rebelles portent déjà les mêmes uniformes militaires et les mêmes types d’armes que les Fardc mais ils ne constituent pas non plus un souci pour le régime congolais. Au lieu de combattre ces soi-disant rebelles étrangers qui tuent les populations congolaises, les commandants Fardc se contentent d’appeler les victimes congolaises à se désolidariser des FDLR, ADF/NALU, LRA, etc. Il y a donc une victimisation des victimes congolaises, un phénomène qui intervient souvent dans un contexte d’extermination d’un peuple. Demander aux populations congolaises de se désolidariser de leurs tueurs pour être en paix, c’est dire que les victimes congolaises sont coupables du mal qui leur arrivent. Quand les agresseurs auront atteint leur but d’exterminer les congolais du Kivu-Ituri, ils diront à l’opinion internationale qu’ils ont anéanti les rebelles étrangers.
Comme plusieurs observateurs l’ont déjà fait remarqué, la population congolaise reste le seul blocage au projet d’occupation rwando-ougandaise du Kivu-Ituri. C’est pourquoi elle demeure la cible privilégiée de toutes les attaques des soi-disant rebelles étrangers et des fausses accusations de collaboration avec les rebelles étrangers. Elle est une espèce entrain de disparaître au vu et au su de ce qu’on appelle communauté internationale.
Depuis le début de la crise postélectorale l’armée congolaise ainsi que la Monusco assistent passivement à la constitution d’une milice au Masisi et à Walikale, à savoir, les Guides, ou Forces de Défense Congolaises (FDC). La vérité est que cette nouvelle milice est une création montée de toutes pièces par l’armée d’occupation pour permettre le lancement des fausses attaques où périssent les populations civiles congolaises. En réalité les FDC donnent l’occasion aux forces d’occupation cachées sous la bannière des FDLR de s’en prendre aux populations civiles au Masisi et en Walikale. C’est pourquoi les Fardc n’interviennent pas du tout et se contentent de faire le constat des dégâts car elles ne peuvent s’attaquer à elles-mêmes.
Cette pratique est courante depuis juin 2010 en Territoire de Beni où les opérations Ruwenzori battent de l’aile. Les troupes engagées dans les Ops Ruwenzori montent des fausses attaques contre les ADF/NALU pour tuer les congolais et les chasser de leurs champs. Ne pouvant pas traquer les ADF/NALU dans leur dernier retranchement, les commandants des Opérations Ruwenzori accusent les victimes congolaises de complicité avec leurs tueurs ADF/NALU. Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage. Pourtant, le peuple congolais ne cesse par la voie de la société civile de crier au secours ?
Le mensonge habillant les attaques des rebelles étrangers contre les populations congolaises au Kivu-Ituri jette ainsi un discrédit sur le régime congolais ainsi que sur ce qu’on appelle communauté internationale. Leur complicité dans l’occupation meurtrière de la RDC ne fait donc que dévoiler ses multiples facettes. A part ses manœuvres actuelles d’imposition au peuple congolais d’un président et des parlementaires tricheurs, on peut donc ainsi ajouter la victimisation du peuple congolais accusé d’être complice de ses tueurs.
Aussi, en ce moment où l’ennemi crée ses propres rebelles ou milices favorables à son projet d’extermination du peuple congolais, il est impérieux de se méfier des groupes d’auto-défense qui naissent dans tous les coins du pays et dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. L’ennemi peut pousser une province ou un territoire à créer sa force d’auto-défense pour se donner une occasion favorable d’utiliser sa force d’extermination massive comme au Masisi, Walikale, Shabunda, etc.
Obède Bahati
Beni
©Beni-Lubero Online
[1] Cfr. Naomi Klein, The shock Doctrine, The rise of disaster capitalism, Metropolitan Books, New York, 2007, p.153.
[2] HRW, DRCongo: civilians at Risk during disarmament, New York, 29 December 2004.
[3] Cfr. FILIP REYNTJENS, The Great African War, Congo and Regional Geopolitics, 1996-2006, Cambridge University Press, 2009, p. 210.





