





Le Président sortant Joseph Kabila Kabange n’a pas été élu par la majorité de la population de la ville de Butembo où il n’a eu que 17,42% des suffrages, selon les vrais résultats affichés par la CENI-Butembo, hier mercredi 7 décembre 2011.
Le Président sortant Joseph Kabila dans sa tenue militaire
La ville de Butembo confirme ainsi son passage sous le giron de l’opposition au régime sortant. Quand le sang coulait dans la ville de Butembo, Joseph Kabila avait eu le malheur de dire que les bubolais se tuaient eux-mêmes. Comme Père de la Nation, il avait manqué à ses responsabilités d’empêcher aux frères et sœurs de s’entretuer si sa lecture de la situation était vraie. L’insécurité entretenue par les Fardc et la Police dans la ville de Butembo pendant la législature 2006-2011 a fait basculer Butembo dans l’opposition. Les coups de pioche des 5 chantiers, notamment la canalisation des eaux de l’avenue principale de Butembo, n’ont pas réussi à faire oublier l’insécurité permanente dans laquelle les bubolais ont vécu. Le sang a beaucoup coulé dans la ville comme on peut le voir dans le martyrologue de Beni-Lubero Online.
Les politiciens bubolais au pouvoir qui avaient adopté la même attitude que leur chef et qui lui disaient qua sa popularité était au top sont en mal dans les sondages des législatives. En effet, selon les résultats partiels des législatives, les 4 tètes d’affiche sont : Mbusa Nyamwisi du RCD-K-ML, Hubert Syahetera, l’ex-maire que les commerçants avaient poussé à la sortie et membre du CPR, un parti satellite de la Majorité, Malis Malisawa de l’UDECF de Pierre PAY PAY et Professeur Kakule Kitswiri, un Lumumbiste irréductible du PALU.
Le féticheur Kakule Wa Ndelya ne comprend pas pourquoi ses fétiches n’ont pas influencé les votes en sa faveur. Selon son équipe de campagne, le féticheur a déjà initié une pétition de 100 000 signatures dans la circonscription électorale de Butembo pour invalider selon ce que prévoit la loi congolaise, le scrutin qui selon lui n’était pas démocratique et transparent. Mais la CENI dirigée par RUKUYEKURA HABYARIMANA Eugène ne semble pas avoir peur des menaces du féticheur Kakule wa Ndelya! Attendons voir la suite !
Pour les présidentielles, Mzee Antipas Mbusa Nyamwisi est en tête des suffrages avec 44,73% soit 72 824 voix. Sa confession publique qu’il s’était trompé en 2006 en choisissant Joseph Kabila est restée gravée dans la mémoire des bubolais et des bubolaises qui lui ont renouvelé leur confiance. Pourtant, il n’a pas battu grande campagne. Il semble que sa securité n’est pas assurée depuis qu’il a claqué la porte de la Majorité. L’officier militaire de son ancienne armée était assassiné pendant la première semaine de la campagne électorale. Avant son arrivée à Butembo, les sages de la ville auraient eux-mêmes pris langues avec les tueurs qui y étaient largués pour l’abattre pour les dissuader de commettre l’irréparable. Les membres de son parti RCD-K-ML de la cité de Kasindi où la population avait brulé une partie des bulletins de vote déjà cochés pour des candidats de la majorité ont été mis en prison par le Lt Col Bwambale Kakolele. Ils ont recouvert leur liberté cinq jours après moyennant une caution de 250$ chacun comme s’ils avaient mal fait de mettre la main sur les fraudeurs électoraux. Deux autres membres du RCD-KML qui faisaient sa campagne dans la localité de Kasindi sont toujours portés disparus, notamment Mr KISEBERE et Mr Bosco PENDANE. La victoire de Mbusa Nyamwisi dans les villes de Butembo et de Beni n’est pas ainsi sans faire des vagues dont on ignore encore tous les tenants et les aboutissants. Dossier à suivre dans nos prochaines éditions.
Vital Kamerhe est en deuxième position dans la ville de Butembo avec 22, 38%, soit 36 442 voix. Il y était célèbre depuis qu’il était venu en 2006 y faire la campagne de Joseph Kabila. La reconnaissance de son nom a donc beaucoup joué. Il faut aussi ajouter son endossement par le parlement des Jeunes Patriotes de FURU.
Joseph Kabila Kabange est en troisième position avec 17,42% soit 28 353 voix. La défaite de Joseph Kabila à Butembo démontre la maturité des bubolais et des bubolaises qui n’appartiennent à personne et qui étaient libres de voter. Les gros moyens utilisés dans la campagne, les 5 chantiers, les appels des Eglises locales, des commerçants, les militaires, les policiers,et des politiciens au pouvoir ont laissé indifférent un peuple qui sait déjà penser pour lui-même et qui n’a que faire des structures qui cachent mal les intérêts privés des animateurs. La vraie démocratie qui se traduit par « un homme, une voix » s’est pratiquée dans la ville de Butembo qui peut être fière de sa maturité politique.
Etienne Tshisekedi vient en quatrième position avec 12, 30% soit 20 0231 voix. La percée fulgurante d’Etienne Tshisekedi est du au patriotisme qu’il a démontré lors de son passage éclair pendant la campagne électorale. Le franc parler de Tshitshi quand il avait demandé à la population de l’aider à ramener les rwandais au Rwanda pour qu’il y ait la paix dans la région a fait la différence avec tous les candidats qui avaient peur de prononcer le mot tabou « Rwanda », « 8 millions des morts », « occupation », etc. Tshitshi a brisé le tabou en appelant chaque chose par son nom. Quand on a vu son avion décollé sans qu’on tire une roquette dessus, plusieurs bubolais se sont dits qu’avec ya Tshitshi il n’y aura plus de tabou. Le conflit congolais doit été abordé par ce qu’il est : une agression suivie d’une occupation rwando-ougandaise avec comme bilan 8 millions des morts congolais. Le fait d’aborder sans masques ce sujet tabou qu’entretiennent la communauté internationale et le camp de la majorité avec leurs promesses non tenues de développement, des routes, d’électricité, etc, a fait d’Etienne Tshisekedi l’incarnation de feu Mzee LDK qui avait demandé aux congolais de ramener la guerre où elle avait commencée, c’est-à-dire au Rwanda et en Ouganda. Mzee avait prédit que cette guerre serait longue et populaire. En voyant le peuple congolais se charger de la transparence du scrutin du 28 novembre dernier, on peut dire qu’avec Etienne Tshisekedi les rêves de Mzee LDK ont plus de chance de se réaliser. Le peuple congolais attend le mot d’ordre d’Etienne Tshisekedi qui est sûr de remporter le scrutin du 28 novembre 2011, par la seule volonté du peuple congolais.
Edgar Kahindo
Butembo
©Beni-Lubero Online





