






Yalala est cette jeune fille de 15 ans qui, le 15 décembre dernier, militante confirmée de la LUCHA, s’est levée à la tête des foules de son territoire d’Idjwi (une Ile congolaise dans le lac Kivu) pour brandir « stop » au règne du président Joseph Kabila. Elle fait montre d’un héroïsme qui décrit le degré d’impatience su misérable peuple congolais dont elle partage en tout le sort.
A cette occasion la Police congolaise trouve une nouvelle chance pour démontrer sa lâcheté et son incompétence. Huit policiers s’acharnent alors pour séquestrer la pauvre jeune fille. Avec un courage viril, Yalala endure la torture de ses bourreaux et accepte son destin comme prix de sacrifice nécessaire pour la libération non seulement de sa communauté locale ou sa région, mais de toute la Nation congolaise. Un tel héroïsme n’est qu’une preuve de plus de l’impatience de tout le peuple congolais à voir la fin d’un règne cauchemardesque à la tête du pays.
La sérénité que Yalala et la fermeté que Yalala oppose à l’intimidation et la brutalité des agents de l’ordre sans éthique professionnelle trahissent tous les vices que le peuple congolais ne cesse de dénoncer dans le chef du régime au pouvoir. Car, une des plus tristes réalités du pays de Lumumba et Laurent-Désiré Kabila, c’est le renversement des principes moraux que les dirigeants adoptent comme la meilleure stratégie de seoir leur pouvoir:

on incrimine les innocents qui agissent justes dans le cadre de leurs droits inaliénables, pendant que les criminels qui offrent leurs délits en appui au régime prédateur en exercice sont couronnés des honneurs scandaleux. En effet, en quoi Yalala dans une marche pacifique mérite-t-elle les menottes et la torture, quand les criminels les plus terrifiants tels que le chef milicien Kyungu du Katanga, le général Mundos à Beni et tant d’autres sont plutôt comblés d’un honneur digne des « héros »?
C’est bien en considération d’une telle réalité que Yalala, parmi d’autres victimes de la lutte pour la libération de ces jours, mérite tous les éloges d’une héroïque. son nom devient le cri de ralliement pour ses compatriotes déterminés comme elle à franchir le Rubicon et atteindre le changement. Yalala est une « Jeanne d’Arc » de notre temps, un signe d’espoir dans le combat pour l’avenir d’une Nation, un objet d’exaltation dans les bouches comme le clame le Pasteur Roger Puati de son exile :
» Yalala, je n’oublie pas
Tu t’appelles Yalala,
Adolescente de la belle île congolaise d’Idjwi.
Ce matin, tu t’es levé le ventre vide
mais le coeur déterminé.
Ton sort doit changer, t’es-tu dit.
Tu t’es mêlée à la foule demanderesse de droits et de libertés.
Libertés pour ton peuple meurtri et dont les blessures saignent
depuis maintenant vingt ans.
Le sang de ton peuple qui scelle les alliances les plus sordides,
Tu n’en peux plus de le voir couler.
Il paraît qu’il sert de breuvage aux amis du Président,
Il paraît qu’il excite la soif des multinationales,
Il paraît que ce sang aveugle même les démocraties les plus respectées.
Non, toi Yalala tu n’es ni aveugle, ni sourde à la souffrance de ton peuple.
Du haut de tes quinze ans, de ton île, tu as dit: « Stop à la dictature aujourd’hui!»
Ton regard serein tourné vers la liberté.
Mieux que Madame l’Ambassadrice, tu ne veux pas attendre,
parce que tu ne peux plus attendre.
2018? Mais pourquoi si loin?
Qui mieux que toi peut s’arroger le droit de fixer le moment de ta révolte.
Toi qui, à longueur des journées, ne bois que la misère, le viol et le déni d’humanité?
Yalala signifie aujourd’hui « Assez! »
Yalala, digne fille du Congo,
De l’Helvétie où l’exil m’a jeté,
Je suis fière de toi.
Libres, dans ta belle île, nous viendrons en pèlerinage
pour te serrer dans nos bras.
Ô liberté!
Tu es dès maintenant le symbole de notre liberté.
Désormais, tu es notre cri de ralliement,
le cri d’un peuple orphelin,
sacrifié sur l’autel de grands charognards de ce monde.
Brise les chaînes de la tyrannie autour de tes frêles poignées,
Casse les entraves de l’oppression et crie:
« Je suis chez-moi, sur la terre de mes aïeux ».
Yalala! C’est notre cri de liberté!
Yalala! C’est notre cri d’indignation!
Yalala! C’est notre cri de résurrection!
Yalala! C’est notre cri de dignité!
Yalala! Debout, Congolais!
Yalala, je n’oublie pas.
Pasteur Roger Puati
Lausanne, le 17 novembre 2017″
Papy KAPINGA MULOBA NGOY
Militant de la Lutte pour le Changement
©Beni-Lubero Online.





